LES PESTICIDES ET LA PROTECTION DES VEGETAUX

ANALYSE PAR LES METHODES CHROMATOGRAPHIQUES ET SPECTROPHOTOMETRIQUES DE RESIDUS DE PESTICIDES DANS DES LEGUMES, DES FRUITS ET DES CONSERVES D’ANANAS IMPORTES AU SENEGAL.

Près de 40 % de la production agricole possible, à l’échelle mondiale, se perd sous l’effet conjugué des parasites, des mauvaises herbes et des maladies. Des produits phytosanitaires tels que le décis, le gramoxone, l’imazalil et le phoséthyl aluminium sont largement utilisés à travers le monde, dans le cadre de la protection et de la conservation des cultures et des récoltes, respectivement comme insecticide, herbicide et fongicides. Ils peuvent contribuer à diminuer ce taux de perte inquiétant. Cependant, leur utilisation abusive et irrationnelle peut avoir de très graves conséquences parmi lesquelles nous pouvons citer la pollution des eaux, les risques d’intoxication par les résidus dans les denrées alimentaires et les dangers pour les utilisateurs [5].  L’utilisation de ces produits pesticides est sujette à une réglementation et des normes en matière de résidus de pesticides dans les produits alimentaires sont établies. Des règles de bonnes pratiques agricoles sont définies en matière d’utilisation des pesticides et leur application permet l’obtention de taux de résidu qui soit le plus faible possible. Ainsi, si une bonne utilisation des pesticides permet d’accroître sans danger la production agricole, une mauvaise utilisation peut par contre la compromettre et affecter la qualité des produits récoltés. Une limite maximale de résidu tolérée est établie pour chaque couple (pesticide donné / produit alimentaire donné) pour la sécurité des consommateurs, car ces produits phytosanitaires sont dotés de pouvoirs toxiques qui se manifestent souvent à forte dose et n’épargnent pas la santé des consommateurs. Puisque la consommation de ces produits pesticides à travers les aliments peut affecter la santé de l’homme, des analyses s’avèrent donc nécessaires pour vérifier le respect des limites maximales de résidus tolérées dans les aliments. Ces analyses doivent également concerner les produits importés et ceci aujourd’hui plus que jamais, car, avec la libéralisation actuelle du commerce, des produits de toutes sortes et de provenances diverses envahissent le Sénégal. Parmi ces produits, on note la présence massive d’ananas en boîtes de conserves, de bananes et d’oranges. Devant cette prolifération sur le marché des produits exotiques (ananas en boîtes de conserve d’origines diverses, des bananes ivoiriennes et guinéennes, des oranges marocaines), nous avons décidé d’analyser les résidus de ces pesticides (deltaméthrine, imazalil, paraquat et phoséthyl aluminium) destinés à la protection de ces fruits. Nous utiliserons pour ce faire la chromatographie liquide haute performance ou CLHP et la spectrophotométrie UV / Vis. Des légumes produits localement ont été également analysés pour les mêmes raisons, en utilisant les méthodes précitées. Ces analyses permettent d’identifier et de quantifier les résidus de pesticides dans ces fruits et légumes. Notre travail s’articule autour de trois grandes parties :

LES PESTICIDES ET LA PROTECTION DES VEGETAUX

La mise en place d’une culture implique toujours la suppression de la végétation naturelle. Il se pose alors, dès le départ, le problème de sa protection contre les plantes adventices, d’une part, et les ravageurs, d’autre part [3]. Les mesures de protection des cultures sont nombreuses et variées [19]. Elles sont essentiellement préventives [8]. On y distingue : La protection chimique des végétaux La lutte chimique contre les agents de maladies consiste en l’application de produits pesticides susceptibles de protéger les plantes contre l’action des nuisibles [12]. La technique est actuellement très utilisée en maraîchage et horticulture. En effet, sous la pression de la forte demande et pour satisfaire leurs besoins économiques, les agriculteurs s’orientent davantage vers le marché et on assiste à une intensification et une modernisation de l’agriculture.

L’intensification et la modernisation se traduisent souvent par l’abandon des méthodes traditionnelles de contrôles préventifs. Les agriculteurs diminuent la diversité des cultures ou adoptent la culture unique, écourtent les périodes de jachère, introduisent des variétés à haut rendement et à faible résistance aux ravageurs. Il s’en suit une augmentation des pertes causées par les ravageurs. La réaction habituelle des agriculteurs consiste à appliquer des produits chimiques appelés pesticides. Les produits phytosanitaires ou pesticides sont, pour la plupart, des substances organiques de synthèse [3,39]. Plusieurs critères sont utilisés pour classer les pesticides. Il s’agit notamment de la nature de l’organisme que l’on veut combattre [15] et de la structure chimique des produits relativement peu toxiques pour l’homme. Mais la plupart sont des insecticides [38] et leur formule est connue sous le nom de formule de Schrader.

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