Plantes ornementales médicinales de la région de Dakar

Plantes ornementales médicinales de la région de Dakar

Diversité des espèces végétales au Sénégal 

Le Sénégal présente une diversité spécifique importante avec environ 3589 espèces végétales (Ba & Noba, 2001 ; MEPN, 2010). Dans ce règne, les Préspermaphytes sont peu représentés avec des espèces introduites du genre Cycas. En revanche, les Angiospermes communément appelés plantes à fleurs représentent le groupe le plus connu au Sénégal avec environ 165 familles regroupant plus de 1000 genres et 2500 espèces (Ba & Noba, 2001 ; MEPN, 2010 ; Mballo, 2013). Les familles les plus importantes sont les Graminées (93 genres et 285 espèces) et les Papilionacées (58 genres et 284 espèces). Dans cette flore, les Cypéracées (188 espèces), les Rubiacées (104 espèces), les Composées (96 espèces) et les Euphorbiacées (87 espèces) sont assez bien représentées. Ces familles représentent avec celles des Césalpiniacées, des Mimosacées, des Convolvulacées et des Scrophulariacées, plus de 50% de l’ensemble de la flore du Sénégal (Ba & Noba, 2001 ; MEPN, 2010). Les genres les plus diversifiés sont : Indigofera et Cyperus avec 44 espèces, Ipomoea avec 38 espèces, Crotalaria avec 33 espèces, Ficus avec 30 espèces, Tephrosia et Hibiscus avec 22 espèces et Euphorbia avec 20 espèces. Les principales familles de la flore du Sénégal sont dominées par les espèces herbacées qui constituent plus de 50% de la flore. Les Graminées et les Cypéracées totalisent par exemple 473 espèces herbacées, soit plus de 18% du nombre total d’espèces de plantes à fleurs rencontrées au Sénégal (Ba & Noba, 2001 ; MEPN, 2010). Les autres familles dominantes y compries celles de la classe des Dicotylédones sont surtout représentées par des herbacées. 

Diversité des espèces ornementales recensées à Dakar 

Au Sénégal, les espèces végétales ayant une valeur ornementale sont au nombre de 102, appartenant à 78 genres, réunies dans 37 familles (Dieng, 2014). Ces espèces ornementales regroupent 2,84% de la flore globale du Sénégal (Dieng, 2014). Selon Dieng (2014), la répartition de ces espèces dans les grands groupes taxonomiques indique que les dicotylédones sont majoritaires avec 55,88% contre 36,18% pour les monocotylédones. Cinq familles regroupent plus de la moitié des espèces ornementales : Euphorbiaceae (13,73%), Arecaceae (11,76%), Araceae (8,82%), Apocynaceae (8,82%) et Agavaceae (7,84%). Quatre autres familles sont relativement bien représentées : il s’agit des Caesalpiniacées (4,9%), Araliacées (2,94%), Composacées (3,92%) et Bignoniacées (3,92%), soit un total de 15,68% des espèces horticoles. 

Horticulture ornementale

 L’horticulture ornementale est la branche de l’agriculture qui traite des plantes d’ornement. Cette notion s’inscrit dans celle plus globale de l’agriculture urbaine et périurbaine (AUP). En effet, la problématique de l’agriculture urbaine et périurbaine montre bien son importance dans les pays en développement (Mougeot, 2006 ; Duchemin et al., 2010 ) notamment dans les villes d’Afrique de l’Ouest (Centrès, 1996 ; Radji, 1997; Mbaye, 2000 ; Fall et Fall, 2001 ; Akinbamijo et al., 2002 ; Radji et al., 2010). Les productions urbaines et périurbaines représentent un enjeu important en termes de sécurité alimentaire, de création d’emplois et de revenus au profit de plusieurs acteurs (Fall et Fall, 2001 ; Radji et al., 2010) et en termes d’environnement, d’amélioration du cadre et de la qualité de vie dans les villes. Par ailleurs, elle améliore la santé des familles pauvres et vulnérables, et plus spécifiquement des femmes et des enfants (Duchemin et al., 2010). Les plantes ornementales sont le plus souvent cultivées pour leurs fleurs ou leurs feuillages. Toutefois d’autres qualités d’ornement peuvent être recherchées comme : la couleur, le port (grimpant, buissonnant, …) qui peut être modifié par la taille, notamment dans le cas de l’art topiaire, ou par les conditions de culture. Certaines plantes sont aussi recherchées pour leurs vertus épuratrices de l’air intérieur ou extérieur telles que Chlorophytum (plante araignée ou Phalangère), Dracaena marginata (Dragonnier), ou Scindapsus aureus(Pothos). Les propriétés de ces trois espèces ont été testées par Wolverton pour la Nasa de 1970 à 1990. Par ailleurs Cineraria maritima est recherchée pour les préparations homéopathiques (Pharmacopée Française, 2007). Quant à Helianthus annuus (Tournesol), il est considéré comme la première plante annuelle cultivée spécifiquement pour son huile. La grande diversité de la composition en acide gras de l’huile de tournesol conduit à des utilisations variées, aussi bien en nutrition humaine que dans le domaine non alimentaire. Pour le secteur alimentaire, le développement de variétés de tournesol différemment enrichies en acides gras présente un réel intérêt pour l’alimentation humaine, avec de nombreux effets bénéfiques sur la santé. L’huile de tournesol entre dans la fabrication de margarine, de sauces pour salades et de préparations pour nourrissons. Dans le secteur non alimentaire, l’huile de tournesol peut être utilisée dans le domaine des lubrifiants, des peintures et biosolvants, des produits cosmétiques ou pharmaceutiques. L’huile de tournesol peut être utilisée directement comme agro-carburant dans les moteurs diesel, ou après estérification en ester méthylique (Lilya, 2011).

 Les types de plantes ornementales

 Les plantes ornementales peuvent appartenir à différentes catégories selon l’effet recherché et l’emplacement dans lequel on souhaite les faire pousser. Selon le port, il peut s’agir de plantes herbacées, annuelles, bisannuelles ou vivaces, de plantes ligneuses, arbres, arbustes, arbrisseaux, de plantes grimpantes ou à feuillage retombant. Certaines plantes ne deviennent ornementales que séchées ou sous l’effet d’une action particulière du jardinier. En effet, certains arbustes sont cultivés pour l’art topiaire ; ainsi, ils perdraient leur caractère ornemental en l’absence de taille régulière. Il en est de même des graminées à gazon qui doivent être tondues fréquemment. Par ailleurs, même si les plantes ornementales se distinguent des plantes destinées à une production économique, cela n’empêche qu’une espèce particulière puisse être à la fois l’objet d’une culture économique et en même temps appréciée dans un jardin pour ses qualités ornementales. D’ailleurs selon Mouhamadou Baïdy Ndao, président du Regroupement des horticulteurs ornementaux le baobab chacal (Adenium obesum) qui est rencontrée au Sénégal dans le delta du fleuve et dans la région de Tambacounda, est en train de faire le tour du monde notamment dans les marchés européens et américains ( Dieng, 2014). 5 I.5. Importance des plantes ornementales 

 Importance économique

 En 2008, la consommation de fleurs coupées en Europe était estimée à 13 milliards d’euros (Douard, 2013). Les 5 plus grands marchés sont l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l’Italie et les Pays-Bas qui représentent près des 3/4 (73 %) du marché de l’UE. Or, d’après la répartition des pays européens selon les phases d’évolution d’un produit appliquées à celui de la fleur coupée on remarque que parmi ces 5 pays, 2 (la France et le Royaume-Uni) se trouvent en phase de maturité et les 3 autres (Allemagne, Italie et Pays-Bas) se situent en phase de déclin (Douard, 2013). En Amérique du Nord, la valeur des ventes en gros pour la floriculture a connu une hausse de 4% par rapport à l’évaluation de 2014 révisée. En effet, la valeur totale de la récolte pour tous les producteurs avec 10 000 $ ou plus de ventes a été estimée à 4,37 milliards de dollars pour 2015 (Programme des 15 états membres), contre 4,20 milliards de dollars pour 2014 (USDA, 2016). La Californie continue d’être l’état principal avec des cultures évaluées à 1,08 milliards de dollars, soit 1% de la valeur de 2014 (USDA, 2016). En Floride, le deuxième producteur le plus important, la production a été en hausse de 12% par rapport à 2014 (1,03 $ en valeur gros). Ces deux états représentent 49% de la valeur totale des 15 Etats du programme. Pour 2015, les cinq premiers états sont la Californie, la Floride, le Michigan, la Caroline du Nord et l’Ohio, qui représentent 3 milliards de dollars ou 69% de la valeur totale du programme des 15 états (USDA, 2016). Au Japon, durant ces dernières années, il y a eu une tendance d’adoption du style de vie des européens. En conséquence, la consommation totale représentée par la consommation individuelle est en croissance. Avec plus de 5 milliards de $, ce marché intéresse de plus en plus les fournisseurs du monde entier (DHORT, 2014). L’Afrique présente aussi un élan remarquable dans les échanges et a pris une bonne position dans le marché d’export. En 10 ans, les exportations à partir de l’Afrique ont augmenté de presque 300%. L’Afrique exporte des plantes ornementales vers l’Europe pour environ 300 millions de dollars. Les leaders des pays exportateurs de l’Afrique sont le Kenya et le Zimbabwe qui font plus de 80% des exportations africaines (DHORT, 2014). Au Kenya, la floriculture qui est l’une des principales sources de devises, n’a cessé de prendre de l’ampleur dans l’économie kényane ces dernières années, faisant ainsi du Kenya le principal fournisseur de fleurs de l’Europe (Mboungou, 2013). Ce secteur, qui se classe parmi les trois principales activités du pays derrière le tourisme et la culture du thé, représente donc aujourd’hui une 6 véritable manne économique. Ainsi, en 2012, le Kenya a exporté 122 000 tonnes de fleurs. Même si l’industrie de la floriculture ne représente que 1,6% du PIB kényan, elle demeure une source majeure d’emplois avec 1 milliard de dollars de revenus pour le pays. Un demimillion de Kényans en vivent (Mboungou, 2013). 

 Importance sur la santé humaine

 Lorsqu’on dit que l’horticulture ornementale contribue à la santé humaine, on pense entre autres aux bienfaits que procure sa pratique. En effet, le jardinage est une activité physique excellente pour la santé, mentale et physique (Angers, 2007). Il représente également une activité douce, accessible à tous les âges, et qui fait travailler tous les principaux muscles du corps. Le contact avec la terre et les odeurs environnantes favorise l’équilibre chez l’être humain. Plusieurs études ont démontré que la présence de plantes dans les bureaux, à l’école ou dans les milieux de vie diminue l’incidence de maladies telles le rhume, les allergies, les maux de têtes, etc., et que la vue de plantes dans les hôpitaux a un effet positif sur la convalescence des patients (Angers, 2007). Par ailleurs, une étude (Fuller & Collab, 2007) a comparé les effets des plantes paysagères sur le plan psychologique selon la biodiversité des milieux, évaluée par des mesures objectives. Elle révèle non seulement que les personnes ont une perception assez précise du niveau de biodiversité, mais que les bénéfices psychologiques sont associés à la biodiversité, en particulier celle des plantes. Plusieurs études, dont certaines sont randomisées, ont démontré que l’exposition à des plantes paysagères est associée à une réduction de la fatigue et du stress (Ulrich & collab, 1991; Hartig & collab, 2003; Hartig & Staats, 2006; Nielsen & Hansen, 2007; Morita & collab, 2007; Lee & collab, 2009; Stigsdotter & collab, 2010).

Table des matières

Introduction
I. Synthèse bibliographique
1.1 Diversité des espèces végétales au Sénégal
1.2. Diversité des espèces ornementales recensées à Dakar
1.3. Horticulture ornementale
1.4. Les types de plantes ornementales
I.5 Importance des plantes ornementales
1.5.1. Importance économique
1.5.2. Importance sur la santé humaine
15.3. Importance environnementale
1.6. Impacts socio-économiques des plantes médicinales au Sénégal
II. Matériel et méthodes
2.1. Présentation de la zone d’étude
2.2. Matériel
2.3. Méthodes
2.3.1. Collecte des données
2.3.2. Identification des espèces
2.3.3.Traitement des données
III. Résultats et discussion
3. 1 Profil des enquêtés
3.1.1. Répartition des enquêtés selon l’âge
3.1.2 Répartition des enquêtés selon le sexe
3.1.4 Répartition des enquêtés selon le niveau d’étude
3.1.5 Le taux de phytothérapeutes utilisant ou non les plantes ornementales .
3.2. Analyse floristique des espèces recensées
3.2.1. Spectre taxonomique
3.2.2 Spectre biologique
3.2.3 Spectre chorologique
3.3. Analyse ethnobotanique
3.3.1. Valeurs thérapeutiques et niveau de fidélité des espèces recensées
3.3.2 Analyse des pathologies traitées
3.3.3. Analyse des organes utilisés dans le traitement des pathologies
3.3.4. Modes d’utilisation des organes utilisés dans le traitement des pathologies
Conclusion et perspectives
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexe

 

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