L’inclusion des étudiants en situation de handicap

L’inclusion des étudiants en situation de handicap

Les robots de téléprésence sont actuellement déployés dans des établissements scolaires et universitaires, dans un objectif commun de favoriser l’inclusion scolaire d’étudiants et d’élèves, dont la santé ou le handicap, empêche une présence physique en classe. La présence de l’étudiant se trouve alors médiatisée par un robot, et située dans des configurations d’enseignements en présentiel. Cette situation nous amène à interroger les concepts théoriques qui traitent de la présence dans des formats d’enseignement en distanciel et en présentiel, afin d’appréhender l’articulation des enjeux de ces modalités de présence. Nous présentons alors des travaux scientifiques portant sur les formes de présence dans l’enseignement à distance et plus particulièrement sur le e-learning. Ensuite, nous présentons des écrits scientifiques qui apportent une compréhension de ce qui fondent la notion de présence d’un étudiant dans un contexte d’enseignement en présentiel. La notion de présence que nous souhaitons approcher, s’inscrit dans une visée d’inclusion scolaire. C’est pourquoi nous débutons nos investigations par une présentation de la notion d’inclusion scolaire et de l’état de l’inclusion en France entre 2004 et 2015.

Dans cette phase liminaire de la description des apports conceptuels, nous proposons une lecture de l’état de l’inclusion universitaire des étudiants en situation de handicap en France, entre 2004 et 2015. Cette lecture ouvre à des contributions théoriques qui fournissent des éléments de compréhension de ce qui constitue l’inclusion scolaire. Les travaux scientifiques mentionnés offrent une appréhension des enjeux numériques, politiques et sociétaux, qui sont pertinent pour situer la place de l’inclusion dans l’éducation en France. La loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances et la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole du 8 juillet 2013, renforcent les mesures relatives à l’inclusion scolaire. Elle permet ainsi à tout élève et étudiant, de participer aux enseignements en milieu ordinaire. Ainsi, cette loi donne une légitimité à la présence en classe, des étudiants dont les besoins sont particuliers. Depuis la promulgation de cette loi, le nombre d’étudiants en situation de handicap a augmenté de 13% entre 2004 et 2015. A la rentrée 2015, le gouvernement recensait 23 257 étudiants en situation de handicap en France (Corre, 2017). Ce nombre représente environ 1,2% des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur. Selon l’étude menée par Fabienne Corre en avril 2017 et pour le compte du Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), ces étudiants en situation de handicap, sont 9% à être inscrits dans des grandes écoles et 91% à l’université. Le nombre d’étudiants chute après la licence et passe de 76,6% inscrits en Licence à 22,6% inscrits en Master. Ils ne sont plus que 0,7% en Doctorat.

Plusieurs facteurs expliquent l’augmentation du nombre d’étudiants en situation de handicap, inscrits dans l’enseignement supérieur. Tout d’abord, la politique budgétaire du gouvernement en faveur de l’inclusion. Elle a permis des aménagements architecturaux, la mise en place de structure d’information et d’accompagnement (les missions handicap), l’aménagement de conditions d’examens et de concours. La mobilisation de ressources financières a permis de mobiliser des moyens techniques et humains pour favoriser l’inclusion scolaire. Toutefois, l’accès à l’enseignement supérieur et la poursuite des études, laissent toujours transparaitre des inégalités par rapport au reste de la population. Les abandons suite à une longue maladie ou un handicap, sont de l’ordre de 20%. Les efforts faits par le MESRI et par les établissements sont encourageant mais cela ne semble pas répondre à toutes les problématiques et les besoins de ces étudiants. Les conditions d’entrée et les conditions d’études ne sont pas encore entièrement adaptées aux diverses situations de handicap des étudiants.

Usages du numérique dans une visée d’inclusion

L’inclusion d’étudiants en situation de handicap agite les schémas habituels et traditionnels de l’école et de ses modalités éducatives. Que ce soit dans ses pédagogies, dans son architecture ou dans son accès physique, l’enseignement supérieur s’adresse en premier lieu, à des personnes dont l’état de santé, la mobilité physique, la cognition ou encore le système perceptif, puissent rentrer dans ce cadre préconstruit. Le numérique est mis en avant par le gouvernement, qui présente cette solution comme un atout à l’inclusion d’élèves et d’étudiants dont les besoins sont spécifiques, du fait d’un handicap ou d’une maladie. L’intégration du numérique dans les contextes d’éducation représente un enjeu particulier dans les situations dites « d’empêchement » qui causent un éloignement physique avec l’environnement scolaire (Ministère de l’Education Nationale, s.d.). Au même moment, les usages des technologies de l’information et de la communication réduisent considérablement, voire suppriment, les frontières géographiques et temporelles, ce qui conduit à une porosité des délimitations des activités de la vie scolaire et celles de la vie privée (Godard, 2007 ; Guesmi et Rallet, 2012).

 

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