Apports de la musicotherapie dans le rétablissement comportemental animale en condition aversive

Caractéristiques éthologiques des rats

Structure sociale : Ce sont des animaux sociaux, mais leur structure sociale diffère en fonction de la densité de la population . En effet, dans leur habitat naturel, si l’environnement est pauvre, la densité des rats reste faible, un mâle alpha monopolisant seul le terrier et les femelles. La structure est alors polygyne et le rat se montre territorial .
Dans les environnements plus riches, urbains notamment, la densité en rats augmente. Ils s’organisent alors en clans multimâles et multifemelles, sans territorialité stricte. Une hiérarchie peut se métrât en place entre les mâles qui entrent en compétition pour les femelles en œstrus . Les rats sont des animaux nocturnes, qui dans leur environnement naturel vivent dans des terriers hypogées . En captivité, ils sont de ce fait actifs plutôt la nuit, ainsi qu’à l’aube et au crépuscule. Budget-temps : Le sommeil occupe la place la plus importante du budget-temps des rats. Ils y consacrent plus de 60 % de leur temps.
L’alimentation est également une part importante du budget-temps, bien que fractionnée en petites séquences tout au long de la journée et de la nuit. Elle peut représenter près de 15 % du budget-temps . Le comportement de toilettage fait de même partie des comportements essentiels du rat. Il s’y adonne près de 40 % de son temps d’éveil .
Le rat présente régulièrement des interactions sociales avec ses congénères. Qu’elles soient positives ou négatives, ces interactions occupent presque 10 % du budget-temps de l’espèce. Le rat occupe également ses journées en explorant régulièrement tous les recoins du milieu de vie qui lui est proposé. Il passe environ 5 % de son temps à explorer son milieu et à s’y déplacer .

Comportement de prédation

La prédation n’est pas un comportement pathologique mais un comportement normale du répertoire félin, de plus stimuli, les postures, les systèmes intégrateur impliqués et les neurotransmetteurs mis en jeu sont très différent de ceux retrouves dans les réactions agressive. Les comportements sensorimoteurs sont appris par le rat suivant plusieurs principes. Tout d’abord, l’analyse des informations somatosensorielles est en permanence influencée par les données collectées par les rats. Ces derniers évaluent constamment les informations, afin de pouvoir appréhender plus précisément ce qui va se passer dans leur environnement : les rats réévaluent en permanence le passé à différents moments et combinent cela à leurs connaissances et leurs perceptions actuelles afin de mieux appréhender le futur. Cela leur sert autant que leur petite taille et leur mode de vie nocturne pour éviter les prédateurs. Les informations provenant de différentes aires spatiales sont intégrées simultanément par le rat .

Le système sensoriel de l’olfaction du rat

Le système olfactif analyse les odeurs en traitant des molécules appelées odorants . Ces odorants peuvent être orientés : Vers le système olfactif accessoire via l’organe voméronasal ; ce système est impliqué préférentiellement dans le traitement des odeurs liées à des comportements stéréotypés, plus particulièrement le comportement sexuel.
Vers le système olfactif principal ; ce système est impliqué dans des tâches plus complexes, liées à l’apprentissage et à l’intégration d’informations d’autres modalités sensorielles. La séparation stricte de ces deux voies fait actuellement l’objet d’un débat, car certaines observations suggèrent l’existence d’interactions mutuelles entre ces deux système . Nous nous intéresserons par la suite uniquement au système olfactif principal, comprenant l’épithélium olfactif, le bulbe olfactif principal (nous l’appelleront bulbe olfactif par commodité), et les cortex piriforme et entorhinal latéral. Les odorants entrent en contact avec les neurorécepteurs situés dans la cavité nasale, dans la muqueuse olfactive (épithélium olfactif). Les axones de ces neurorécepteurs traversent l’os qui sépare la cavité nasale et le cerveau pour rejoindre le bulbe olfactif. Les neurorécepteurs possèdent des cils qui réagissent aux contacts entre les odorants et des protéines réceptrices en déclenchant un signal électrique. Il y a plusieurs types de protéines réceptrices, donc plusieurs types de récepteurs ; les axones des neurorécepteurs d’un même type sont regroupés dans un même noyau appelé glomérule au sein du bulbe olfactif. Les cellules mitrales, connectées à ces glomérules, acheminent l’information jusqu’aux cortex piriforme et entorhinal via le tractus olfactif latéral. Le nombre relatif de neurones à chacun de ces niveaux détermine un système de convergence-divergence. En effet, il y a d’abord forte convergence de l’étage des neurorécepteurs vers les cellules relais du bulbe olfactif, car ces dernières sont environ 1000 fois moins nombreuses que les neurorécepteurs. En revanche, les cellules relais du bulbe olfactif se projettent sur un nombre beaucoup plus élevés des cellules pyramidales du cortex pririforme et entorhinal, tous les deux très étendus. On peut donc penser que la représentation neuronale de l’odeur sera particulièrement « contrastée » au niveau du bulbe avant d’être acheminée vers les autres territoires corticaux. Au sein du bulbe olfactif, les neurones relais établissent des connexions dendro-dendritiques réciproques avec deux catégories d’interneurones : les périglomérulaires et les granulaires. Ces interactions nombreuses avec ces interneurones inhibiteurs devraient donc logiquement jouer un rôle important dans la construction de la représentation neuronale du stimulus, tant dans sa dimension spatiale que temporelle.

Stress sonore et environnement enrichi

Le son est perçu par l’oreille qui est d’une complexité incroyable. C’est elle qui sert d’interprète entre un son et le cerveau. Elle est composée de trois parties, l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne, qui fait partie intégrante du cerveau. Certains de ces réseaux neuronaux sont même exclusivement dédiés au traitement de la musique. La preuve a été maintes fois apportée par des personnes qui, après avoir subi des lésions cérébrales, ont perdu l’usage de la parole, alors qu’elles ont gardé intact leur cerveau musical.
La musicothérapie est une des composantes de l’art-thérapie qui consiste à utiliser la musique comme outil thérapeutique. La musicothérapie utilise le son et la musique sous toutes ses formes, pour rétablir, maintenir ou améliorer la santé mentale, physique et émotionnelle d’une personne. Le concept de l’environnement enrichi englobait au départ des éléments physiques introduits dans l’espace de l’animal. Depuis les travaux de (Bruscia K., 1998), définissant l’Umwelt c’est-à-dire le monde intérieur de l’animal, ce concept s’est élargi à l’addition d’éléments cognitifs pouvant améliorer les ripostes adaptatives des animaux.
Le son agréable reproduisant un état d’homéostasie cérébral permet au rat de contrecarrer les effets néfastes de la situation aversive. Nos résultats tracent un début prometteur dans cette voie. En effet les lots ayant eu un EE et un son agréable affichent des profils comportement proches du témoin et de l’éthogramme des rongeurs .
L’absence de référents dans ce domaine nous empêche de tirer des tendances hâtives sans au préalable revisiter quelques paramètres neurobiologiques. Ainsi le circuit de récompense impliqué dans la mémorisation et les émotions doit être investi.
Les recherches en neurosciences attestent que la musique peut stimuler des fonctions vitales car elle active les circuits neuronaux de la gratification, elle réduit les activations des régions cérébrales en jeu dans les émotions négatives et augmente la résistance au stress . Elle peut permettre d’affronter la mort avec courage ou de calmer les angoisses des bébés. De fait, elle est donc utilisée ces dernières années à des fins thérapeutiques.

Table des matières

1. INTRODUCTION 
2. MATERIEL ET METHODES
2.1. Matériel biologique
2.1.1. Animaux d’élevage
2.1.2. Condition d’élevage
2.1.3. Lotissement des animaux
2.1.4. Protocole expérimentale
2.2. Méthode
2.2.1. Stress de prédation
2.2.2. Stress de sonore
2.2.2.1. Mesure du son
2.2.2.2. Comparatif du son en décibels
2.2.2.3. Méthode pour mesurer le son
2. 2.3. Stress combiné prédation, sonore
2. 2.4. Environnement enrichi (son musical)
2.2.4.1. La musicothérapie (Environnement enrichi)
2.2.4.2. Choix de la musique
2.2.5. Tests comportementaux
2.2.5.1 : Test de champ ouvert (Open Field)
2.2.5.2 : Test labyrinthe en croix surélevée (Plus Maze)
2.2.5.3 : Test reconnaissance olfactif
2.2.6. Prise alimentaire et le poids des rats
2.2.7. Prélèvement sanguins
2.2.8. Prélèvement des organes
2.2.9. Mesure de la glycémie
2.2.10. Dosage de l’ACTH
2.2.10.1. Principe de dosage l’ACTH
3. RESULTATS
3.1. Les tests comportementaux
3.1.1. Variation des paramètres de test du champ ouvert (l’open Field)
3.1.1.1. Nombre des carreaux traversé
3.1.1.2. Nombre de redressement
3.1.1.3. Nombre de défécation
3.1.1.4. Temps d’immobilité
3.1.2. Test du labyrinthe en croix surélevée
3.1.2.1. Temps passé dans les bras ouverts
3.1.2.2. Temps passé dans les bras fermés
3.1.2.3. Nombre d’entrées dans les bras ouverts et fermés
3.3. Test de reconnaissance olfactif
3.3.1. Temps de latence
3.3.2. Temps de latence pour le 1er choix
3.3.3. Variation des choix entre sciure nid et sciure propre
3.3.3. Variation de temps passé dans le centre
3.4. La prise alimentaire
3.5. Le poids corporel
3.6. Variation de la glycémie
3.7. Variation des paramètres immunitaires
3.8. Poids relatifs des organes
3.9. Taux d’ACTH
4. DISCUSSION
4.1. Caractéristiques éthologiques des rats
4.1.1. Structure sociale
4.1.2. Budget-temps
4.2. Comportement
4.2.1. Comportement de prédation
4.2.2. Comportement alimentaire
4.2.3. Comportement dipsyque
4.2.4. Comportement de toilettage
4.2.5. Repos et veille
4.3. Perception de l’environnement
4.3.1. Rôle de la vue
4.3.2. Rôle de l’ouïe
4.3.3. Rôle de l’odorat
4.4. Le système olfactif
4.4.1. Chez le rat
4.4.2. Le système sensoriel de l’olfaction du rat
4.5. Stress sonore et environnement enrichi
5. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
6. REFERENCE
ANNEXE

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