Le problème de la méthode en éthique

Le problème de la méthode en éthique

L’éthique fait partie de la philosophie morale, mais lorsqu’elle est appliquée à la l’éthique car, au-delà de leurs domaines d’application qui sont souvent contigus, ils ont aussi, dans certaines pratiques cliniques, des champs d’application croisés. Cette position se justifie par le fait que notre objectif en tant que médecin est de mener une analyse relative aux questionnements et aux enjeux éthiques de la pratique professionnelle de la nutrition clinique. Les interrogations éthiques que nous allons étudier concernent donc, en priorité, la pratique médicale, même si la bioéthique fait intervenir une pluralité d’acteurs et de disciplines. de la médecine, au service du malade » 2. Autrement dit, elle concerne les usages et les valeurs propres a la profession médicale et repose sur la longue tradition du Serment Hippocratique qui requiert l’acceptation de certaines valeurs, principes et traits moraux comme la compassion, la compétence et l’autonomie. Elle couvre tout le champ relationnel de la médecine et ne concerne que les médecins. Ces valeurs et principes prennent forme dans les codes déontologiques ou dans d’autres déclarations nationales ou internationales. Toutefois, la bioéthique se présente comme un ensemble de recherches, de discours (monographies, revues spécialisées, etc.) et de pratiques (enseignement universitaire, participation à des comités d’éthique, institutionnalisation de la bioéthique, etc.), qui permettent, à partir de la description des faits scientifiques, biologiques et médicaux, d’examiner la licéité, le bien ou le mal, la valeur ou l’absence de valeur, de telle ou telle intervention de l’homme sur l’homme1. Elle est aussi une entreprise théorique, une analyse axiologique, qui précède les décisions et qui s’affirme comme un instrument de décision normative. La réflexion éthique au sein de la bioéthique est conduite dans des sociétés dont le pluralisme des valeurs est reconnu, dans lesquelles le respect des droits de l’homme est prioritaire, mais laisse chacun juger de la façon dont il doit mener sa vie. Elle est aussi une pratique multidisciplinaire qui suppose le respect d’une méthodologie propre à chaque discipline. Du coup, la bioéthique convoque, pour ses analyses, les sciences biologiques et médicales mais aussi les sciences de l’homme, le droit et la psychologie2.

Concernant sa visée normative, celle-ci se conçoit de deux manières. En premier lieu, contradictoires3. En second lieu, comme une analyse éthique de nature normative qui a comme objectif de répondre concrètement à un problème spécifique et circonscrit. Elle conduit donc à une prise de décision pratique ou à une prise de position accompagnée de recommandations précises. Pour atteindre ces objectifs normatifs ou plus réflexifs, situations. D’après l’analyse de P. Cudney5, elles ne sont, en grande partie, que des modalités différentes de parler de la même méthode qui consistent à ajuster les jugements considérés sur les principes (principisme) ou les maximes (casuistique) à des cas particuliers ou à des questions moralement pertinentes. Dans ce cadre, les situations particulières et les conflits éthiques dans le champ de la pratique médicale sont susceptibles d’être analysés d’après leur application. Tom Beauchamp et James Childress ont toujours soutenu que ces quatre principes constituaient un cadre applicable globalement pour l’éthique biomédicale. Cette affirmation est fondée sur leur conviction que les principes de respect de l’autonomie, la non-malfaisance, la bienfaisance et la justice constituent le cadre d’une «morale commune», c’est-à-dire d’une collection de normes très générales auxquelles tous ceux Cependant, cet argumentaire butte contre la difficulté de démontrer que les quatre principes sont bel et bien au fondement de l’éthique et ainsi applicables à l’échelle universelle. En effet, il faut reconnaître que ces principes sont d’abord l’expression d’un contexte culturel particulier, celui de la pensée américaine ou occidentale, ce qui explique pourquoi certains auteurs en Europe pensent qu’il est plus pertinent de formuler les interrogations en bioéthique autour de la notion de vulnérabilité et des principes d’autonomie, de dignité et d’intégrité. La considération d’une morale commune comme fondement du principisme pose du coup un problème indépassable, au regard des considérations subjectives et ethnocentriques qui entrent en jeu.

 

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