L’éducation en vue du développement durable (EDD)

L’éducation en vue du développement durable (EDD)

Dans le contexte actuel de la consommation et de l’immédiateté, il est nécessaire de donner de la place au développement durable et à ce qu’il implique. En effet, la société actuelle consomme toujours davantage et de plus en plus vite sans réfléchir aux répercussions de ces actes sur les générations futures. De ce fait, les aspects sociaux et environnementaux sont souvent relayés au second plan. C’est pourquoi l’éducation en vue du développement durable semble être un moyen de freiner l’avancée de cette croissance ou du moins, rendre la population davantage consciente des effets négatifs liés à la surconsommation. Ce concept incite les gens à se poser des questions en faveur de l’avenir. Le développement durable est donc une évidence pour nous et pour le travail que nous voulons faire autour de la notion des écoquartiers. Pour ce faire, nous nous baserons sur le diagramme ci-dessous, qui propose de comprendre le développement durable comme une interaction entre trois différents pôles : social, environnement et économique.

Au sein du pôle social, il s’agit d’encourager et de renforcer la solidarité au sein d’un groupe, ici, les habitants d’un écoquartier. Il est aussi essentiel de soutenir l’éducation et les connaissances en plaçant l’écoquartier proche de la ville et des infrastructures. Pour finir, il est important de promouvoir la diversité culturelle au sein de l’écoquartier. Le pôle économique cherche à « assurer à long terme les outils des productions, l’infrastructure, les institutions et les actifs financiers » (Nagel, 2013, p.11). Tout cela dans un souci de maintenir l’économie mondiale (Nagel, 2013). De plus, il tend vers une amélioration des conditions de vie matérielles ou encore vers la création d’emplois (Résonances, 2008). Le pôle environnement cherche à assurer « la conservation de la nature, utiliser les ressources avec précaution » (Nagel, 2013, p.11). Il tente de se diriger vers des principes comme : « protection de l’environnement, maintien de la biodiversité et des écosystèmes, gestion à long terme des ressources naturelles et énergétiques » (Lemoigne, 2008, p.1). Ce pôle cherche donc à rendre les habitants conscients du fait que la planète n’est pas extensible, que ses ressources sont épuisables.

En effet, dans le monde actuel, « les consommations individuelles continuent à augmenter. Les activités humaines produisent des impacts sur l’environnement …. » (Allain, 2011, p.32). Le diagramme ci-dessus montre que ces trois pôles sont « interdépendants et qu’ils ont des implications dans l’avenir (passé-futur) et à différentes échelles spatiales (local-mondial). » (Allain, 2011, p.2). De plus, les conséquences des « …actions locales sur les autres (hommes, pays, monde) doivent être prises en considération. » (FEE), 2011). En d’autres termes, tous nos agissements au niveau local ont ainsi des répercussions au niveau global. Il est donc primordial que les élèves prennent en considération ce concept afin qu’ils puissent mobiliser ces notions au sein de leur vie quotidienne. De plus, comme le dit Nagel (2013, p. 12): « Aujourd’hui, l’EDD est mondialement reconnue comme une mission de formation importante qui ne vient pas s’ajouter aux tâches de l’école, mais qui doit servir et orienter les plans d’études actuels. En bref, l’EDD est la contribution de la formation au développement durable de la société. »

Au niveau primaire, l’éducation au développement durable s’insère dans une démarche d’interdisciplinarité. Elle permet alors de donner davantage de sens à l’apprentissage des élèves. Comme disent Audigier & Fink (2009, p.7) : « L’EDD vise d’une part à construire des savoirs relatifs aux dimensions et aux enjeux du développement et de l’avenir de l’humanité, d’autre part à former les élèves à vivre, choisir et initier des pratiques sociales correspondant à un mode de développement durable ». L’interdisciplinarité permet aux élèves d’aborder des Page 7 sur 97 thématiques avec un regard différent. « […] l’EDD est avant tout un changement d’esprit, une manière différente d’appréhender, de voir, de comprendre le monde et de se projeter dans l’avenir. » (Pellaud, 2011, p. 69). Il est aussi important que les élèves utilisent la pensée systémique (concept que nous développons par la suite), afin de concevoir un problème avec différents angles de vue. « Les pédagogies associées à l’EDD encouragent les élèves à poser des questions, à procéder à des analyses, à exercer leur esprit critique et à prendre des décisions. » (UNESCO, L’éducation pour le développement durable, ouvrage de référence, 2012).

De cette manière, l’enseignement prend un autre sens, car, comme le rappelle le l’ouvrage de référence de l’UNESCO (2012), « On progresse d’un enseignement centré sur l’enseignant vers un enseignement centré sur l’élève, et de la mémorisation machinale vers l’apprentissage participatif. » (ibid) De surcroît, notre projet fait appel aux capacités transversales du PER : communication, collaboration, pensée créatrice, stratégie d’apprentissage ainsi que la démarche réflexive. Il est évident que les élèves doivent collaborer. C’est-à-dire parler avec les autres, accepter, ou du moins, accueillir les idées de leurs camarades tout en proposant leurs propres idées. L’enjeu de ce projet est de faire émerger, chez eux, la capacité de voir autrement, de créer et de faire des liens avec d’autres éléments. L’EDD s’intègre parfaitement à la thématique interdépendances (sociales, économiques et environnementales) de la formation générale. Celle-ci est l’entrée privilégiée pour des activités et des projets relevant de l’EDD. Nous remarquons alors une certaine similitude entre ce que le PER prescrit et ce qu’Audigier propose concernant l’éducation en vue du développement durable. Audigier & Fink (2009).

La pensée systémique

L’approche systémique permet d’observer un phénomène de manière globale ainsi que de relier les différentes entités du système. Cette façon de visualiser le monde permet d’émettre des hypothèses et d’interpréter notre vision du phénomène. C’est la raison pour laquelle, nous avons choisi d’intégrer la pensée systémique au sein de nos concepts clés. En effet, il est important pour les élèves de comprendre la problématique pour tenter de la maîtriser. « Une approche globale, systémique, incluant l’adoption de points de vue complémentaires est indispensable. Cette conception de la complexité oblige non seulement à ne plus considérer un élément isolé de son contexte, mais à tenir compte de l’organisation qui lie ce dernier à l’élément et inversement. » (Pellaud, 2011, p. 50) À l’inverse, l’approche analytique distingue les éléments entre eux, les analyses séparément en cherchant à les ordonner (Résonances, 2008). En incluant la pensée systémique, nous permettons donc aux élèves de s’ouvrir au monde et de laisser une place à la créativité. L’intérêt de cette approche est de permettre « d’appréhender la complexité dans les domaines de l’écologie ou de l’environnement et impose de rechercher les causes multiples d’un problèmes et d’envisager des solutions diverses. » (Allain, 2011, p.52).

En d’autres termes, il s’agit de mettre en application la pensée systémique pour comprendre et résoudre des problèmes. Il en incombe aux utilisateurs de ne pas s’arrêter à une cause, une influence, une réponse mais de comprendre le problème dans sa globalité. Comme le mentionne Allain, le choix de ce concept est primordial, l’approche systémique « a une place privilégiée dans l’étude des grands concepts du développement durable » (Allain, 2011, p.53). L’initiation du développement durable par les écoquartiers ne peut se faire par le biais d’une discipline uniquement. Les élèves ont besoin de pouvoir faire des liens entre les disciplines, de « prendre en compte la complexité d’un problème » (FEE, 2011, p.3), en partant de quelque chose de concret, comme les écoquartiers, pour se diriger vers des éléments plus abstraits, comme l’économie, la société ou l’environnement. Par ailleurs, il est important que les élèves se forgent « une réflexion critique » (ibid.) afin de réfléchir « dans une perspective d’avenir » (ibid.) ainsi que de trouver des solutions créatives. Ils ont alors une posture d’acteur. L’enseignant doit donc proposer ce type d’activité afin de leur permettre de « se familiariser avec des styles de vie différents, de s’interroger sur le commerce équitable, les nouvelles technologies propres ou sur leur engagement dans la société. » (ibid).

Dans cette séquence, l’approche systémique se traduit, entre autre, par une approche de l’énergie, de l’eau et de la qualité de vie. Pour ce faire, comme le soulignent Charlot-Valdieu & Outrequin (2009), il faut penser l’écoquartier « comme un écosystème » (p.166). Le tout est de transmettre aux élèves une nouvelle manière penser. « La nécessité de savoir créer des liens, capacité fondamentale pour comprendre le développement durable, se décline de plusieurs manières au sein de l’éducation : – […] permettre aux élèves de sortir des cadres habituels de pensée. […] permettant un regard décentré et une meilleure compréhension de l’autre. – […] les modes de raisonnement et les logiques classiques sont à remettre en avant. […] – enfin, cette capacité à sortir des cadres et à créer des liens ne peut se forger qu’en apprenant à prendre du recul, et ainsi vérifier ses sources […] » (Pellaud, 2011, p.70) Pour terminer, vivre dans un écoquartier nous semble également un thème important à aborder avec nos élèves, car leur pensée systémique ne sera que fortifiée. Ils pourront faire davantage de liens et comparer leur quotidien à celui des habitants des écoquartiers. Enfin, n’oublions pas que la pensée systémique s’insert parfaitement dans le PER, notamment par la démarche réflexive qui fait partie des capacités transversales. En effet, l’élève doit « prendre de la distance, se décentrer des faits, des informations et de ses propres actions »1 afin de développer son sens critique. Comme le dit Allain, l’application de la pensée systémique au sein de notre plan d’études actuel concernant l’éducation au développement durable permettrait « de mieux faire découvrir la complexité des problèmes d’environnement, les enjeux du développement durable et de déboucher sur l’action. » (Allain, 2011, p.53).

Table des matières

1. Introduction
2. Problématique
a. Une revue de la littérature
b. Le choix et la définition des concepts clé
i. L’éducation en vue du développement durable (EDD)
La pensée systémique
ii. Les écoquartiers
iii. Les concepts intégrateurs
c. Une question de recherche
3. Démarche méthodologique
a. Plan de la recherche
b. Population
c. Technique de récolte des données
d. Technique d’analyse des données
4. Résultats et discussion
a. Résultats
i. Panneaux des élèves
ii. Evaluation certificative: exercices 6 et 7
b. Discussion
5. Conclusion
a. Résumé des principaux résultats
b. Apports et limites de la recherche
7. Remerciements
6. Références bibliographiques
7. Annexes
a. Séquence enseignée
b. Panneaux réalisés par les élèves
c. Retranscriptions des enregistrements
d. Test certificatif

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