Analyse des pratiques Présentation de la classe

Analyse des pratiques Présentation de la classe

L’école Franche-terre, où je suis cette année, se situe à Fleurbaix qui est un milieu assez favorisé. Elle est composée de cinq classes (TPS/PS – MS – GS/CP – CE1/CE2 – CM1/CM2). 10 adultes sont au sein des classes : 6 enseignants, 2 ATSEM et 2 AESH. J’ai en charge la classe de Moyenne Section les lundis et mardis et je suis accompagnée par une ATSEM et une AESH le matin. Dans cette classe, 20 élèves sont inscrits dont une qui ne vient que les matins. Ils sont âgés de 4 à 5 ans. Il est vrai que j’ai énormément de chance ; n’avoir seulement que 20 élèves est un plus, autant pour faciliter la gestion de classe que pour enseigner la philosophie. La mise en place de la philosophie au sein de la Moyenne Section n’a pas été évidente. En effet, il a fallu trouver des astuces et stratégies pour favoriser la parole dans une classe de si jeunes élèves. L’étayage est très important : il est nécessaire de les accompagner pour permettre aux différents élèves d’apprendre à donner un avis en commençant à argumenter. L’enseignant doit reprendre les propos des élèves : L’usage de la philosophie est déjà une première étape dans l’amélioration du climat de classe. En effet, les élèves apprennent à mettre des mots sur ce qu’ils pensent, à écouter les autres enfants et à exprimer un avis tout en respectant celui de leurs camarades.

Pour cela, le dispositif qui me semblait le plus propice à la maternelle était le courant Lévine. Dans ce dispositif, l’enfant est un interlocuteur valable et développe son esprit critique. Lors de la première séance, j’avais posé la question de ce qu’était la colère et de ce qui pourrait nous mettre en colère. Mais au bout d’un tour et demi, les élèves avaient épuisé leurs idées. Il a fallu que je change totalement ma façon de faire et à présent, ça ne ressemble plus du tout à la façon de Lévine pur. De ce fait, je pose une question à chaque tour : parfois pour approfondir leurs propos et d’autres fois, pour leur donner de nouvelles idées et ainsi les aiguiller pour éviter de tourner autour des mêmes phrases. Pour la période 1, je suis également partie de livres (Les émotions de Gaston) pour leur donner un support et permettre aux élèves de puiser dedans s’ils n’avaient pas d’idées. Ces histoires nous ont permis de déclencher les premières paroles. A partir de la moitié de la période 3, nous avons modifié ce fonctionnement. En effet, les règles étaient connues et commençaient à être de plus en plus maîtrisées de la part de tous. Ainsi, la parole est devenue plus simple à distribuer. A présent, les élèves lèvent la main pour demander la parole. Evidemment, je privilégie ceux qui n’ont pas encore parlé et ils le savent comme par exemple : Ce dispositif fonctionne très bien pour le moment malgré le fait qu’il est de plus en plus éloigné du courant Lévine. Je vais essayer, en période 5, de mettre en place un maître de la parole pour qu’ils puissent distribuer la parole à chaque élève en essayant de privilégier ceux qui n’ont pas encore ou peu parlé.

Pour débuter l’année, il m’a semblé nécessaire de commencer la philosophie avec les émotions. Lors de la rentrée, beaucoup d’élèves étaient violents, n’arrivant pas tout le temps à dire ce qu’ils ressentaient. C’était très difficile, autant pour les élèves qui subissaient les coups que pour les élèves qui les donnaient. Le climat de classe était alors très mal parti et sans doute parce qu’il s’agit de ma première année, j’ai senti une pression supplémentaire. Qu’ils mettent des mots sur leurs émotions étaient devenu ma priorité dans cette discipline. Effectivement, si un enfant a déjà des difficultés à définir ce qu’il ressent, il me semble difficile de pouvoir envisager un début d’argumentation sur un point de vue. De plus, aider les enfants à mettre des mots sur leurs émotions permet également d’améliorer le climat de classe et ainsi résoudre la violence en douceur puisque cela prend du temps. Nous avons commencé à philosopher sur la violence lors de la deuxième période. Cependant, ce terme est un concept très compliqué, surtout pour cet âge. De ce fait, nous avons démarré par les différences filles/garçon puis les différences entre chaque individu. En troisième séance, nous avons discuté au sujet de la moquerie. La quatrième séance a porté sur une analyse d’image. Les enfants ont vu cette image : De ce fait, les trois séances suivantes ont été faites par groupes de 5. Ce fonctionnement, bien que difficile pour avoir beaucoup d’idées, m’a permis d’établir avec eux les règles de parole ainsi que de déclencher la parole de certains qui étaient très timides. Etant donné que le groupe était très restreint (voir Plan de la période 1), nous nous sommes assis autour d’une table. Les enfants avaient l’impression d’être en atelier, ce qui a fait disparaitre la peur de certains. Néanmoins, après réflexion, je me suis dit qu’il aurait été plus judicieux de se mettre en cercle dans un espace différent comme le coin bibliothèque, plutôt confortable. Ainsi, les élèves auraient peut-être réussi à se placer dans une posture de petits .

 

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