UNE CONCEPTION PLUS RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT

UNE CONCEPTION PLUS RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT

LE CONTEXTE GLOBAL ACTUEL : LA PRISE DE CONSCIENCE ENVIRONNEMENTALE 

Une prise de conscience générale Chacun peut voir, mesurer, comprendre que tout acte a des conséquences non seulement sur le milieu qui le supporte directement (à une échelle locale voire régionale), mais aussi, et surtout, sur l’ensemble de la planète. Le Ministère français de la santé recommande de manger au moins cinq fruits et légumes par jour. Mais, manger des fruits comme les bananes cela signifie manger des produits qui ne poussent pas sous nos contrées. Dans le meilleur des cas, pour arriver jusque dans nos caddies ces bananes auront fait quelques 5000 km. Or, le fait de consommer des produits ayant parcouru trop de kilomètres est montré du doigt comme étant responsable, entre autres, du réchauffement climatique, car cela implique de fortes émissions de dioxyde de carbone. Le consommateur ne sait pas quelles informations il doit vraiment prendre en compte. Cette problématique peut être transposée à l’ensemble des biens, produits et services que tout un chacun consomme. Mais ce consommateur commence à (se) poser des questions. Quand, par curiosité le plus souvent, il calcule son empreinte écologique (Figure 1-1), il s’aperçoit que si tout le monde agissait comme lui, il faudrait presque l’équivalent de trois planètes pour subvenir à tous ses besoins et desiderata (en 2005 il fallait 2,38 Terres pour un européen moyen, 2,71 Terres pour un Nordaméricain moyen (HAILS, et al., 2008) ). Une empreinte écologique peut se définir comme étant « la mesure du volume de dioxyde de carbone (CO2) émis par combustion d’énergies fossiles, par les entreprises ou les êtres vivants » (MELQUIOT, 2003). Cette empreinte écologique est un indicateur environnemental, qui, même s’il peut être soumis à discussion (PIGUET, et al., 2007), permet de faire un état des lieux actuels et d’en faire prendre conscience. La population mondiale consomme déjà plus que ce que peut lui fournir la Terre. Autrement dit, tous les ans, et de plus en plus tôt au cours de l’année, il y a un jour où la population atteint le seuil de dépassement écologique. Ce dépassement écologique est défini quand « la transformation des ressources en déchets est réalisée en moins de temps qu’il est nécessaire pour convertir ces déchets en ressources » (HAILS, et al., 2008). La biocapacité de la planète, définie comme « sa capacité à générer une offre continue en ressources renouvelables et à absorber les déchets découlant de leur consommation, compte tenu des technologies et de la gestion des ressources en vigueur » (GOODPLANET, 2010) est dépassée. Ce dépassement est un seuil au-delà duquel les consommations se transforment en emprunts sur la planète créant alors une dette écologique. Mais cet emprunt n’est jamais remboursé, car la population mondiale poursuit sa croissance démographique. Les habitants de la planète se dirigent donc vers un épuisement global des ressources aquatiques, énergétiques fossiles, minières, agricoles,…

La nécessité d’un développement durable

Economie, social et environnement sont les trois composantes qui doivent être mises en jeu pour assurer un développement durable (Figure 1-2). Avec ce concept, le développement n’est possible que s’il est économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable. La première définition du développement durable (DD) a été donnée lors de la commission de Brutland, en 1987 (BRUTLAND COMMISSION, 1987), comme « étant un mode de développement répondant aux besoins actuels sans compromission des possibilités pour les générations futures à répondre à leurs propres besoins ». La communauté internationale a reconnu le DD comme étant un objectif à suivre lors de la conférence de Rio (1992), par la création de l’Agenda 21 (UNCED, 1992). Cet Agenda a pour but la mise en place d’un partenariat international pour un DD concerté permettant une gestion équilibrée entre environnement et développement. Il décrit les principes et actions à mener pour permettre une intégration du trio environnement, social et économie à toutes les échelles, de l’individu à l’international, en passant par les collectivités locales et régionales. Pour réussir un DD, il faut que les ressources naturelles renouvelables soient mieux gérées, et il faut que les citoyens et les pouvoirs publics soient responsabilisés économiquement et socialement parlant Le Sommet mondial sur le développement durable, tenu par l’ONU à Johannesburg du 26 août au 4 septembre 2002, a proposé l’adoption d’un plan de travail sur dix ans visant à changer les modèles de consommation et de production non durables. Avant cette prise de conscience environnementale, les préoccupations majeures étaient surtout focalisées sur l’économie et le social, avec une vision très axée profits et bénéfices. Le fait de devoir inclure une nouvelle dimension lors des réflexions nécessite un remaniement du mode de pensée en général. Si l’Homme veut pouvoir assurer un avenir « décent » aux futures générations, il doit repenser, reconcevoir ses habitudes, son mode de vie, son mode de croissance. Il ne doit plus seulement viser un profit immédiat, mais il doit bien prendre en compte la dimension environnementale. Il faut bien prendre et faire prendre conscience que contrairement à une idée reçue, faire de l’environnement n’implique pas forcement une perte de profit. En se préoccupant de l’environnement, il est possible de réaliser des investissements, au même titre que lorsque la R&D fait de la recherche en avant-conception. Avoir une meilleure rentabilité sur le long terme et se rendre plus compétitif sur les courts et moyens termes sont certains des avantages de l’intégration de la question environnementale lors de la conception de produits ou de services.

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