Aspects épidémiologiques et parasitologiques du paludisme diagnostiqué

Aspects épidémiologiques et parasitologiques
du paludisme diagnostiqué

Le paludisme ou malaria est une maladie parasitaire due à la présence et à la multiplication dans  l’organisme humain de protozoaires du genre Plasmodium. Ils sont transmis à l’homme par la piqûre de moustiques femelles infestés du genre Anopheles. 2-Epidémiologie 

 Les Agents pathogènes 

 Taxonomie Phylum : Apicomplexa Classe : Sporozoea Sous-classe : Coccidia Ordre : Eucoccidiida Sous-ordre : Haemosporina Famille :Piasmodiidae Genre :Plasmodium Espèces : Plasmodium falciparum P. malariae; P. ovaLe; P. vi vax ; P. knowlesi. Il existe d’autres espèces de Plasmodium parasites des animaux. 

Morphologie – P.falciparum 

L’ hématie parasitée : elle reste inchangée. Cependant on peut voir des hématies crénelées qui contiennent des parasites adultes. De même on peut aperc.evoir dans l’hématie des tâches de Maurer. Le trophozoïte a un cytoplasme qui est régulier, uniforme constitué par un anneau fm ou épais chez le trophozoïte âgé coloré en bleu, pâle par la coloration de Giernsa .Il présente 1 noyau disposé en bague à chaton ou 2 noyaux entourés par le cytoplasme. 5 Le gamétocyte: il a une forme de banane ou de croissant, bleu (mâle) et bleu foncé (femelle), le noyau rouge est bien visible. On observe un pigment sous forme de grains bleu noir situé au centre du cytoplasme (mâle) ou dispersé (femelle). ? P. malariae L’hématie parasitée : elle est rétractée et normochrome. Le trophozoïte a son cytoplasme en forme d’anneau bleu soutenu épais~ avec quelques grains de pigment jaune noirâtre (pigment malarique ). Parfois il est disposé en bande (équatoriale ou écharpe). Les gamétocytes : ils sont ovales ou arrondis de grande taille de couleur bleu foncé (femelle) et bleu clair (mâle). Le noyau sous fom1e de tâche ronde contre le bord. On note la présence d’un pigment malarique dans le cytoplasme. ? P. ovale Les hématies parasitées : elles sont ovalisées à extrémité frangée avec présence de granulation de Schüffner. Le trophozoïte jeune : son cytoplasme est assez régulier, bleu. Son noyau a une seule tâche avec le pigment malarique sous forme de grains dispersés. Le gamétocyte est arrondi et n’occupe pas la totalité de l’hématie ? P. vivax L’hématie parasitée est de taille normale et présente de fines granulations de Schüffner. Le trophozoïte occupe le 113 de 1 ‘ hématie et a un aspect an1oeboïde. Le cytoplasme est étiré en tout sens, déformé, très polymorphe. Le g,amétocyte est arrondi ou ovalaire et occupe la quasi-totalité de l’hématie, le noyau est excentré et le pigment abondant. > P. knowlesi C’était un parasite du smge (Macaque) de l’Asie du Sud-Est. Actuellement, plusieurs centaines de cas de paludisme dus à cette espèce ont été rapportés chez l’homme dont entre autre 5 cas au Philipinc, dont 4 mortels. 6 Au microscope, P.knowlesi ressemble à P. malariae, mais le confondre pourrait être gravissime car contrairement à ce dernier, il peut être létal pour l’homme. Seul point positif, il est à ce jour, sensible à la chloroquine en monothérapie . 

 Habitat 

Le Plasmodium est un parasite intra-cellulaire retrouvé chez l’homme au niveau du foie et des hématies. Chez l’anophèle on le retrouve au niveau intestinal, au niveau de la trompe. 

Biologie

Le Plasmodium se nourrit par pinocytose à partir de l’hémoglobine qui est dégradé donnant 1 ‘hémozol »ne. Il se nourrit également de glucose. 

Le vecteur

 Les vecteurs du paludisme humain appartiennent au genre Anopheles qui fait partie de la famil le des Culicidae et de l’ordre des Diptères. Sur plus de 500 espèces d’anophèles connues, près d’une cinquantaine sont capables de transmettre 1 es parasites. Chacune de ces espèces a des préférences pour des biotopes particuliers. Seules les femelles assurent la transmission des agents du paludisme. Les principaux vecteurs rencontrés en Afrique de l’Ouest sont Anopheles gambiae sensu latu ct Anopheles funestus . Le pouvoir vecteur dépend de plusieurs facteurs: génétique (compatibilité vecteur-parasite), physiologique (longévité du moustique) et l’anthropophilie. Le développement des anophèles comporte une phase aquatique avec des stades pré-imaginaux et une phase aérienne qui est le stade d’imago:  • La phase pré-imagina1e ou aquatique comprend trois stades qui sont l’œuf, la larve, et la nymphe. Sa durée est au minimum de 12 jours en zone tropicale, mais peut atteindre un mois en zone tempérée. • L’accouplement des adultes se fait au début de la phase aédetme. Il est unique. La jeune femelle part alors à la recherche de son premier repas san gu m. • Ces repas de sang permettent la maturation des ovmres jusqu’à la production des œufs. Ceux-ci sont déposés à la surface de l’eau dans des gîtes adaptés à l’espèce. L’ensemble de ce processus de repas de sang~ de digestion et maturation des ovocytes aboutissant à la ponte est le cycle gonotrophique, dont la durée est en zone tropicale de deux à trois jours. La longévité du moustique adulte est de trois à quatre semaines [7]. Ainsi, une femelle effectue rarement plus de dix repas sanguins au cours de sa v te. Figure 1: Anophèle femelle après un repas de sang 

Modes de contamination 

On note plusieurs moyens de transmission, par : – piqûre d’un anophèle infesté, principal mode de contamination ; transmission materno-fœtale par voie transplacemaire; incubation lors des transfusions de sang de donneur infesté et de piqüres (matériel ayant précédemment servi à des patients infestés). 

 Réservoir de parasites 

L’homme et l’anophèle infesté sont les principaux réservoirs de parasite. Néanmoins, P. malariae, P. knowlesi ont été également trouvés chez les ammaux. 

Cycle évolutif

 Il comporte deux phases • une phase asexuée ou schizogonique chez l’homme • une phase sexuée ou sporogonique chez le moustique (l’anophèle) 2.5.1 Le cycle asexué ou schizogonique Il comporte deux étapes : une étape hépatique et une étape sanguine. • L’étape hépatique ou exo-érythrocytaire se déroule dans le foie. Les sporozoïtes inoculés par le moustique traversent le revêtement endothélial des capillaires sinusoïde.s et pénètrent dans l’hépatocyte où ils se transforment en trophozoïtes qui se divisent pour former des schizontes intra-hépatiques appelés corps bleus. La lyse du schizonte hépatique libère de nombreux mérozoïtes qui passent dans la circulation sanguine, initiant la deuxième étape. • La deuxième étape ou cycle endo-érythrocytaire: chaque mérozoïte pénètre par endocytose dans une hématie et s’y transforme en trophozoïte ; celui-ci se développe jusqu’à diviser son noyau, formant alors un schizonte.La lyse de l’hématie parasitée entraîne la libération de huit à 9 vingt-quatre mérozoïtes selon 1 ‘espèce plasmodiale qm débutent de nouveaux cycles endo-érythrocytaires. • Après plusieurs schizogonies sanguines, certains mérozoïtes donnent naissance à des éléments sexués appelés gamétocytes mâles et femelles qui permettront la poursuite du cycle chez le moustique. Multiplication dtlns lemouUtque (envirQn 2 semaines) MérOlOitel \ \ Globt4l~s rouges Figure 2: Cycle de vie du Plasmodiumfalciparum chez l’homme 

Le cycle sexué ou sporogonique

 Les gamétocytes sont absorbés par l’anophèle lors de son repas sanguin. Dans l’estomac de celle-ci, ils se transfon11ent en gamètes mâles et femelles. La fécondation des gamètes femelles va donner des œufs mobiles ou ookinètes qui vont traverser la paroi de l’estomac. Au niveau de sa face externe, ils deviennent des oocystes dans lesquels vont s’individualiser des sporozoïtes. L’éclatement de l’oocyste va libérer les sporozoïtes, lesque.ls gagneront les glandes salivaires de l’anophèle. Ce sont ces sporozoi’tes qui vont infecter l’homme. La durée de ce cycle varie en fonction de la température extérieure et de l’espèce plasmodiale. 10 Elle dure environ dix jours dans les conditions optimales de température. Elle s’allonge si la température est basse et s’arrête pour des températures moyennes inférieures à l 6°C pour P. vivax et l8°C pour P.falciparum [7]. 2.6- Facteurs favorisants a) D’ordre général Facteurs climatiques – Température : le cycle sporogonique exige une température minimale de 20-25°c pour P. jàlciparum. L’humidité favorise la pullulation des anophèles La pluie favorise la création des collections d’eau qui vont devenir des gites larvaires et donc le développement des anophèles. Le vent favorise la dispersion du vecteur. Facteurs environnementaux Les collections d’eau, les inondations, l’irrigation favorisent le paludisme. Facteurs socio-économiques Faible niveau socio-économique Migration des populations à l’occasion des travaux saisonniers ou de guerre. 

D’ordre individuel

 L’âge : les enfants de moins de 5 ans sont les plus exposés car ils n’ont pas développé une immunité de prémunition. Grossesse : les défenses immunitaires sont amoindries. Profession : riziculteurs, agriculteurs, maraîchères plus exposés à la piqûre d’anophèle. 2.7- Paramètres épidémiologiques Dans la zone intertropicale, chaude et humide, abondent les anophèles capables d’assurer en permanence la transmission des hématozoaires, le paludisme à P.falciparum y est endémique. Selon l’intensité de l’impaludation on distingue 11 des zones : holo-endémiques, hyper-endémiques méso-endémiques, hypoendémiques. L’endémie palustre est appréciée à l’aide d’indices épidémiologiques. Indices relatifs à l’anophèle : indices entomologiques – Indice sporozoïtique; % d’anophèles porteurs de sporozoïtes : ce sont les véritables transmetteurs de la maladie humaine. – Indice oocystique ou% d’anophèles porteurs d’oocystes Indices relatifs à l’homme : indices paludométriques – Indice plasmodique ou % d’humains porteurs d’hématozoaires. • Hypo-endémique : IP < 10% • Méso-endémique:< IP < 50% • Hyper endémique: 51 < TI) < 75% • Holo-endémique: IP> 75% – Indice gamétocytique (% d’humains porteurs de gamétocytes sanguins): ce sont les véritables réservoirs de parasite. – Indice splénique ou % de sujets examinés présentant une splénomégalie ; Ces indices concernent les enfants âgés de 2 à 9 ans et permettent le classement en zones d ‘hypo-endémie (IS de 0-10% ), en zone de mésoendémie (IS de 11-50%), en zone d’hyper-endémie (IS de 51-75%) et en zone d’holo-endémie (IS > 75%). 2.8-Répartition géographique Le paludisme est inexistant à une altitude supérieure à 2000 mètres. Il sévit actuellement dans plus de cent pays essentiellement les plus pauvres d’Afrique, d’Amérique du Sud et du Centre d’Asie. Tl est endémique partout où les conditions climatiques du milieu permettent Pimplantation de l’anophèle et 1 ‘accomplissement de son cycle de reproduction. Les cas récemment découverts dans les pays où le paludisme a été éradiqué sont le fruit du paludisme 12 d’importation et des aéroports du fait du nombre de plus en plus important des déplacements vers les pays tropicaux .

Table des matières

 INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1-Définition
2-Epidémiologie
2.1- Les Agents pathogènes
2.1.1- Taxonomie
2.1.2- Morphologie
2.1.3- Habitat
2.1.4-Biologie
2.2-Le vecteur
2.3 Modes de contamination
2.4- Réservoir de parasites
2.5- Cycle évolutif
2.5.1 Le cycle asexué ou schizogonique
2.5.2 Le cycle sexué ou sporogonique
2.6- Facteurs favorisants
2.7- Paramètres épidémiologiques
2.8-Répartition géographique
3. Symptomatologie
3.1 Paludisme asymptomatique
3.2 Paludisme symptomatique
3 .2.1 Paludisme simple
3.2.2 Paludisme grave
3.3 Formes selon le terrain
3.3.1 Paludisme de l’enfant
3.3.2 Le paludisme congénital
3.3.3 Paludisme de la femme enceinte
4. Diagnostic biologique
4.1- Modifications séro-hématologiques et biochimiques
4.2- Diagnostic parasitologique
4.2.1. Prélève1nents
4.2.2. Techniques
4.2.3 Résultats
4.3- Diagnostic immunologique spécifique
4.3.1- Détection d’antigènes :Test de diagnostic rapide
4.3.2- Recherche des anticorps spécifiques
4.3- Diagnostic moléculaire
5. Traitement
5.1- Les antipaludiques actuellement utilisés
5.2- Indications
6- Prophylaxie
6.1-Individuelle : la chimio-prophylaxie individuelle
6.2-Collective : la lutte anti-vectorielle
6.3- Programme de lutte au Sénégal
DEUXIEME PARTIE
!.CADRE D’ETUDE
II. TYPE ET PERIODE D’ETUDE
III.POPULA TION D’ETUDE
IV.COLLECTE DE DONNEES
l.Outil de collecte
2.Variables étudiées
V. EXAMENS DE LABORATOIRE
1. Goutte épaisse
2. Frottis sanguin
VI. SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES
VIL RES{JL TA TS
VII-1 Caractéristiques de la population étudiée
Vll.l.l Répartition en fonction du temps
V 11. 1 .1 .1 Répartition en fonction de 1’année
Vll.l.l.2 Répartition selon le mois
V.1.1.3 Répartition cumulée en fonction de la saison
VII.l.2 Répartition en fonction des caractéristiques de 1 ‘échantillon étudié
V ll.l.2. 1 Répartilion en fonction de la tranche d’âge
V.l.2.2 Répartition en fonction du sexe
VII.l .2.3 Répartition selon le statut
Vll.l.3 Répartition en fonction du service demandeur
Vll-2 Fréquence et variations des GE positives
VII.2.1. Fréquence des GE positives en fonction du temps
VII.2.1.1. Selon l’année
Vll.2.1.2. Selon le mois
Vll.2.1.1. Selon la saison
VII.2.2. Fréquence des GE positives en fonction des caractéristiques de l’échantillon
VII.2.2.l Fréquence en fonction de la tranche d’âge
VJ1.2.2.2 Fréquence en fonction du sexe
VII.2.2.3 Fréquence en fonction du statut
Vll.2.3. Prévalence des GE positives en fonction du service
Vll.3 Variation de la densité parasitaire moyenne
V ll.3 .1 En fonction du temps
VII.3.1.l En fonction de l’année
VII.3 .1.2 En fonction du mois
VII.3 .1.3 En fonction de la saison
VII.3.2 En fonction des caractéristiques de l’échantillon étudié
VII.3 .2 .1 selon le sexe du patient
VII.3.2.2 Selon la tranche d’âge
VTT.3 .2.3 selon le statut du patient
VIIJ .3 En fonction du service demandeur
VII.4 Répatiition des classes de densité parasitaire
VII.4.1 En fonction du temps
V1T.4.1.1 Selon les années
VII .4.1.2 Selon les mois
VII .4.1.3 Selon les saisons
VII.4.2 En fonction des caractéristiques de l’ échantillon
Vll.4.2.1 Selon la tranche d’âge
Vll.4.2.2 Selon le sexe
VII.4.2.3 Selon le statut
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

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