Pharmacopée Royale Galénique et Chymique de Moyse Charas (1676)

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F. JEAN PARMENTIER (1494 – 1529)

Jean (ou Jehan) Parmentier est un grand marin français qui participa à de nombreuses expéditions maritimes. Il est considéré comme le premier français à avoir franchit le cap de Bonne-Espérance.
Né en 1494 à Dieppe, fils de marchands, Jean se passionne, au cours de ses études, pour la géographie, les mathématiques, l’astronomie ainsi que le latin. Il devient l’élève de Pierre Desceliers (prêtre d’Arques-la-Bataille, petite commune de Seine-Maritime, à proximité de Dieppe) qui lui enseigne la cartographie. Jean excelle dans ce domaine, et va devenir l’auteur de cartes maritimes et de mappemondes qui seront très utilisées pour la navigation.
Puis dès l’âge de 26 ans, Jean devient marin pour l’armateur dieppois Jean Ango (1480-1551, nommé juge de police et Capitaine de Dieppe par François Ier) (86), et participe à ses premières expéditions maritimes. Entre 1520 et 1526, il se rend en Nouvelle-Ecosse (province du Canada, côte Est, océan Atlantique Nord) et à Terre-Neuve, puis mène une expédition en Guinée (pays de la côte Ouest du continent africain), une autre au Panama (Amérique centrale) et au Brésil, et se rend à Saint Domingue (République Dominicaine, Antilles).
En 1528, Jean Ango missionne Jean Parmentier de mener une expédition dans l’océan Indien à destination de Sumatra (île indonésienne, océan Indien). C’est la première expédition de la marine française en Asie du Sud-est.
Cette expédition, composée de 150 marins répartis sur deux navires, « La Pensée » (25 mètres de long, 200 tonneaux) commandée par Jean Parmentier, et « Le Sacre » (22 mètres de long, 126 tonneaux) commandé par Raoul Parmentier, son frère, quitte Dieppe en Avril 1529.
Après environ trois semaines de navigation, les deux navires abordent le Cap Vert, et font une escale de deux jours afin de se réapprovisionner, en eau notamment.
En Mai 1529, Jean Parmentier franchit l’équateur, et découvre une île au milieu de l’océan Atlantique Sud. Il la baptise « île de la France » mais ignore que les portugais avaient déjà découvert cette île en 1501, et qu’ils l’avaient nommée « Asunción » (île de l’Ascension, à l’Ouest du continent africain).
En Juin 1529, l’expédition franchit le cap de Bonne-Espérance, et parvient dans l’océan Indien. Les vivres commençant à s’épuiser, Jean Parmentier décide de faire escale sur l’île de Madagascar, mais l’hostilité des indigènes empêche les marins de reconstituer les réserves de viandes et de fruits frais. Une épidémie de scorbut décime les équipages. De nombreux marins meurent.
Les navires font escale aux Maldives (appelées « Petites Moluques », au Sud de l’Inde). Jean Parmentier entreprend un commerce avec les autochtones, les malades sont soignés, les réserves sont reconstituées.
Puis en Novembre 1529, Jean Parmentier atteint Sumatra (île indonésienne), et fait escale à Ticou (ville située sur la côte Ouest de l’île, au Nord de Padang). Il entame alors des échanges commerciaux avec le sultan de Sumatra. Mais les ticounins sont très hostiles et une guerre éclate.
Après plusieurs jours de combat, Jean Parmentier tombe malade, il est atteint de la fièvre typhoïde. Début Décembre 1529, il meurt de la maladie. Son frère Raoul prend alors le commandement de l’expédition, mais lui aussi est malade et meurt quelques jours après.
Les survivants quittent Ticou pour se rendre vers le Sud de l’île afin d’acquérir des épices. Fin Janvier 1530, le reste de l’équipage décide de rentrer en France. Au cours du voyage de retour, les survivants sont une nouvelle fois décimés par une épidémie de scorbut, les stocks de vivres devenant de plus en plus minces. Les deux navires arrivent à Dieppe en Juin 1530 avec une quarantaine de marins vivants, et seulement 375 kg d’épices.
Cette expédition fut donc un échec à la fois d’un point de vue économique et humain pour l’armateur Jean Ango. Les poèmes et récits du voyage, écrits par Jean Parmentier au cours de cette expédition, furent présentés au roi François Ier.
Figure 71: Signature de Jean Ango
Willem Barents (ou Barentsz) est un navigateur hollandais connu pour avoir
donné son nom à une mer au Nord de la Scandinavie, la « mer de Barents », mais également pour avoir découvert la Nouvelle-Zemble (archipel russe), séparant la mer de Barents (à l’Ouest de l’archipel) et la mer de Kara (à l’Est de l’archipel).
Ce navigateur hollandais est né vers 1550 aux Pays-Bas, à Terschelling, ville située sur une petite île appartenant à la « Frise » (province du Nord des Pays-Bas).
Barents entreprend tardivement la navigation. En 1594, seulement trois ans avant sa mort, il participe à sa première expédition commandée par un navigateur allemand, Cornelius Nay, qui recherche un passage vers les Indes par le Nord-est.
Parti des Pays-Bas, Barents, commandant l’un des navires de l’expédition, remonte vers le Nord-est, longe la Norvège, franchit le Cap Nord (au Nord de la Norvège) et arrive dans une mer inconnue dans laquelle il découvre une île : la Nouvelle-Zemble. En longeant la côte de cette île par le Nord, il découvre l’existence de nouvelles espèces d’animaux telles que le morse. Après avoir exploré cette île, l’expédition est de retour aux Pays-Bas fin 1594.
Une deuxième exploration, toujours menée par Cornelius Nay, part des Pays-Bas à la fin du printemps 1595, en direction de la Nouvelle-Zemble. Barents est aux commandes du plus grand navire de la flotte constituée de 7 bateaux.
Après avoir passé le Cap Nord, l’expédition atteint le Sud de la Nouvelle-Zemble, et tente d’entrer dans la mer de Kara (à l’Est de la Nouvelle-Zemble), mais la glace, trop épaisse, l’en empêche. Les navires font escale dans une baie au Sud de l’île et entreprennent des relations avec les populations locales.
Les glaces ont fondu mais Cornelius Nay décide de rentrer aux Pays-Bas car l’expédition a perdu trop de temps à attendre la fonte des glaces, et l’année est déjà bien avancée.
En Mai 1596, une troisième expédition, constituée de deux navires, dirigée cette-fois par Willem Barents, part des Pays-Bas, et prend la direction du Nord. Barents découvre, dans la mer qui porte son nom, une petite île qu’il nomme « île aux Ours », puis atteint plus au Nord l’archipel du Svalbard (archipel aujourd’hui norvégien, situé à la limite de l’océan Atlantique Nord et de l’océan Arctique).
L’expédition se sépare ; un des bateaux reste explorer le Svalbard, tandis que Barents prend la direction du Sud-est vers la Nouvelle-Zemble. Il cartographie toute la côte Ouest de cette île et passe la pointe Nord pour faire escale dans une anse. Mais à la fin du mois d’Août 1596, la glace formée empêche le navire de Barents de repartir. Le bateau est pris au piège,
la glace menace même de fendre la coque. Barents décide donc de débarquer sur l’île et de construire une grande cabane afin de passer l’hiver. Mais les marins souffrent terriblement du froid. Les réserves de nourriture commencent à s’épuiser. Le navire est démantelé afin d’apporter du confort : les voiles servent à isoler la cabane, le pont est utilisé pour fabriquer une cheminée.
Fin Janvier 1597, la plupart des marins sont atteints de scorbut, beaucoup d’entre eux meurent de cette maladie. Barents est également malade mais reste en vie.
En Mars, les rescapés décident de construire des canots de sauvetage en utilisant le bois de la cabane et les voiles du navire.
En Juin, les canots sont prêts et quittent le lieu d’hivernage. Barents, trop faible meurt à la fin du mois de Juin 1597.
Les canots, naviguant entre les glaces, longent la côte Ouest de la Nouvelle-Zemble. A la fin du mois de Juillet, la mer est dégagée de la glace. Les hollandais font une escale sur l’île, permettant de soigner les malades avec des aliments frais et des herbes fraîches.
Puis les canots quittent la Nouvelle-Zemble et partent vers l’Ouest. Une tempête les contraint à s’abriter sur la presqu’île de Kola (presqu’île russe à l’Est de la Finlande). Des navires hollandais faisant escale au niveau de cette presqu’île, recueillent les rescapés qui rentreront triomphalement à Amsterdam en Novembre 1597.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE. Le scorbut
CHAPITRE I. Présentation
A. Etymologie
B. Définition médicale
C. Chronologie
CHAPITRE II. Physiopathologie
A. Causes
B. Symptômes
a. Tableau clinique..
b. Apparition des symptômes
C. Mécanisme
D. Diagnostic
DEUXIEME PARTIE. La vitamine C
CHAPITRE I. Découverte
CHAPITRE II. Présentation chimique
A. Formule chimique
B. Structure chimique
C. Propriétés physicochimiques
D. Demi-vie
E. Synthèse chimique selon Tadeusz Reichstein
CHAPITRE III. Actions sur l’organisme
A. Rôles dans le corps humain
a. Système nerveux central
b. Collagène et matériel intracellulaire
c. Réactions biochimiques métaboliques
d. Défenses immunitaires
e. Antioxydant et détoxination
f. Réactions biochimiques d’oxydoréduction
B. Différentes utilisations
C. Apports nécessaires pour l’organisme
D. Effets indésirables
CHAPITRE IV. Pharmacocinétique
A. Absorption
B. Transport
C. Elimination
D. Stockage
E. Dégradation
F. Dosage
CHAPITRE V. Aliments riches en vitamine C
TROISIEME PARTIE. Traitement du scorbut
CHAPITRE I. Avant la découverte de la vitamine C
A. Pharmacopée universelle de Nicolas Lémery (1697)
a. Eau antiscorbutique..
b. Autre eau antiscorbutique
c. Décoction antiscorbutique
d. Electuaire antiscorbutique
e. Sirop antiscorbutique
f. Autre sirop antiscorbutique
g. Rob
h. Raifort
B. Pharmacopée Royale Galénique et Chymique de Moyse Charas (1676)
a. Sirop antiscorbutique
b. Eau antiscorbutique
c. Esprit antiscorbutique
d. Elixir antiscorbutique
e. Autres plantes antiscorbutiques
C. Découverte d’un traitement par James Lind
a. Historique (1716-1794)
b. Essai clinique
c. Produits antiscorbutiques
CHAPITRE II. Après la découverte de la vitamine C
QUATRIEME PARTIE. Le scorbut au coeur des Grandes Expéditions maritimes
de l’Histoire.
CHAPITRE I. Introduction
CHAPITRE II. Chronologie
CHAPITRE III. Les grandes expéditions
A. Bartolomeu Dias (vers 1450-1500)
B. Christophe Colomb (vers 1451-1506)
C. Vasco de Gama (vers 1469-1524)
D. Fernand de Magellan (vers 1480-1521)
E. Jacques Cartier (1491-1557)
F. Jean Parmentier (1494 – 1529)
G. Willem Barents (Vers 1550 – 1597)
H. Vitus Béring (1681-1741)
I. George Anson (1697-1762)
J. James Cook (1728-1779)
K. Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811)
L. Jean-François de Galaup, Comte de La Pérouse (1741-1788?)
CHAPITRE IV. Au cours des expéditions
A. Différents types d’embarcations
a. Chaloupe ou Sloop
b. Caravelle
c. Nef
d. Corvette
f. Galion
B. Quantités de nourriture embarquées
a. Au cours du premier voyage de Christophe Colomb (1492)
b. Au cours de l’expédition de Fernand de Magellan (1519)
c. Au cours de l’expédition de Jean Parmentier (1529)
d. Au cours de l’expédition de La Pérouse (1785)
e. A bord de « L’Assemblée nationale » (1790)
f. A bord d’un vaisseau de 74 canons (1791)
g. Composition d’un navire de la Compagnie des Indes
C. Comment les marins conservaient-ils les vivres à bord ?
a. Le séchage
b. Le salage (ou salaison)
c. Le saumurage
d. Le fumage (ou boucanage)
e. La fermentation
f. L’enrobage
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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