Les classes des adverbes (semi-)figés du grec moderne

Les classes des adverbes (semi-)figés du grec moderne

3.0 Introduction

Dans les sous-chapitres suivants nous étudierons des régularités et des phénomènes particuliers que les classes, exposées précédemment, comportent (cf. IV, 3.1-3.10). Leurs propriétés spécifiques, qui figurent dans les tables du lexique-grammaire, seront examinées dans le cadre des différentes classes établies et font l‟objet des sections 3.1.1-3.10.1. Des problèmes de classification, concernant des structures adverbiales qui n‟obéissent pas vraiement à nos critères classificatoires, seront discutés dans IV, 3.11.

La classe GPADV

Bien que la notion même de figement fasse intervenir au moins deux unités lexicales qui se bloquent ensemble (cf. I, 2.1.1), nous avons également considéré comme figés de nombreux adverbes qui n‟en comportent qu‟une. C‟est alors la classe GPADV, qui rassemble les adverbes simples figés du grec moderne, appelés aussi chez M. Gross (1988a : 62) « adverbes monomorphémiques », auxquels la propriété générale de fixité (cf. I, 2. 3.1) ne s‟applique pas directement. Parmi les éléments variés de cette classe, nous distinguons : – des morphèmes isolés comme : ήδε/déjà, αθόκα/encore, λσξίο/tôt. M. Gross (1990 : 153) souligne que « le caractère non productif évident de ces termes semble relever de la problématique des expressions figées ». – des formes composées (ou polylexicales) du point de vue étymologique, mais considérées aujourd‟hui comme simples puisque représentées par un seul mot.

Il s‟agit en effet des formes, provenant de groupes nominaux antérieurement analysables, qui se sont figées à diverses époques, comme : εμάιινπ/d‟ailleurs ← έμ άιινπ/de autre-Gns θαζσζπξέπεη/comme il faut ← θαζώο πξέπεη/comme faut-P3s θαηαγήο/par terre ← θάησ ζηε γε/sous à la terre-Afs απνβξαδίο/la veille au soir ← από ην βξάδπ/dès le soir-Ans – des formes agglutinées (cf. II, 2.5.5) des adverbes composés figés (ou semi-figés) figurant dans d‟autres classes (la relation morpho-sémantique entre les deux formes est évidente), comme : εληέιεη/finalement = ελ ηέιεη/finalement (GPC) ηνπλαληίνλ/a contrario = ην ελαληίνλ/a contrario (GPDETC) ηνπιάρηζηνλ/au moins = ην ειάρηζην/au moins (GPDETC) θαιεώξα/à propos = θαιή ώξα/à propos (GPAC).

Les propriétés spécifiques de la classe GPADV

Dans les tables du lexique-grammaire des adverbes figés et semi-figés grecs, nous introduisons en général des colonnes représentant des propriétés syntaxiques, qui soit nous renseignent sur les entrées adverbiales soit transforment les structures définitionnelles des classes établies (cf. M. Gross 1986, 1990b). Pour les adverbes simples figés, nous avons représenté dans la table GPADV les propriétés spécifiques suivantes : i) la pronominalisation interrogative (ou forme de question) par des pronoms interrogatifs circonstanciels (cf. I, 1.3.1) : Reprenons l‟exemple (5) : N0 V Adj-α (=: GPADV) =: (5) Ζ Ρέα εξγάδεηαη λπρηηάηηθα La Réa-Nfs travaille nuitamment PRO V N0 ? =: (5b) Πόηε εξγάδεηαη ε Ρέα; Quand travaille la Réa-Nfs ? (Quand Réa travaille-t-elle ?) Nous observons que la forme de question en πόηε;/quand ?, qui interprète la modalité (ou circonstance) de temps, se vérifie pour les adverbes de l‟exemple (5). Cette propriété est explicitement représentée dans la table au moyen des quatre colonnes distinctes (« Adv=: πνύ; », « Adv=: πόηε; », « Adv=: πώο; », « Adv=: πόζν; »). En effet, la forme de question, comme le signalent BGL (1976), « est une propriété purement sémantique, qui n‟est pas vraiment opératoire au niveau syntaxique »

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