PRESENTATION GENERALE DU CENTRE SAMMY O’

Historique

Pour l‟histoire, l‟Association des Autistes à Madagascar ou l‟AAM, créée le 27 Juillet 2012 est une association fondée par des parents qui ont un enfant autiste et des personnes sensibles à l‟autisme. Ils ont aussi monté le centre Sammy O‟ qui est une activité régie par l‟Association elle- même.
Après un voyage à l‟île Maurice, en 2012 pour Sammy, un jeune garçon autiste de 10 ans à l‟époque, sa famille s‟est inspirée d‟un Centre pour Autistes à Maurice qu‟ils ont eu l‟occasion de visiter. Un centre bien équipé, avec les infrastructures et les environs qui sont bien adaptés à des enfants avec autisme. Car il faut savoir que les enfants autistes ont besoin d‟un environnement neutre et simplifié.
Pour sa part, le centre Sammy O‟ est à la fois un centre d‟accueil, un centre d‟accompagnement et un centre d‟éducation pour les enfants autistes malgaches.
L‟année 2013, pour marquer sa première année d‟existence, les membres de l‟AAM ont fait valoir leurs objectifs, à court, moyen et long terme au cours d‟une conférence de presse organisée à la Chambre de commerce et d‟industrie d‟Antaninarenina, pour mettre en place un dispositif permanent de prise en charge des enfants autistes dans le pays ainsi que pour le lancement du centre Sammy o‟. Les fondateurs du centre ont véhiculé un message important, comme quoi la prise en charge de l‟autisme incombe à nous tous, parents, familles et la société en général.
En 2014, pour que la construction et l‟ouverture d‟un plus grand centre se fassent, l‟AAM a réalisé une levée de fonds pour les matériels, tout l‟équipement nécessaire pour le travail. En ce temps, la capacité d‟accueil du centre n‟était que pour quatre enfants.
Cependant, au cours de l‟année 2015, le centre Sammy O‟ a pu s‟élargir, augmenter sa capacité d‟accueillir et de prendre en charge les enfants autistes de deux fois plus que l‟année précédente. Aussi, le centre a pu faire une réhabilitation de son infrastructure grâce aux financements de l‟Union Européenne par l‟intermédiaire du Programme « Dinika ».
Le programme « Dinika » est un appui à la société civile malgache dans la région d‟Analamanga, d‟Atsimo- Andrefana et d‟Analajirofo qui dure 3ans avec un budget de 10 millions d‟euros.
L‟acteur clé du programme « Dinika » est la société civile malgache dans son ensemble : communautés de base, associations de femmes, de jeunes, associations formelles ou informelles, associations regroupées ou non en unions, fédérations, coopératives, groupement de petits opérateurs économiques, syndicats, plates- formes. Le programme « Dinika » a pour objectif général de promouvoir la bonne gouvernance au niveau local et national en œuvrant pour une plus grande indépendance et une crédibilité accrue des Organisations de la société civile. Ces objectifs spécifiques sont : renforcer des capacités stratégiques, institutionnelles et opérationnelles des Organisations de la Société Civile Malagasy (OSCM) afin de leur permettre d‟être des partenaires responsables, informés et compétents de la vie économique ; renforcer des capacités de plaidoyer et accompagnement de proximité des OSCM ( tant au niveau local que national) pour accroître la sensibilisation des citoyens sur les droits sociaux ,économiques et politiques.

Les objectifs du Centre Sammy O’

Dans l‟objectif d‟assister les enfants autistes à être autonomes et améliorer leur intégration sociale, le programme d‟éducation individualisé est adopté au sein du centre. Chaque autiste est différent, ainsi chacun a besoin de soins particuliers et beaucoup d‟attention.
Les objectifs principaux de la prise en charge de l‟enfant sont :
– Permettre à l‟enfant d‟acquérir de l‟autonomie
– Croitre les potentialités des enfants afin de les développer
– Eduquer l‟enfant comme un enfant ordinaire qui est de son plein droit (éducation adaptée)
– Atténuer le stress au quotidien de l‟enfant et de sa famille
– Améliorer la condition, la qualité de vie ainsi que l‟indépendance fonctionnelle de l‟enfant.

Les activités du centre

Pour défendre la cause, améliorer et agrandir aussi la découverte, l‟apprentissage des enfants, le centre consacre plusieurs activités chaque année aux enfants ainsi qu‟à leur famille proche :
– Apprendre les bases de la préscolaire aux enfants : les programmes d‟éducation préscolaire que reçoivent les enfants sont de solides bases qui facilitent leur préparation à la scolarité, tels que le gribouillage, le coloriage, la peinture au doigt, la peinture libre, les dessins, relier les images identiques, l‟algorithme, le piquage, le graphisme, le pictogramme.
– Permettre aux enfants de pratiquer une éducation physique et sportive : afin d‟agir, de s‟exprimer et de comprendre à travers l‟activité physique.
– Jouer et apprendre à explorer le monde du vivant, des objets et de la matière
– Faire annuellement un échange entre les parents: à l‟effet de favoriser un climat de confiance, pour se remotiver dans le combat quotidien, de se situer dans son histoire singulière, mais surtout de maintenir une relation ou permettre de renouer des liens en respectant la capacité et le désir de chacun, à ce que chacun participe et partage pour faire un bout de chemin ensemble.
– Organiser et participer à la journée mondiale de sensibilisation sur l‟autisme : en vue de sensibiliser et de faire comprendre ce qu‟est l‟autisme.
– Faire des échanges d‟expériences, stages, formation professionnelle avec des personnes ressources : pour les parcours à venir, offrir à l‟ensemble des professionnels qui accompagnent les enfants un regard sur les situations qui peuvent s‟avérer différentes au bénéfice de la prise en charge à long terme.
– Faire une éducation civique aux enfants : dans le but de valoriser la civilité et la politique au sens élevé du terme qui est particulièrement nécessaire dans les liens sociaux et semblant ne plus aller de soi ni suffire par elles-mêmes à inspirer le respect et les bonnes manières: la violence, les désaccords, l‟exercice de l‟autorité.
– Faire une journée porte ouverte : pour le suivi et l‟évaluation de chaque enfant.
– Aller en voyage découverte : qui est à la fois un accompagnement, une prévention, une aide, mais surtout une lutte pour que les enfants n‟aient pas du mal à s‟adapter et à intégrer la société ; en vue de leur permettre une autonomie, une indépendance.
– Organiser des sorties : un répit toutes les 2 semaines pour les enfants dans un espace ludique.
– Faire chaque semaine deux séances de psychomotricité avec un psychomotricien spécialisé.

Population cible

Les enfants accueillis et inscrits au centre Sammy O‟ sont des enfants avec autisme. Ce sont des enfants comme les autres, mais avec une différence, car ils ont un problème tel que la communication, les codes sociaux et affectifs, le trouble du comportement, l‟interaction sociale déficiente qui génèrent l‟hypersensibilité émotionnelle et sensorielle.
La fourchette d‟âge actuelle au centre est de 3 à 14 ans la plus élevée.

Effectif

En ce moment, le centre compte onze (11) bénéficiaires, dont trois(3) filles et huit (8) garçons. Il y a parmi ces onze enfants quatre journaliers et sept à temps plein.

Collaboration

En 2015, le centre a pu faire une réhabilitation des infrastructures et matériels grâce aux financements de l‟Union Européenne par l‟intermédiaire du Programme « Dinika ».

Localisation du Centre Sammy O’

Le centre Sammy O‟ est basé dans la ville d‟Antananarivo, localisé à Ankadivory Ambohimamory Lot AB 813/ IV, situé dans la Commune Rurale d‟Andranonahoatra.

Aménagement du centre

Voici le plan d‟aménagement du centre Sammy O‟ conçu pour accueillir les enfants autistes, un aménagement bien pensé de l‟espace qui permet d‟éviter de nombreux blocages au risque de parasiter les apprentissages.

REPERES THEORICO-CONCEPTUELS

Conceptualisation

Définition de l’autisme 

Selon la classification internationale des maladies 10 ème édition (CIM10) de l‟OMS, l‟autisme est un trouble envahissant du développement qui affecte les fonctions cérébrales, il n‟est plus considéré comme une affection psychologique ni comme une maladie psychiatrique.
Selon l‟Organisation mondiale de la santé (OMS), « l‟autisme est un trouble envahissant du développement (TED) caractérisé par un développement anormal ou déficient, manifesté avant l‟âge de trois ans avec une perturbation caractéristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines suivants :
– interactions sociales réciproques,
-communication,
-comportements au caractère restreint et répétitif ».
Au cours du temps, et au fur et à mesure de l‟avancée des connaissances scientifiques, la définition de l‟autisme a bien évolué. L‟autisme est maintenant reconnu comme un trouble neurobiologique (neuro-développementale) pas comme affirmé il y a plus de cinquante ans, étant considéré comme une maladie psychiatrique ou psychotique.
Progressivement, le terme “autiste”, notamment jugé trop péjoratif, est remplacé par la dénomination de « trouble envahissant du développement » (TED) avec la parution du DSMIV (APA 1994). Mais depuis la reconnaissance récente du mois de mai 2013 suite à la publication du DSM-V , cela a mené à une redéfinition de l‟autisme qui réfère maintenant à des troubles de spectres autistiques (TSA) qui aujourd‟hui est le terme à utiliser pour englober l‟autisme, le syndrome d‟Asperger, le trouble désintégratif de l‟enfance et le trouble envahissant du développement non-spécifié.

Cadre de l’étude 

L‟éthique, dit Paul Ricoeur, consiste à se penser « soi même comme un autre ». Pas se contenter de penser l‟autre comme s‟il était nous- même, mais avoir l‟humilité de devoir s‟imaginer « soi- même comme un autre », que l‟on ne connaît pas, et qu‟il va falloir découvrir en allant à sa rencontre. L‟autre, toujours à découvrir, toujours à reconnaître, toujours à réinventer. Comme un manque en nous, de la part de nous qui est dans tous les autres.
Dans le livre de Laurent Mottron, il est dit que : « depuis qu‟il est acquis que l‟autisme n‟est plus une maladie mentale, c‟est-à-dire n‟est pas un état transitoire, altérant un état auparavant normal et susceptible de guérir par un retour à cet état antérieur, il est généralement admis que l‟autisme est un handicap. On entend par ce terme, selon l‟OMS, une déficience entraînant une limitation d‟activité et de participation sociale. » L‟autisme passe inaperçu dans la petite enfance, c‟est généralement avec l‟entrée en société (crèche, garderie, école) que les manifestations sont flagrantes, par des difficultés d‟intégration sociale, problèmes de communication verbale et non verbale, et de comportements répétitifs ou centre d‟intérêts restreints, voire obsessionnels. Ces comportements ont des répercussions qui vont du stade bénin au stade handicapant.
La sociologie a particulièrement étudié les relations entre famille et école, mais pas spécialement de la relation des autistes et de la société. Qui dans les actions peuvent se compléter, mais aussi entrer en conflit en cas de désajustement entre culture. Par rapport à notre étude, la théorie d‟Emile Durkheim sur le processus de socialisation et la construction des identités sociales nous a été d‟une grande aide, ainsi bien pour la réalisation de ce travail que pour nos recherches sur terrain.
L‟enfance est le moment privilégié de la socialisation car l‟individu est alors considéré comme particulièrement malléable et réceptif. C‟est un moment fondateur dans la construction de la personnalité dont l‟influence s‟exercera sur tout le reste de la vie.
L‟individu n‟est pas isolé dans un monde social sans forme. Il y a des milieux et des institutions qui organisent les interactions socialisatrices : les instances de socialisation.
Couramment, on distingue la famille, l‟école, le groupe de pairs, les médias. Comme pour le cas du centre Sammy O‟ qui s‟occupent des enfants atteints d‟autisme.
Pour Emile Durkheim, l‟éducation des jeunes enfants, conduite par les parents et maîtres, participe à un processus de socialisation méthodique qui poursuit un objectif d‟apprentissage systématique des manières de penser et d‟agir attendues par la société. L‟éducation s‟impose à tous, elle a la force d‟un fait social : « il est vain de croire que nous pouvons élever nos enfants comme nous le voulons. Il y a des coutumes auxquelles nous sommes tenus de nous conformés ; si nous y dérogeons trop gravement, elles se vengent sur nos enfants. Ceux-ci, une fois adultes, ne se trouvent pas en état de vivre au milieu de leurs contemporains, avec lesquels ils ne sont pas en harmonie ». Chaque société établit ainsi des normes éducatives qui influencent grandement les éducateurs. Cependant, Durkheim ne limite pas l‟acquisition des normes et des valeurs aux seuls moments éducatifs mais insiste également sur le fait qu‟ « il y a une éducation inconsciente qui ne cesse jamais ». La socialisation exerce ses effets au-delà de la simple éducation, pénètre les corps et les esprits et modèle l‟enfant durant tous les moments de sa vie.
Les individus souffrant d‟autisme ou d‟un TSA ne présentent pas de déficits sur le plan de l‟attention ou du traitement de l‟information, mais, contrairement à la population générale, ils ont un biais envers les stimuli non sociaux. Par exemple, les jeunes enfants autistes sont moins susceptibles d‟orienter leur corps vers la voix des adultes qui prennent soin d‟eux, mais ils peuvent détecter rapidement et précisément les sons non sociaux. Lorsqu‟ils observent un visage, ils ont tendance à se concentrer moins sur les yeux et plus sur d‟autres caractéristiques faciales. En fait, lorsque l‟objet de l‟attention est un stimulus non social, les autistes ont tendance à percevoir et traiter les patrons visuels et auditifs plus rapidement que la moyenne.
Leur manipulation mentale des objets bidimensionnels est également supérieure. Ces résultats mènent les scientifiques à considérer l‟autisme en termes de différences qualitatives et quantitatives dans les processus de traitement de l‟information.
Toutefois, notre compréhension de l‟autisme a considérablement évolué au cours des dernières décennies. Notre perception de ce trouble est devenue plus complexe lorsque les scientifiques ont commencé à distinguer plusieurs conditions hétérogènes, dont la sévérité varie, mais qui sont tout de même définies entièrement par des manifestations comportementales et des difficultés sociales.

TOUT SAVOIR SUR L’AUTISME

Les différentes formes de troubles envahissants du développement

Egalement appelés troubles du spectre autistique (TSA), les troubles envahissants du développement (TED) regroupent diverses formes, dont la plus fréquente est l‟autisme infantile. Ils surviennent au cours de la croissance des enfants et nuisent à leurs capacités à communiquer et à développer des interactions sociales.
Les symptômes de ces troubles sont très variables d’un enfant à l’autre, les diverses formes sont différentielles en fonction du niveau intellectuel et du degré d‟agitation motrice.
Pour mieux décrire les troubles du spectre autistique, les spécialistes en distinguent différentes formes selon l’âge où ils apparaissent, leurs symptômes et l’existence d’une cause génétique connue.

Manifestations

Dans la majorité des cas, ce sont les parents qui sont pris par le doute. Ils sont souvent les premiers à se rendre compte que leur enfant présente des comportements inhabituels. Les caractéristiques de l‟autisme sont aujourd‟hui connues, même si l‟handicap lui-même reste un mystère pour les experts scientifiques.

Les troubles associés à l’autisme

Chaque enfant avec autisme est différent car il existe plusieurs types de troubles associés à l‟autisme. A l‟heure actuelle, le monde scientifique n‟a pas encore la capacité d‟identifier, ni d‟expliquer ces différents types de relation, nous pouvons juste les constater malgré la grande fréquence d‟association. Ces comorbidités peuvent s‟associer les unes aux autres, soit elles peuvent avoir une cause commune, soit l‟une peut être la cause de la présence de l‟autre ou soit leur présence conjointe est due simplement au hasard.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE 
1-Généralités 
2-Motifs du choix du thème et du terrain 
2.1) Choix du thème
2.2) Choix du terrain : Centre Sammy O‟, Ankadivory Ambohimamory
3-Question de départ
4-Etapes de la recherche
5-Limite de la recherche 
6-Plan du travail 
Chapitre I- PRESENTATION GENERALE DU CENTRE SAMMY O’ 
1-Historique
2-Les objectifs du Centre Sammy O‟
3-Les activités du centre
4-Population cible
5-Effectif
6-Collaboration
7-Localisation du Centre Sammy O‟
8-Aménagement du centre
9-Organigramme du centre Sammy O‟
Chapitre II : REPERES THEORICO-CONCEPTUELS 
1-Conceptualisation
1.1) Définition de l‟autisme
1.2) Cadre de l‟étude
2-Détermination de la problématique, formulation des hypothèses et des objectifs spécifiques
Chapitre III- METHODOLOGIE DE RECHERCHE 
1-Outils
2-Méthodes
2.1) Approche longitudinale
2.2) Approche transversale
2.3) Approche fonctionnelle
3-Technique de collecte de données
3.1) Techniques documentaires
3.1.1) Observation directe
3.1.2) Observation participante
3.2) Techniques vivantes
Chapitre IV : TOUT SAVOIR SUR L’AUTISME
1- Les différentes formes de troubles envahissants du développement
2- Manifestations
2.1) Tableau n°1 : les signes précoces pouvant faire penser à l‟autisme
2.2) Les troubles associés à l‟autisme
3- Causes
4- Prise en charge
4.1) Diagnostic des TED
4.2) Traitement des troubles envahissants du développement
4.3) Les différentes méthodes d‟intervention
Chapitre V : LE MONDE DES ENFANTS AVEC AUTISME
1-Généralités
2-Au centre Sammy O‟
Chapitre VI : VERIFICATION DES HYPOTHESES 
Chapitre VI : REALITE SUR L‟AUTISME 
1- L‟autisme, une perception du monde différente
2-L‟autisme, une ressemblance dans la diversité
3-L‟autisme, une autre intelligence
4-Epidémiologie
5-Journée mondiale de sensibilisation à l‟autisme
6-Construction d‟une nouvelle structure spécialisée en autisme à Madagascar
7-Apport du stage
Chapitre VII : RECOMMANDATIONS EN TANT QUE TRAVAILLEUR SOCIAL
1- Au niveau de l’Etat
2- Au niveau des associations, ONG et centres spécialisés
3- Au niveau des parents
4- Au niveau de la société
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE