Localisation géographique de la réserve de Berenty

Domaine vital

Le domaine vital est l’aire où un animal vit ordinairement et qui suffit à répondre à ses besoins primaires. Avoir un territoire ou un domaine vital coûte à l’animal, qui est rendu dépendant d’une aire particulière et, parfois coûte au groupe, à cause du risque élevé de surexploitation et de parasitose. Cependant cela procurerait des bénéfices dépassant ces coûts pour les animaux territoriaux. Ces derniers explorent et exploitent mieux, à moindre coût énergétique, un environnement devenu familier. Par exemple, les coûts quotidiens d’alimentation, de surveillance, de maintien, de défense, de développement et de mémorisation des ressources vitales et critiques sur lesquelles ils basent leurs décisions pour établir un domaine vital, doivent être inférieurs ou égaux aux bénéfices acquis grâce au domaine vital (BURT, 1943). La proie pourrait sembler plus vulnérable à la prédation, mais connaissant mieux son territoire, elle peut mieux fuir ou s’y cacher, de plus, les pistes odorantes y sont en partie brouillées pour le prédateur qui les utilise (STAMPS et KRISHNAN, 1999). Le domaine vital d’un individu modèle, d’un couple type ou éventuellement d’une population au sein d’une métapopulation, est considéré durant toute ou une partie de son cycle de vie. Il doit donc être défini pour un intervalle de temps donné (saison, année, ou durée de vie) (POWELL, 2000).

Mutualisme

Les mutualismes correspondent a priori à des interactions interspécifiques au sein desquelles chaque partenaire retire un bénéfice net. Ils sont largement répandus dans la nature et impliquent aussi bien des relations entre deux espèces animales qu’entre espèces de plantes et espèces animales (comme dans le cas de la pollinisation par exemple) (SORCI et CEZILLY, 2005). Si certaines interactions mutualistes semblent réellement apporter des bénéfices réciproques aux deux partenaires, il semble aujourd’hui que cet état constitue probablement l’exception à la règle. La stabilité et l’équilibre de l’interaction mutualiste dépendent, en effet de nombreux facteurs susceptibles de modifier les coûts et bénéfices qui y sont associés (BRONSTEIN, 1994). Par exemple, l’abondance et l’identité des autres espèces avec lesquelles les espèces mutualistes interagissent, peuvent exercer une influence importante sur l’interaction .

L’étude sur la stratégie alimentaire de deux espèces sympatriques a été menée dans la réserve privée de Berenty où les animaux sont relativement faciles à observer et à suivre sans être dérangés dans leurs occupations quotidiennes.

Localisation géographique de la réserve de Berenty

La réserve se trouve dans le sud de Madagascar, province de Toliara, région de l’Anosy. Elle est située sur la latitude 46°18,5’ Sud et la longitude 25°05’ Est (ANDRIANOME, 2005; RASAMIMANANA, 2004; FELANTSOA, 2002; RAZAFIMAHATRATRA, 2011) ; elle se trouve approximativement à 95km à l’Ouest de l’Aéroport de Taolagnaro (MITTERMEIER, et al., 2010) .

Elle a été créée en 1936 par la famille De Heaulme laquelle s’occupe continuellement de son aménagement (JOLLY et al., 2006). Avec une superficie de 240ha, elle est limitée au Nord par la rivière Mandrare et dans les autres côtés par des plantations de sisal (JOLLY, et al., 2006) .

Climat et sol

Le climat de Berenty comme dans toute la région sud de l’Ile, est caractérisé par un climat semi-aride. La durée des saisons peut varier, la saison sèche est de 8 mois par an (marsnovembre) avec une précipitation moyenne de 18,74mm et avec une température moyenne mensuelle de 22,5°C (PRIDE, 2003; SIMMEN et RAMASIARISOA, 2003) ; tandis que la saison humide dure 4 mois (décembre-mars) avec une pluviométrie moyenne mensuelle de 96mm et une température moyenne mensuelle de 27,5°C (JOLLY, et al., 2006). Comme dans toutes les régions sud de Madagascar, à Berenty la pluie est rare, la pluviosité varie entre 300mm à 900mm par an (FELANTSOA, 2002 ; TSARAMANANA, 2009). Le sol de Berenty est lié à la présence de la rivière Mandrare emportant continuellement des alluvions apportées par le méandre. La sédimentation de ces dernières forme une plaine alluviale sableuse très perméable et riche en matières minérales (RAZAFINDRAMANANA, 2005) .

Végétation 

La végétation de Berenty se divise en 4 types

* une zone aménagée se trouvant dans la partie nord de la réserve et constituée d’ espèces introduites comme : Azidarachta indica, Eucalyptus sp, Cassia alata, Bougainvillae spectabilis, Cordia sinensis (ANDRIANOME, 2005 ; PRIDE, 2003) (fig. 2d);

* une forêt galerie poussant sur les rives de Mandrare, et caractérisée par une canopée fermée et la présence de stratifications telles que : Une strate supérieure qui est une strate arborescente, formée par des arbres ayant 15m de hauteur tels que Tamarindus indica (kily), Neotina isoneura (volely), Acacia rovumae (benono) (fig. 2a). Une strate intermédiaire qui est une strate arbustive, formée par des arbres et des arbustes variant de 5 à 10m de hauteur. Elle est formée par un grand nombre de Rinorea greveana (tsatsaka), Celtis bifida (bemavo), Celtis phillipensis (tsivokantsifaka), Crateva excelsa (keleony), Cordia cafra (varogasy), et Quisiviante papinae (valiandro). Une strate inférieure formée par des plantes compris entre 1 et 5m de hauteur. Cette strate regroupe : Azima tetracantha (filofilo), Capparis sepiaria (tialahy), et Enterospermum sp. (mantsaka). Une strate herbacée qui est constituée par des plantes appartenant aux familles des Acanthaceae et Commelinaceae. (FELANTSOA, 2002)

* un fourré xérophytique dans la partie sud de Malaza et peuplé de plantes appartenant à la famille des Didiereaceae comme Alluaudia ascendens et A. procera (fantsiolotse), Didierea trolii (sonimbarike)… ; Euphorbiaceae incluant Euphorbia leucodendron et E. stenoclada (famata). On y rencontre également d’abondantes plantes xérophytiques telles que Decarya madagascariensis et Xeros icyosperrieri (ANDRIAHELIJAONA, 2006) (fig. 2c).

* Forêt de broussailles se trouvant entre la forêt galerie et le fourré xérophytique dont la stratification est identique à celle de la forêt galerie, mais seulement à canopée plus ouverte. Les arbres et les arbustes sont couverts de lianes appelée scientifiquement Cissus quadrangularis (ANDRIAHELIJAONA, 2006)(fig. 2b).

Table des matières

INTRODUCTION
I GENERALITES
I.1 Concepts étudiés
I.1.1 Domaine vital
1.1.2. Mutualisme
I.2 Site d’étude
I.2.1 Localisation géographique de la réserve de Berenty
I.2.2 Climat et sol
I.2.3 Végétation
I.2.4 Faune de la réserve
I.3 Période d’étude
II METHODOLOGIES DE RECHERCHE
II.1 Méthodes de collecte des données
II.1.1 Scan animal sampling (ALTMANN, 1974)
II.2 Matériels biologiques
II.2.1 Lemur catta
II.2.2 Propithecus verreauxi
II.3 Choix des groupes étudiés
II.4 Identification des groupes
II.5 Matériels de terrain
II.5.1 Fiche de collecte de données
II.5.2 Carte de la réserve
II.5.3 Divers petits matériels
II.6 Calcul de la surface des domaines vitaux
II.7 Catégorisation des espèces végétales constituant le régime
II.8 Analyse des données
II.8.1 Arrangement des données
II.8.2 Méthode d’analyse statistique
III RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 Les groupes étudiés
III.1.1 Les groupes de Lemur catta
III.1.2 Les groupes de Propithecus verreauxi
III.2 Surface des zones de chevauchement des domaines vitaux des groupes étudiés
dans la réserve
III.3 Budget d’activité de tous les groupes suivis des deux espèces
III.4 Activités dans les zones de chevauchement de domaine vital
III.5 Les ressources alimentaires des groupes étudiés dans les habitats communs
III.5.1 Catégorisation des ressources alimentaires
III.5.2 Parties de la plante constituant le régime alimentaire dans les zones de
chevauchement
III.5.3 Différentes parties des ressources principales et complémentaires dans
l’alimentation des deux espèces de lémuriens
III.6 Les différentes hauteurs exploitées lors des activités dans les zones de
chevauchement
III.6.1 Activités effectuées à chaque niveau stratigraphique dans les zones communes
III.7 Taux de fréquentation des zones de chevauchement en fonction de la plage horaire
III.7.1 Rythme d’activité par demi- journée
IV DISCUSSIONS
IV.1 Budget d’activité global des deux espèces
IV.2 Ressources alimentaires exploitées par les deux espèces
IV.2.1 Espèces végétales consommées
IV.2.2 Parties végétales consommées
IV.3 Hauteurs utilisées lors des activités
IV.4 Rythme d’activité avant midi et après-midi
IV.5 Mutualisme entre les deux espèces
V INTERETS PEDAGOGIQUES
V.1 Intérêts économiques
V.2 Enseignement de la S.V.T. dans les lycées
CONCLUSION

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