Étude de la dyslipoprotéinémie associée à l’hypercholestérolémie familiale

La pertinence des études présentées aux chapitres 5 et 6 s’inscrit dans un enjeu plus large relié à l’utilisation des inhibiteurs de PCSK9. Cette thérapie est définitivement une avenue prometteuse dans le traitement de l’HF. Les effets sur le risque de MCV observés chez les personnes hypercholestérolémiques laissent présager que les patients avec HF bénéficieront aussi beaucoup de ces traitements. Le coût annuel actuel de ce médicament est de 7 000$ au Canada et de 14 000$ aux États-Unis, comparativement à 200$ à 300$ pour les statines et ezetimibe. Dans l’étude FOURIER, il était requis de traiter 74 patients durant deux ans avec l’evolocumab afin de prévenir un événement cardiovasculaire majeur.91 Ainsi, la facture s’élève à un ou deux millions de dollars par événement cardiovasculaire évité.199, 200 Le coût associé à ce traitement soulève donc des enjeux quant à l’utilisation des fonds publics en prévention cardiovasculaire. Il est donc essentiel d’avoir une bonne compréhension du rôle de PCSK9 dans l’expression clinique de la dyslipoprotéinémie associée à l’HF ainsi que des effets de son inhibition sur la santé cardiovasculaire de ces patients afin d’encadrer adéquatement l’utilisation des inhibiteurs de PCSK9.

Par rapport à nos travaux sur l’AL (chapitres 7 à 10), nous avons d’abord démontré que les traitements d’AL permettent de retirer du plasma un ensemble de molécules impliquées dans la santé cardiovasculaire, en plus des lipoprotéines et des lipides en circulation. Considérant l’effet limité sur l’expression sanguine d’une multitude de gènes, il est suggéré que les effets de l’AL sur la santé cardiovasculaire découlent principalement du retrait de diverses molécules de l’environnement vasculaire que de modifications intravasculaires. Il n’est pas impossible que l’évaluation des effets induits par un seul traitement fut insuffisante pour détecter des changements dans l’expression génique sanguine. Une évaluation similaire réalisée de façon répétitive chez des patients qui débutent le traitement par AL aurait peut-être donné des résultats différents.