PROPRIETES ANTI-FALCEMIANTES D’UN EXTRAIT DE Balanites aegyptiaca

PROPRIETES ANTI-FALCEMIANTES D’UN EXTRAIT DE Balanites aegyptiaca

RAPPELS SUR LA DREPANOCYTOSE

La maladie drépanocytaire est une hémoglobinose caractérisée par une anémie hémolytique chronique héréditaire liée à la présence dans le sang d’une hémoglobine anormale (HbS) en lieu et à la place de l’hémoglobine normale (HbA) [40]. Il s’agit aussi d’une maladie héréditaire récessive autosomique, génétiquement déterminée, marquée par une substitution de l’adénine par la thymine (mutation) au niveau du codon 6 de la β-globine. Cette mutation va provoquer le remplacement de l’acide glutamique par la valine dans la chaîne protéique toujours en position 6 de la chaîne β. Elle obéit aux lois mendéliennes et peut se présenter principalement sous ces formes : – une forme homozygote appelée SS où toute l’hémoglobine est anormale et laisse apparaître une anémie grave, mortelle avant la quatrième décennie ; – une forme hétérozygote appelée trait drépanocytaire, de formule AS qui est asymptomatique en dehors de certaines circonstances accidentelles entraînant la modification des facteurs déclenchant de la crise tels que la baisse de la teneur en oxygène circulant, l’acidose, l’augmentation de la température centrale, la déshydratation cellulaire ou encore l’augmentation de la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine.Figure 2: globules rouges d’un sujet drépanocytaire [67] Figure 1: globules rouges d’un sujet non drépanocytaire [67] Figure 3 : vasoocclusion [67] 8 II. Historique C’est en 1910, il y’a plus de cent ans qu’un médecin de Chicago (USA), James Herrick, a décrit l’hématie en forme de faucille qui a donné son nom à la drépanocytose (sickle cell disease). L’anomalie a en fait été détectée par Ernest Irons, son stagiaire[10]. En 1917, le caractère héréditaire de la drépanocytose est évoqué par Emmel. En 1927, Haln et Gillepsie montrent que la déformation en faucille d’hématies est en rapport avec la désoxygénation de l’hémoglobine[10]. En 1933, Diggs décrit deux tableaux cliniques différents : des enfants présentant des signes d’anémies sévères et leurs parents asymptomatiques et les anomalies globulaires provoquées seulement in vitro. Il parle alors de « trait » drépanocytaire[10]. C’est Neel, en 1947 qui décrit ces deux tableaux cliniques différents comme les formes homozygotes et hétérozygotes d’une même anomalie transmise selon les lois mendéliennes[10]. Depuis Ham et Castle en 1940, on sait que la viscosité sanguine chez le drépanocytaire augmente de manière significative en cas d’hypoxie[10]. Dans la même année Sherman (étudiant à John Hopkin’s Médical School aux Etats unis)note que les hématies désoxygénées étaient biréfringentes, suggérant que la diminution en oxygène modifie la structure de l’hémoglobine[10]. En 1948, Janet Watson, pédiatre hématologiste à New York, suggère que la présence de l’hémoglobine fœtale chez les nouveau-nés de parents atteints les protège transitoirement de la falciformation [10]. En 1949, Linus Pauling (Prix Nobel de chimie 1954) et Harvey Itano, utilisant la nouvelle technique d’électrophorèse des protéines, découvrent la migration électrophorétiques de l’hémoglobine S chez des patients ayant la drépanocytose. En 1957, Vernon Ingram a découvert à Cambridge que l’anomalie moléculaire de la drépanocytose consiste en une substitution d’un seul acide aminé dans la molécule d’hémoglobine[77]. 9 C’est Janet Watson qui a noté que les symptômes n’apparaissent chez le nourrisson qu’après la baisse du taux d’hémoglobine fœtale (HbF) [77]. En 1970, Chien et al, montrent que la viscosité sanguine chez les drépanocytaires est anormalement élevée, même quand la pression en oxygène est normale. Cela pourrait être dû à une diminution de la déformabilité érythrocytaire [10]. A partir des années 1980, les études génétiques se sont intéressées à la régulation de l’expression des gènes de globines et ceci, grâce à l’avènement de nouvelles techniques ont permis d’envisager le diagnostic prénatal des hémoglobinopathies. Sur le plan thérapeutique, elles ont permis l’utilisation d’agents chimiques comme l’hydroxyurée qui réactive la synthèse de l’hémoglobine fœtale (HbF), en attendant la thérapie génétique et la greffe de moelle osseuse, qui constitue un espoir réel dans le traitement curatif de la drépanocytose [13]. Cette thérapie est lourde, chère et risquée n’est donc réservée qu’aux cas extrêmes.

Répartition géographique

La drépanocytose est la maladie moléculaire la plus répandue du monde, environ 120 millions d’individus sont porteurs d’une mutation du gène S[77]. Selon l’OMS, on dénombre entre 0,1 et 19 sur 1000 nouveaux nés portant une anomalie génétique de l’Hb avec plus de 80% de ces naissances survenant dans les pays à ressources limitées. La prévalence de ces anomalies de l’Hb est de 5,2% dans la population mondiale[77]. Plus de 350000 nouveaux nés portent des formes majeures d’hémoglobinopathies contribuant pour 3,4% des décès avant l’âge de 5 ans. Pour l’Afrique, la drépanocytose est l’anomalie génétique la plus fréquente 10 à 30% sont porteurs de HbS. On dénombre entre 200000 et 300000 nouveaux nés par année atteint d’un syndrome drépanocytaire majeur[77]. 10 Elle est surtout présente en Afrique intertropicale dans la « ceinture sicklémique de Lehmann » pour cette ceinture elle commence à l’embouchure du fleuve Sénégal, couvre toute l’Afrique équatoriale, l’Afrique occidentale et l’Afrique orientale, jusqu’au canal du Mozambique, depuis le sud du soudan jusqu’au Zambèze elle atteint Madagascar. C’est à dire entre le 15ème parallèle nord et le 20ème parallèle sud. La fréquence dans cette région reste supérieure à 10% [21]. Dans certaines parties de l’Afrique subsaharienne, la drépanocytose touche jusqu’à 2% des nouveau nés [45].Plus largement la prévalence du trait drépanocytose atteint 10 à 40% en Afrique équatoriale, alors qu’elle n’est que de 1 à 2% sur la côte de l’Afrique du nord et de moins de 1% en Afrique du sud. Dans les pays d’Afrique de l’ouest la prévalence se situe entre 7 et 20%.Ainsi au Sénégal, une étude hospitalière néonatale faite en 2003 retrouvait une prévalence de l’HbS de 11,1% avec 1,9% d’homozygotes SS[21]. En Cote d’Ivoire 12% de la population sont porteurs du trait drépanocytaire [18]. Pour le Ghana et le Nigeria, la fréquence du trait atteint 15 à 30 % alors qu’en Ouganda où l’on observe des variations tribales marquées, elles atteints 45% chez baamabas de l’ouest du pays [70]. En Burkina Faso, la prévalence du trait atteint 30% de la population générale[45]. En Afrique centrale sa prévalence se situe entre 30 et 40% ; au Gabon la prévalence de la drépanocytose est de 22%[45]. La drépanocytose est une maladie cosmopolite, elle est aussi retrouvée dans les continents d’immigration Afrique. En Amérique 10 à 12% dans les départements d’outre –mer d’Amérique, aux Antilles 12% aux caraïbes, en Amérique du sud notamment au Brésil [10]. En Europe, les plus hautes fréquences se situent autour du bassin méditerranéen (Albanie, sud de l’Italie, Turquie)où la fréquence atteint 1 à 15% [10,71].  En France métropolitaine, l’Ile de France est la région la plus touchée avec 1/700 nouveau-nés pour 2000 naissances est atteint [10 ,71]. La drépanocytose est aussi présente en inde où 20 à 30% des sujets sont porteurs du trait drépanocytaire dont 2 à 3% de la forme SS [10,71].

Structure de l’hémoglobine

L’hémoglobine fut la première protéine caractérisée par ultracentrifugation qui permit de démontrer que la molécule contient quatre atomes de fer. La molécule d’hémoglobine est un hétérotétramère composé de deux sous-unités β et ᾳ. Molécule planaire, l’hème contient en son centre un atome de fer II qui est responsable de la couleur rouge du sang et sur lequel se lie une molécule de dioxygène. Les chaînes de polypeptides sont arrangées de telles sortes que les interactions les plus importantes ont lieu entre sous-unités différentes : l’association α2-β1 (et son équivalence par symétrie α2-β2) implique 35 résidus tandis que l’association α1-β2 (α2-β1) met en jeux 19 résidus. En plus de ces interactions de nature hydrophobe, il existe de nombreuses liaisons hydrogènes et paires à elles peu nombreuses ceci s’explique par le fait que ces sous-unités se font face de part et d’autre d’un canal de 20 Å de diamètre sur 50 Å de long (figure 4).  

Table des matières

 INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE REVUE DE LA LITTERATURE
CHAPITRE I RAPPELS SUR LA DREPANOCYTOSE
I. Définition
II. Historique
III. Répartition géographique
IV. Structure de l’hémoglobine
V. Aspect génétique de la drépanocytose
VI. Physiopathologie
VII. Diagnostic
VII.1Diagnostic clinique
VII.1.1 Drépanocytose AS
VII.1.2 Drépanocytose SS
VII.1.2 .1.Manifestations cliniques
VII.1.2.2.Complications
VII.2.Diagnostic biologique
VII.3. Diagnostic des autres hémoglobinopathies
VII.3.1. Double hétérozygote SC
VII.3.2. Forme associée bétathalassémie
VIII. Prise en charge de la drépanocytose
VIII.1.Médecine moderne
VIII.2 Stratégies thérapeutiques à base d’extraits de plantes
CHAPITRE II RAPPELS SUR BALANITES AEGYPTIACA
I. Etudes botaniques
I.1Dénominations
I.2 Habitat et répartition géographique
I.3 Classification
I.4 Description de la plante
II. Etudes chimiques
II.1 Les composés phénoliques de B. aegyptiaca
II.2 Les composés stéroïdiques
II.3 Les composés organiques et minéraux
III. Propriétés pharmacologiques
IV. Différentes utilisations de B. aegyptiaca
DEUXIEME PARTIE TRAVAIL EXPERIMENTAL
Chapitre I MATERIEL ET METHODE
I. Cadre d’étude, objectifs d’étude et population d’étude
I.1. Cadre d’étude
I.2 Objectifs de l’étude
I.3 Population d’étude
II. Matériel
II.1 Matériel végétal
II.2 Matériel expérimental
II.3 Prélèvements sanguins
II.4 Les réactifs utilisés
III. Méthodes
III.1 Extraction
III.2 Mode opératoire
III.3 Etude de l’activité antifalciformante
Chapitre II Résultats
Chapitre III Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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