Les contraintes et la nécessité d’effectuer un pré test

Les contraintes et la nécessité d’effectuer un pré test

A la suite de la définition du protocole expérimental, nous avons réalisé une première série d’enregistrements (personnes 1 à 4). Ces enregistrements ne sont pas pris en compte lors de l’analyse finale car l’ensemble des personnes testées avait préalablement connaissance des cartes soumises au test. Ce pré-test a servi à vérifier que le protocole fonctionnait correctement, à anticiper certaines difficultés, à nous « auto-former ». En effet, certaines contraintes doivent être prises en compte, comme par exemple : • Les personnes possédant des lunettes ou des lentilles de contact sont également à éviter car cela peut induire des difficultés de suivi du reflet de l’œil. Il est donc quasi nécessaire que les personnes testées soient capable de lire sans correction un écran situé à un mètre. • Certaines personnes présentent une réaction individuelle différenciée à la lumière trop importante pour l’expérimentation (pupille trop petite ou trop grande pour établir un tracé correct). • D’autres problèmes peuvent également survenir durant l’expérimentation, comme par exemple un assèchement de l’œil. Le reflet ne peut alors plus suffisamment être capé. Il faut alors dans ce cas arrêter les démarches et demander au candidat de cligner des yeux. Donner la consigne « clignements à volonté » en début d’expérience permet souvent d’éviter cette difficulté.

 Le déroulement des séances d’enregistrements au sein du service ophtalmologique de l’hôpital

Les enregistrements ont été effectués de manière individuelle en présence des étudiants réalisant cette étude et d’une opératrice du CHRU36, responsable de l’appareil vidéooculographe. Chaque test dure en moyenne une trentaine de minutes par personne et est régie par une série de procédures. L’utilisation du système de poursuite de mouvements oculaires peut être divisée en étapes37 : l’installation du sujet, l’ajustement, la calibration et l’enregistrement des données. • La phase d’installation du sujet, d’explications et de consignes Dès l’arrivée de la personne testée, une présentation du travail est dispensée et les grands objectifs de l’étude sont énoncés. Il est également évoqué le protocole expérimental en rappelant que cette étude est indolore car l’appareil ne touche pas les yeux. Les candidats remplissent la première partie du questionnaire comportant des questions d’ordre générale (âge, profession, etc.) ainsi qu’une question ouverte sur l’attente qu’ils ont des cartes de risques. Ensuite, le sujet se place en position assise devant la caméra et en face de l’écran où vont défiler les cartes à étudier. • La phase d’ajustement L’ajustement consiste à paramétrer les différents éléments du système afin de détecter la pupille de la personne testée. La reconnaissance se fait uniquement sur un œil, souvent celui de la « main qui écrit ». Il faut également ouvrir un fichier au nom de la personne testée afin d’enregistrer les résultats. • Le calibrage Le calibrage est effectué une seule fois (en théorie) au début de l’expérimentation. Il consiste à demander à l’utilisateur de fixer successivement 5 points apparaissant à l’écran. Au départ ce point est situé au centre de l’écran puis celui-ci se déplace dans les angles de manière à assurer une parfaite correspondance entre les positions enregistrées par le vidéo-oculographe et les positions réelles des informations sur l’écran. • Les enregistrements et les réponses au questionnaire Le visionnage de chaque carte dure 15 secondes. Le regard de la personne parcourt alors la carte et l’ensemble des mouvements est enregistré. Entre chaque carte, le candidat répond à une série de cinq questions portant sur la carte qu’il vient de regarder. Ces questions permettent de prendre en compte l’aspect mémorisation des informations de ces cartes. A la fin du test, le sujet doit répondre à la troisième partie du questionnaire, consistant à comparer certaines cartes entre elles et à justifier laquelle il préfère. Après les avoir vu à l’aide du vidéo-oculographe, la personne testée doit tenter de se souvenir des cartes étant donné que dans le questionnaire elles sont incluses sous forme de petites images ne permettant pas de distinguer les détails. 36 Mme. Serrhini 37 Citation de Nevalainen et Sajaniemi, (2004) tirée de Schneider E.  De manière à inclure la personne testée un peu plus dans l’étude, nous lui présentons les premiers résultats issus de sa propre participation. Il peut ainsi voir en temps réel le déplacement de son œil sur une des cartes. 5. L’extraction des données Grâce au logiciel Métrovision, il est possible d’extraire 3 types de renseignements :

Données et analyses spatiales des mouvements oculaires

Quels sont les éléments qui attirent le plus le regard ? Ce parcours (voir figure ) est obtenu par une analyse de l’enregistrement, qui extrait les saccades et les fixations. Sur ce document les fixations apparaissent sous la forme de ronds rouges dont la taille est fonction de la durée de la fixation. Les saccades sont quant à elles représentées par les traits : celles orientées dans le sens de la lecture (occidentale) sont en vert alors que celles en sens contraire sont en rouge. Les données statistiques extraites de l’analyse spatiale comprennent un enregistrement du nombre total de fixations, de la durée moyenne de chaque fixation, du nombre total de saccades et de leur orientation, de l’amplitude moyenne des saccades et de leur fréquence (nombre de saccades par seconde).

Données et analyses par zones d’intérêt

Ces analyses sont réalisées lorsqu’un découpage par zones d’intérêt a été préalablement défini. Le logiciel produit les mêmes statistiques que pour l’analyse précédente, mais en distinguant les résultats par zone.  Avant l’enregistrement, il nous a pour cela été nécessaire de définir des zones d’intérêt pour chaque carte. Ces zones ont été créées de manière à tester les éléments mis en relief par l’étude des cartes. Le logiciel Métrovision permet de créer autant de zones que l’on veut. Seule la taille est réglable, la forme imposée est rectangulaire. Cette méthode ne permet donc pas d’appliquer la zone d’intérêt avec précision (par exemple : une rivière cartographiée en diagonale sur l’image). Exemple : Sur cette carte, il est intéressant d’étudier la position des légendes (1 et 2). De plus nous avons fixé deux zones globalement similaires en termes de contenu d’informations (3 et 4) pour regarder l’influence du positionnement des éléments les uns par rapport aux autres. L’objectif est de tester l’hypothèse suivante : « La zone 3 est probablement plus regardée que la 4 car située entre les 2 légendes. » Figure 12 : Analyse dynamique de la carte 2. Source : PFE 2008/2009 c) Données et analyses dynamiques des mouvements oculaires Quelles sont les stratégies visuelles des sujets ? Cette analyse prend en compte automatiquement tous les résultats de la base de données (projet d’étude sur la cartographie des risques d’inondation). Elle permet d’étudier le temps d’accès moyen aux différents éléments de l’image, ainsi que la probabilité d’accès à ces mêmes éléments. Le temps d’accès moyen indique les secteurs de l’image qui ont été vus en 1, 2, 3 jusqu’à 9 secondes. L’ensemble de la carte tend progressivement à être couvert par le regard des personnes testées.

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