L’INSEMINATION ARTIFICIELLE BOVINE AU SENEGAL

L’INSEMINATION ARTIFICIELLE BOVINE AU SENEGAL

L’insémination artificielle (I.A) est une technique de reproduction qui permet, grâce à la récolte du sperme d’un mâle, de féconder une femelle en période de fécondité. Le sperme est déposé dans les voies génitales de la femelle par voie instrumentale, après examen, fractionnement et conservation par des moyens adéquats (Thiam, 1996). – En 1779 Lauro Spallanzani réalisa la première I.A chez la chienne. – Ivanov procède aux premières pratiques de l’ I.A en 1907. – Anderson réalisa les premières I.A sur les bovins locaux au Kenya à partir de été obtenus par Polge. La même année, Golding et al., mettent en évidence la PGF2∝ comme agent lutéolytique. – En 1972 –1975, le concept de la maîtrise des cycles utilisé d’abord chez les ovins par Robinson fut appliqué aux bovins.

IMPORTANCE

L’importance de l’I.A. a été bien développée par Dérivaux (1971) :- Importance sanitaire : L’I.A supprime le contact direct entre le mâle et la femelle enrayant ainsi la propagation des maladies sexuellement transmissibles ( campylobactériose, trichomonose, …). – Importance génétique : l’insémination artificielle contribue à la création du progrès génétique et permet sa diffusion beaucoup plus large et plus rapide. • L’I.A permet à l’éleveur d’avoir des géniteurs améliorés sans avoir à supporter les contraintes de leur entretien. • L’importation des semences de géniteurs exotiques est moins chère que l’importation de tels géniteurs. Par ailleurs l’éleveur peut planifier sa production en fonction du disponible alimentaire ou des variations saisonnières du cours des produits animaux.

TECHNIQUE D’INSEMINATION ARTIFICIELLE

La récolte du sperme est l’étape initiale de la production de la semence. Deux méthodes sont couramment utilisées pour cette récolte : la récolte à l’aide du vagin artificiel et par l’électro éjaculation. Après la récolte, le sperme est examiné afin de déterminer si l’éjaculat recueilli présente les caractéristiques nécessaires à la préparation de la semence. L’examen comprend trois volets : macroscopique (volume, couleur, consistance), microscopique (motilité, concentration et morphologie des spermatozoïdes), biochimique (pH et activité métabolique des spermatozoïdes). Le sperme est ensuite dilué à l’aide de milieux de dilutions appropriés afin de pouvoir inséminer le maximum de femelles. La semence est conditionnée par la suite dans des paillettes plastiques jetables comprenant une dose individuelle. Enfin la semence est conservée soit pendant 03 jours à une température de 5°C soit à – 79°C sur la glace carbonique soit à – 196°C dans l’azote liquide pendant une durée pouvant atteindre 20 ans.

La première consiste à bloquer le retour normal de l’œstrus et l’ovulation avec un traitement à la progestérone. Celle-ci simule un dioestrus artificiel ce qui permet d’exercer un feedback négatif sur la sécrétion de gonadolibérine (GnRH) et par conséquent sur celle des hormones gonadotropes (FSH, LH). Elle s’utilise principalement en implants sous-cutanés, en éponges vaginales ou en alimentation journalière. La deuxième s’applique aux animaux cyclés et utilise les prostaglandines naturelles ou leurs analogues. Elle consiste à raccourcir la période dioestrale par la lyse du corps jaune mature entre le 5ème et le 16ème jour du cycle oestral. Cette régression du corps jaune entraîne une chute de la progestéronémie nécessaire à l’ovulation.

La méthode la plus utilisée est l’insémination intra-utérine : la semence est déposée dans l’utérus ou au niveau de la jonction utéro-cervicale (Bizimungu, 1991). La pratique de l’I.A nécessite un instrument essentiel : le pistolet d’insémination. Le plus courant est le pistolet de CASSOU. Il permet la mise en place du sperme conditionné en paillette. Après la décongélation dans l’eau à 34°C pendant 35 secondes, la dose est introduite dans le pistolet. Une gaine plastique est mise en place sur le pistolet à des fins de protection sanitaire. Le dépôt se fait essentiellement par cathétérisme du col contentionné par voie rectale. L’inséminateur introduit ainsi la main dans le rectum de la vache et immobilise le col. Avec l’autre main il fait passer le pistolet à travers le vagin pour déposer la semence.

L’insémination artificielle bovine a été introduite en 1964 au Centre de Recherches Zootechniques (C.R.Z) de DAHRA-DJOLOFF et ne concernait que le zébu peuhl sénégalais (Gobra). L’insémination des vaches a toujours eu lieu après une opération de synchronisation de l’œstrus, sauf en 1979, où une tentative parallèle d’I.A sur oestrus naturel a été réalisée (Mbaindingatoloum, 1982). Dans les années 90, l’importation et l’utilisation des semences de bovins laitiers tempérés commence à être réalisée par des opérateurs privés et par des projets de développement en vue de la production d’animaux croisés (Diop, 2001). Dans les Niayes, c’est avec l’installation des fermes modernes (Société Agroalimentaire, Ferme de Niacoulrab, Ferme de Wayembam) et les petits exploitants organisés en coopérative que la promotion de la production laitière par le biais de l’insémination artificielle a été encouragée. Le développement du système intensif a connu des difficultés ayant entraîné la fermeture de certaines fermes (SOCA par exemple) et l’abandon par certains petits producteurs de l’exploitation des races exotiques avec comme conséquence l’arrêt de fonctionnement de COPLAIT.

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