SUPPURATION DES PARTIES MOLLES CHEZ L’ENFANT

SUPPURATION DES PARTIES MOLLES CHEZ L’ENFANT

ANATOMIE DES MUSCLES SQUELETTIQUES

Le tissu musculaire se définit par une propriété physiologique, la contractilité, aboutissant à la motilité des masses musculaires. Différents caractères fonctionnels et morphologiques font distinguer le muscle strié squelettique (à contraction volontaire), le muscle strié cardiaque (à contraction involontaire) et le muscle lisse (à contraction involontaire). Notre étude ne s’intéresse qu’ aux muscles striés squelettiques. Le muscle strié squelettique est un tissu musculaire à contraction volontaire, intervenant dans le maintien postural et le mouvement. Il est constitué principalement de fibres multinucléées qui doivent leur nom à une double striation longitudinale et transversale. 

Organisation générale (Figure 2)

Les muscles sont des organes propres au sein desquels des fibres musculaires striées sont juxtaposées parallèlement et organisées en faisceaux, tendus entre deux insertions tendino-aponévrotiques. Le corps du muscle est entouré d’une épaisse couche de tissu conjonctif dense, l’épimysium, qui donne lui-même naissance à des cloisons conjonctives, le périmysium, qui divisent le muscle en faisceaux. Enfin le périmysium donne naissance à l’endomysium, constitué de fines cloisons de tissu conjonctif lâche qui pénètrent les faisceaux et entourent individuellement chaque fibre musculaire. Les fibres musculaires sont responsables de la contraction tandis que le tissu conjonctif en particulier le périmysium et l’endomysium, constitue une armature de soutien pour les fibres et les relie aux tissus adjacents. Le tissu conjonctif sert également de lieu de passage pour les vaisseaux et les nerfs du muscle. 2-3-Les fibres musculaires (extra-fusales) En microscopie optique (Figure 3), les fibres musculaires extra-fusales apparaissent comme des éléments allongés, plurinucléés et présentant une striation transversale régulière. Plusieurs noyaux, en position périphérique, sont allongés dans le sens de la fibre; en coupe transversale à 5 µm d’épaisseur, chaque fibre contient en moyenne 2 à 5 noyaux. La majeure partie du cytoplasme est occupée par des myofibrilles, qui se groupent en amas apparaissant en coupe longitudinale sous forme de colonnes et transversalement sous forme de polygones. Les myofibrilles et le cytoplasme restant constituent par définition le sarcoplasme, lequel est limité en périphérie par la membrane plasmique. Celleci est doublée d’une lame basale, l’ensemble constituant le sarcoplasme. Les myofibrilles sont des cylindres, disposés parallèlement avec une striation transversale périodique concordant d’ une à l’autre , ce qui explique l’aspect strié de l’ensemble de la fibre. Cette striation se caractérise par l’alternance régulière de disques sombres A anisotropes et de disques clairs I isotropes. La partie centrale des disques I est marquée par une strie régulière, ou strie Z (Figure 4). Une zone plus claire au centre du disque A correspond à la bande H, parfois centrée par la strie M. La case musculaire, ou sarcomère est décrite comme un prisme de substance anisotrope (disque A) entouré de part et d’autre de substance isotrope (deux demi-disques I). Cet ensemble, limité latéralement par deux stries Z, correspond à l’unité élémentaire de contraction du tissu musculaire (Figure 5). La microscopie électronique a permis d’établir la structure filamentaire des myofibrilles. Les myofilaments de myosine et d’actine , le sarcomère contient deux types de myofilaments superposés les uns aux autres et orientés dans l’axe des myofibrilles. Les filaments épais de myosine, de 12 à 14 nm d’épaisseur et d’1,6 µm de long, sont situés au milieu du sarcomère au niveau du disque A. Les filaments fins d’actine, de 5 à 7 nm d’épaisseur et de 0,98 µm de long, s’insèrent sur les stries Z. Ils se situent dans les disques I et les parties latérales du disque A (en dehors de la bande H).

Cellules satellites

En dehors des fibres musculaires, le muscle squelettique de l’adulte comporte des cellules satellites mononucléées situées entre les fibres et la lame basale. Représentant environ 5 % du nombre des noyaux sur les coupes de muscle, les cellules satellites sont normalement au repos. Elles possèdent une potentialité myogénique et peuvent, en cas de lésion musculaire, s’activer et concourir à la formation de nouvelles fibres musculaires ou à la réparation des fibres altérées. Ce processus constitue la régénération musculaire

Vascularisation

La vascularisation est abondante, avec un réseau anastomotique constituant un réseau capillaire à mailles rectangulaires autour des fibres musculaires. 

Innervation

L’innervation est faite de nerfs qui s’épanouissent dans le périmysium. Certains nerfs sont purement moteurs; d’autres comportent à la fois des fibres motrices et sensitives et sont destinés principalement aux fuseaux neuromusculaires. L’innervation motrice est assurée par des motoneurones, issues de la corne antérieure de la moelle. L’ensemble des fibres musculaires innervées par un même motoneurone constitue une unité motrice .

PHYSIOLOGIE DES PARTIES MOLLES

-Les fonctions de la peau[28, 84 ] Elles sont multiples, souvent méconnues. Toute altération de la peau retentit sur une ou plusieurs fonctions. La peau joue un rôle de :

Maintien de la température corporelle

La sécrétion de sueur aide à régler la température corporelle, elle augmente avec la température ; provoque un rafraîchissement grâce à son évaporation en surface et diminue lorsque la température s’affaiblit.

Barrière de protection du milieu extérieur

La peau est une barrière physique qui protège les tissus et les organes des agressions extérieures. C’est une barrière efficace face aux micro-organismes. Elle évite également les pertes de fluide corporel et représente une membrane semiperméable face au liquide extérieur. La peau protège aussi notre organisme des traumatismes mécaniques, des toxines chimiques, des UV, et des agents infectieux tels que les bactéries et les champignons. La peau est continuellement exposée aux bactéries, mais la structure des cellules de la couche cornée prévient la pénétration des bactéries. Par contre, certains champignons peuvent infiltrer et abîmer l’intégrité de la kératine, ce qui explique que les infections fongiques sont plus fréquentes que les infections bactériennes. Enfin, c’est une protection contre les rayons du soleil, notamment grâce à sa pigmentation.

Organe sensoriel

Les terminaisons nerveuses continues dans la peau et notamment le bout des doigts permettent à l’organisme d’explorer son environnement par le toucher. La peau permet ainsi à notre organisme d’avoir une sensibilité à la pression, à la chaleur et à la douleur. La peau possède différents types de terminaisons nerveuses et de récepteurs qui réagissent en fonction de stimuli différents et renvoient des informations interprétables par le cerveau .

Organe immunitaire

La peau est un organe immunitaire à part entière. Les cellules de Langerhans mentionnées plus haut sont des cellules présentatrices d’antigène qui, de ce fait, sont susceptibles d’activer les lymphocytes T. Après avoir capturé des antigènes dans l’épiderme, les cellules de Langerhans migrent à travers l’épiderme et le derme vers le système lymphatique de voisinage, où elles prennent le nom de cellules interdigitées et présentent l’antigène au lymphocyte T CD 4+ qui se retrouve ainsi active. Elles sécrètent par ailleurs plusieurs types de cytokines qui interviennent dans la modulation de l’environnement. Les kératinocytes sont aussi des cellules capables d’exprimer les antigènes HLA de classe II, et ainsi de présenter des antigènes extérieurs aux lymphocytes T et d’induire leur activation. De plus, les kératinocytes produisent de nombreuses cytokines et notamment des cytokines pro-inflammatoires qui interviennent dans la réaction inflammatoire cutanée. 1-5-Organes de vascularisation Véritable réservoirs, les vaisseaux sanguins du derme représentent 10% du sang chez l’adulte. Lors d’un exercice physique, ces vaisseaux se contractent et favorisent un apport sanguin au muscle. Au maximum, cette contraction peut aboutir à un phénomène équivalent à un phénomène de Raynaud. L’épiderme, par contre, n’est pas vascularisé ; il est nourrit par les réseaux capillaires du derme. Le derme et l’hypoderme sont richement vascularisés par un réseau d’artérioles, de capillaires et de vénules. Il existe 3 niveaux de réseaux : un niveau hypodermique, un niveau dermique et un troisième situé au niveau de la jonction derme papillaire derme réticulaire. Les lymphatiques naissent par une anse borne du sommet de papilles dermiques et suivent le trajet des réseaux veineux. Il existe des anastomoses artérioveineux au niveau du lit des ongles et des régions palmo-plantaires. Elles jouent un rôle fondamental dans la thermorégulation.

Les annexes cutanées

Elles regroupent des glandes cutanées et des phanères. Les glandes cutanées sont les glandes sudoripares eccrines, les glandes sudoripares apocrines et les glandes sébacées. Les phanères sont les poils et les ongles. Les glandes cutanées sont annexées aux poils constituant ainsi le follicule pilosébacé. Les glandes sudoripares apocrines ont une sécrétion opaque grasse et alcaline. La sécrétion est de type apocrine avec un canal excréteur qui débouche dans le conduit pilosébacé en aval de la glande sébacée. Par contre, les glandes sudoripares eccrines sont indépendantes des poils et s’ouvrent directement à la surface de la peau. Ces annexes cutanées sont d’origine ectoblastique. 

Table des matières

I- ANATOMIE DES PARTIES MOLLES
I-1- Anatomie de la peau
I-1-1-Généralité
I-1- 2 Epiderme
I-1- 2- 1- Organisation générale
I-1- 2 -1-1- Les kératinocytes et leur organisation
I-1- 2-1-2 – Les cellules dendritiques
I-1-2-1-3- La basale dermo-épidermique
I-1-2-2- Histophysiologie de l’épiderme
I-1-3- Derme
I-1-4- Hypoderme
I-1-5- Vascularisation
I-1-6- Innervation
I-2- ANATOMIE DES MUSCLES SQUELETTIQUES
I-2-1- Définition
I-2-2- Organisation générale
I-2-3- Fibres musculaires (extra-fusales)
I-2-4- Cellules satellites
I-2-5- Vascularisation
I-2-6- Innervation
II-PHYSIOLOGIE DES PARTIES MOLLE
II-1-Les fonctions de la peau
II-2-Physiologie des muscles striés squelettiques
II-2-1-Histophysiologie et la contraction musculaire
II-2-1-1-Hétérogénéité fonctionnelle des fibres musculaire
III- DIAGNOSTICS DES SUPPURATIONS DES PARTIES MOLLES
III-1 Abcès chaud
III-1 -1-Definition
III-1 – 2-Etiologie
III-1 -3- Physiopathologie
III-1 -4- Anatomie pathologique
III-1-5-Signes et évolutions des abcès chauds du tissu cellulaire sous-cutané
III-1-6-Formes cliniques des abcès chauds
III-2-Pyomyosites tropicales
III-2-1-Définition
III-2-2-Epidémiologie
III-2-3- Physiopathologie
III-2-4- Étude clinique
III-2-4-1- Stades évolutifs
III-2-4-2- Localisation de l’atteinte
III-2-5- Examens biologiques
III-2-6- Germes en cause
III-2-7-Imagerie
III-2-8- Complications
III-2-9- Diagnostics différentiels
III-3-Phlegmon
III-3-1-Définition
III-3-2-Étiologie
III-3-3-Anatomie pathologique
III-3-4- Signes et évolution d’un phlegmon diffus
III-3-5- Forme cliniques
I V-TRAITEMENT DES COLLECTIONS SUPPUREES DES PARTIES MOLLES
IV-1 Buts
IV-2-Moyens et méthodes
I V-3-Indications
IV-3-1-Abcès chaud
IV-3-2-Myosites tropicales
IV-3-3-Phlegmons de la main
IV-4-Résultat
MATERIEL, METHODES ET RESULTATS
I- Cadre d’étude
II- PATIENTS
II-1- Critères d’inclusion
II-2- Critères de non inclusion
III- METHODES
III-1-Type d’étude
III-2- Paramètres étudiés
III-2-1- Données épidémiologiques
III-2-2-Données diagnostiques
III-2-3 Données thérapeutiques
IV- Résultats
IV-1- Caractéristiques épidémiologiques
IV-1-1-Fréquence
IV-1-2- Age
IV-1-3-Sexe
IV-1-4-Antécédents
IV-1-5-Le délai de consultation
IV -2-Caractéristiques diagnostiques
IV-2-1-Circonstances de découverte
IV-2-2- Examen général
IV-2-3-Examen physique
IV-2-4- Examens paracliniques
IV -2-5- Les différents types de supputions
IV -2-6-Infections associées
IV-3-Traitement
DISCUSSION
I- Aspects épidémiologiques
II- Aspects diagnostiques
III- Aspects thérapeutiques et évolutifs
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES

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