Les IR-Algèbres de divisions linéaires de dimension finie

Les IR-Algèbres de divisions linéaires de dimension finie

 Les Généralités et prérequis

Dans tout se qui suit K désigne un corps commutatif de caractéristique nulle. 

Les Algèbres de dimension finies Définition 

Une algèbre sur K est une structure algèbrique qui se défénie comme suit : ( A,+,.,×) est une algèbre sur K ou simplement une K-algèbre si : – K est un corps commutatif. – ( A,+,.) est un espace vectoriel sur K. – La loi × est définie de A × A dans A (loi de composition interne) – La loi × est distributive par rapport `a la loi +. – ∀(a, b) ∈ K2 et ∀(x, y) ∈ A2 , (ax) × (by) = (ab) × (xy) . 9 L’opérateur bilinéaire est souvent désigné comme la multiplication dans A. Deux algèbres A et B sur K sont isomorphes s’il existe une bijection f :A−→B telle que : f(x.y) = f(x)f(y) ∀x,y∈A f(x + ay) = f(x) + af(y) ∀x,y∈A et a∈ K. 1.1.2 Exemples d’algèbres de dimension finie 1. Algèbres associatives et commutatives : – L’ensembles des nombres complexes (C, +, ., ×) est une R-algèbre associatives unitaire et commutative de dimension 2. Une base de l’algèbre C est constituée des éléments 1 et i, la table de multiplication est constituée des relations 1 × 1 = 1 1 × i = i i × 1 = i i × i = −1 . On peut démontrer que toute algèbre unitaire de dimension 2 sur un corps est associative ( Bourbaki, algèbre, chapitre 3.p.13 proposition 1) sa table de multiplication dans une base (1, x) est de la forme 1 × 1 = 1 1 × x = x x × 1 = x x 2 = a1 + bx . – Par exemple le corps fini F4 est une algèbre de dimension 2 sur le corps (F2 = Z/2Z) dont la table de multiplication dans une base (1, a) est : 1 × 1 = 1 1 × a = a a × 1 = a a × a = 1 + a 2. Algèbres associatives et non commutatives : La définition est la mˆeme dans le cas d’algèbre associative sauf ici on n’a pas de commutativité. On donne simplement des exemples. 10 – L’ensemble des matrices carrées d’ordre n ≥ 2 `a valeur dans R, (Mn(R), +, ., ×) est une R-algèbre associative, unitaire et non commutative de dimension n 2 . – L’ensemble des quaternions (H, +, ., ×) est une R-algèbre associative, unitaire et non commutative de dimension 4. – L’ensemble des biquaternions (B, +, ., ×) est une C-algèbre associative, unitaire et non commutative de dimension 4 qui est isomorphe `a l’algèbre (M2(C), +, ., ×) des matrices carrées d’ordre 2 `a valeur dans C. 3. Algèbre unitaire non associative : – L’ensemble des octonions (O, +, ., ×) est une R-algèbre unitaire, non associative et non commutative de dimension 8. – L’espace euclidien (R 3 ) muni du produit vectoriel (R 3 , +, .,∧) est une R-algèbre non unitaire,et non commutative (elle est anti-commutative) de dimension 3. La table de multiplication dans une base orthonormale directe (−→U , −→V , −→W) est −→U ∧ −→U = −→0 −→U ∧ −→V = −→W −→U ∧ −→W = − −→V −→V ∧ −→U = − −→W −→V ∧ −→V = −→0 −→V ∧ −→W = −→U −→W ∧ −→U = −→V −→W ∧ −→V = − −→U −→W ∧ −→W = −→0 . – L’ensemble des matrices carrées d’ordre n ≥ 2 `a valeur dans R, muni du crochet de Lie :[M, N] = MN − NM, (Mn(R), +, ., [.]) est un R-algèbre non associative non unitaire et non commutative de dimension n 2 . Elle est anti-commutative et posséde des propriétés qui font de l’algèbre une algèbre de Lie. 4. Algèbre `a puissances associatives les puissances `a gauche d’un élément a d’une K-algèbre A sont définis par a 1 = a et a n+1 = aan pour tout n ∈ N ∗ . L’algèbre A est dite `a puissances associatives si la 11 sous-algèbre [a]A est associative pour tout a ∈ A, ce qui est équivalent `a dire que a na m = a n+m pour tout n; m ∈ N ∗ et pour tout a ∈ A. 5. Algèbre non `a puissances associatives : L’algèbre réelle C∗ de Mc Clay[A], ayant pour espace vectoriel sousjacent C et pour produit z Jz 0 = zz 0 , z étant le conjugué de z, est commutative et n’est pas `a puissances associatives.♦ Définition 1.1.2. Soit A une K-algèbre, on dit qu’une partie S, non vide A, engendre linéairement A, si S est une partie génératrice de l’espace vectoriel A. On note [S]A la sous-algèbre de A engendrée par S. La sous-algèbre engendrée par un élément a ∈ A est notée [a]A ou K(a). Si A est unitaire et si x1, . . . , xn sont des éléments de A − {1}, alors la sousalgèbre de A engendrée par la partie {1, x1, . . . , xn} est notée KA[x1, . . . , xn]. La dimension de l’algèbre A est la dimension de l’espace vectoriel A. Si B = {ui : i ∈ I} est une base de l’algèbre A, c’est `a dire base de l’espace vectoriel A, alors pour tous i,j∈ I on a uiuj = X k∈I λijkuk (1). o`u les λijk sont des éléments de K, nuls, sauf pour un nombre fini d’indices k ∈ I. Les rélations (1) s’appelent la table de multiplication de A relativement `a la base B. Réciproquement, si B = {ui : i ∈ I} est une base d’un K-espace vectoriel A, étant donnée une famille λijk ∈ K : i, j, k ∈ K telle que, pour tous i, j ∈ K fixés, les λijk o`u k ∈ I, sont nuls, sauf pour un nombre fini, il existe alors sur A une seule structure de K-algèbre pour laquelle les relations (1) sont satisfaites ([Bou.70]A III p.10 ♦ Lemme 1.1.1. ([Roc1] p.2)Soit A une K-algèbre et soit S une partie non vide de A. Alors pour tout λ ∈ K − { 1 2 }, la sous-agèbre de A(λ) engendrée par S coincide avec la mutation λ de la sous-algèbre de A engendrée par S : [S]A(λ) = ([S]A ) (λ) .♦ 12 Note Un ensemble minimal d’identités assurant l’associativité des puissances et qu’une K-algèbre A est `a puissances associatives si et seulemnt si elle satisfait aux 2 identités (x, x, x) = (x, x, x2 ) = 0 ∀x ∈ A, notons que ces 2 identités entrainent (x 2 , x, x) = 0 ∀x ∈ A c’est des résultats de Albert dans ([A, 48]p.554) Soit A une K-algèbre et soient x,y∈ A. Pour motif de simplification. nous aurons l’occasion d’utiliser les notations suivantes : 1. x • y = xy + yx. 2. Lx + Rx = Vx. 3. LxLy + LyLx = Lx,y. 4. RxRy + RyRx = Lx,y. Proposition 1.1.1. Soit A une K-algèbre qui satisfait `a l’identité (x, x, x) = 0 pour tout x ∈ A.Alors les trois propositions sont équivalentes : 1. A est `a puissances associatives. 2. A satisfait `a l’identité (x, y, x • z) + (x, z, x • y) + (y, x, x • z) + (x, x, y • z) + (z, x, x • y) + (y, z, x2 ) + (z, y, x2 ) = 0 pour tous x, y, z ∈ A 3. A satisfait `a l’identité (x • z, y, x) + (x • y, z, x) + (x • z, x, y) + (y • z, x, x) + (x • y, x, z) + (x 2 , z, y) + (x 2 , y, z) = 0 pour tous x, y, z ∈ A. Preuve. 1) =⇒ 2) est établie dans ([Sc.66]p.129). 2) =⇒ 1) on fait y = z = x et on utilise la note 1.1.2.4. 1) =⇒ 3) s’obtient de la mˆeme fa¸con.♦ Corollaire 1.1.1. Soit A une K-algèbre `a puissances associatives, alors pour tout entier m ≥ 2 et pour tout x ∈ A, Lxm et Rxm appartiennent `a la sous-algèbre de EndK(A) engendrée par Lx, Rx, Lx2 et Rx2 et on a : 1. 3Rxm+1 = (2Vxm−Lx,xm−1 Vx+(2Rx2−Rx 2 )Vxm−1−2LxRxm−Lxm−1Rx2 . 13 2. 3Lxm+1 = (2Vxm−Rx,xm−1 Vx+(2Lx2−Lx 2 )Vxm−1−2RxLxm−Rxm−1Lx2 . Preuve. Les deux identités 1) et 2) s’obtiennent des identitités 2) et 3) de la proposition 1.1.1. précédente en faisant z = x m−1 . La première proposition s’obtient alors des identités 1) et 2) par récurrence sur m.♦ On montre dans ([Sc.66)Lemme 5.3) le résultat intéressant suivant : Lemme 1.1.2. Soit A une K-algèbre `a puissances associatives et sans diviseurs de zéro. Si A contient un idempotent non nul e, alors A est unitaire d’unité e.♦ Définition 1.1.3. (Algèbre algébrique) Soit A une K-algèbre `a puissances associatives unitaire et soit K[X] l’algèbre des polynˆomes `a une indéterminée `a coefficients dans K. Un élément a ∈ A est dit algébrique s’il existe un polynˆome P ∈ K[X] − {0} tel que P(a) = 0, ce qui est équivalent `a dire que la dimension de la K-algèbre KA[a] est finie. L’agèbre A est dite agébrique si tous ces éléments sont algébriques.♦ Algèbre flexible Une K-algèbre A est dite flexible si elle satisfait `a l’une des deux identités équivalentes suivantes : 1. (x, y, x) = 0 pour tous x, y ∈ A. 2. [Lx, Rx] = 0 pour tout x ∈ A. Il est clair qu’une K-algèbre associative ou commutative est flexible.♦ Proposition 1.1.2. Dans une K-algèbre A, les deux opérateurs linéaires Lx(Lx + Rx) − Lx2 et Rx(Lx + Rx) − Rx2 coincident. On les notes Ux preuve. La proposition s’obtient par une linéairisation de l’identité (x, x, x) = 0 et en tenant compte de la flexibilité de A.♦ 14 Algèbre Alternative Une K-algèbre A est dite alternative si elle satisfait aux deux identités suivantes (y, x, x) = (x, x, y) = 0 pour tous x, y ∈ A.♦ Il est bien connu, selon un théorème d’Artin, qu’une K-algèbre A est alternative si et seulement si deux élément quelconques de A engendrent une sous-algèbre associative [Sc.66]p.29). de plus A satisfait aux trois identités de Moufang suivantes [Sc.66]p.28) : 1. x 

Table des matières

1 PRELIMINAIRES
1.1 Les Généralités et prérequis
1.1.1 Les Algèbres de dimension finies
1.1.2 Exemples d’algèbres de dimension finie
1.1.3 Etude du spectre dans les algèbres de Jordan n.c
1.2 Inversibilités
1.2.1 Inversibilité linéaire
1.2.2 Inversibilité dans une algèbre de Jordan
1.2.3 Inversibilité dans une algèbre de Jordan n.c
2 Algèbres normées
2.1 Algèbres de Banach
2.1.1 Préliminaires
2.1.2 Complexification d’une algèbre réélle
2.2 Algèbre de Jordan-Banach
2.2.1 Algèbres de Jordan n.c. normées de division
2.3 Ultraproduits
2.3.1 Ultrafiltres
2.3.2 Ultraproduits des algèbres normées
3 Les Algèbres normées de divisions linéaires
3.1 Cas Réelle
3.2 Cas complexe
3.2.1 Théorème de Gel’fand-Mazur
3.2.2 Théorème de Gel’fand-Mazur pour les algèbres normées complexes de Jordan n.c
3.3 Cas réel quadratique
3.4 Procédé de Cayley-Dickson
4 Etudes pratiques des Quaternions et des Octonions
4.1 Les quaternions
4.1.1 Histoire
4.1.2 Principe
4.1.3 Propriétés
4.2 Quaternions unitaires et forme polaire
4.2.1 Quaternions unitaires
4.2.2 Verseurs
4.2.3 Sous-algèbres
4.3 Les octonions de Cayley-Dickson
4.3.1 Historique
4.3.2 Propriétés
4.3.3 Propriétés
4.3.4 Sous-algèbres particulières

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