Trois séances de TD sur la situation des zones urbaines sensibles

Trois séances de TD sur la situation des zones urbaines sensibles

Vous êtes chargés d’une mission pour le Président de la République. La lettre de mission est la suivante. « Vous exposerez la situation dans les zones urbaines sensibles et expliquerez les menaces qu’elle fait peser sur la cohésion sociale. Vous essaierez de faire ressortir les causes principales des difficultés rencontrées dans ces ZUS (et les erreurs d’interprétation à éviter) et proposerez quelques pistes d’actions prioritaires pour préserver la cohésion sociale ». Pour rédiger votre rapport, vous avez pu consulter les statistiques de l’insee et de l’observatoire des zones urbaines sensibles. Vous avez également rencontré 6 sociologues qui ont travaillé sur différents aspects de la réalité sociale dans ces ZUS et qui vous ont fait part de leurs travaux et de leurs principaux résultats. Rédigez ce rapport qui doit faire 3 pages minimum. N’oubliez pas de l’illustrer par des données chiffrées. Essayez d’organiser votre propos en plusieurs parties. Commencez par rédiger une fiche de lecture de chaque document et rédigez un plan détaillé avant de vous lancer dans la rédaction de votre rapport. Document 1 La population des ZUS Les zones urbaines sensibles (ZUS) sont des territoires infra-urbains définis par les pouvoirs publics pour être la cible prioritaire de la politique de la ville, en fonction des considérations locales liées aux difficultés que connaissent les habitants de ces territoires. Les zones urbaines sensibles (ZUS) comptaient 4 361 000 habitants en 2006, dont 204 600 dans les départements d’outre-mer.

Contrairement à la population générale, la population des 717 ZUS métropolitaines a diminué de 2,3 % depuis 1999. Désormais, à peine 7% de la population réside en ZUS. La répartition est cependant inégale. La part de la population résidant en ZUS est maximale à La Réunion et en Guyane, autour de 15 % ; elle dépasse 10 % dans le Nord – Pas-de-Calais, en Île-de-France et en Corse. À l’inverse, elle est inférieure à 3 % en Bretagne, dans le Limousin et en Midi-Pyrénées. La population des ZUS est plus jeune que la population générale, elle compte davantage de familles nombreuses et de familles monoparentales, elle compte deux fois plus d’étrangers, de Français par acquisition et d’immigrés que dans les unités urbaines englobantes1. Le niveau de formation de la population s’est accru dans les ZUS, mais moins vite que dans le milieu urbain englobant. Dans les ZUS, la moitié des habitants ne disposent d’aucun diplôme supérieur au brevet des collèges, contre un tiers dans les unités urbaines englobantes. Cet écart a augmenté de 2,6 points entre 1999 et 2006. La part des diplômés universitaires reste deux fois plus faible en ZUS. Dans les ZUS, le taux d’activité des 25-49 ans est inférieur de 7,2 points à celui observé dans les unités urbaines englobantes. La différence est plus prononcée pour les taux d’emploi2, particulièrement chez les femmes et les étrangers. 34,5 % des étrangères de 25 à 49 ans sont en emploi en ZUS, contre 60,0 % dans leurs unités urbaines et 76,2 % des Françaises du même âge des mêmes unités urbaines.

En considérant leurs implications normatives, les relations fraternelles apparaissent comme des modalités tout à fait déterminantes de la construction identitaire. Les collatéraux apparaissent pour le public enquêté, comme les relais, conscients ou non, de ces dynamiques déviantes qui ont pignon sur rue et que stigmatisent les parents. La dissonance des normes horizontales et verticales1 affaiblit d’abord ces dernières sur lesquels pèsent de lourds enjeux. Face à ces processus d’entraînement, les parents semblent déconnectés. L’essentiel des mécanismes d’influence leur échappe et s’établissent dans l’intimité et l’informalité des relations juvéniles. Le contrôle externe privilégié par les familles (en axant leur éducation sur la normalisation et le contrôle des comportements par opposition aux contrôles internes basés sur la persuasion par le dialogue) limite leur connaissance et leur compréhension de l’évolution de l’attitude de leurs enfants. Ces modèles de socialisation contradictoire se croisent et cohabitent au sein de l’univers familial. De la chambre au salon, les codes de conduite diffèrent et les mises en scène aussi. Ainsi, l’imprégnation de la « culture des rues » et la promotion du pôle déviant s’effectue relativement tôt pour les enfants du quartier.

Il y a toujours un décalage temporel entre l’intériorisation de ces modèles de conduite et leur mise en pratique. Avant d’émerger dans l’espace public, la bande est avant tout un style de vie qui occupe une bonne place dans le champ des « délires » possibles. Elle devient pertinente comme réponse à certaines trajectoires marquées par l’échec scolaire et un rapport incertain à l’avenir. Le poids de l’environnement social et urbain immédiat pèse ainsi lourdement, car parallèlement aux conditions matérielles d’existence, il impose un héritage normatif déviant contre lequel les institutions de socialisation luttent avec des ressources inégales. Focalisée sur les parents, la société tend de ce point de vue à occulter le rôle socialisateur des germains en général et de la fratrie en particulier. Or, l’univers des bandes et la culture des rues trouvent dans les relations familiales horizontales, un puissant atout à sa promotion. La répétitivité, l’informalité et parfois l’inconscience qui permettent cette transmission par le bas sont redoutablement efficaces.

 

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