ETUDE DE LA DISTRIBUTION DES ALLELES EBA-175 DANS DEUX DANS DEUX ZONES D’ENDEMICITE

 ETUDE DE LA DISTRIBUTION DES ALLELES EBA-175 DANS DEUX DANS DEUX ZONES D’ENDEMICITE

INTRODUCTION

Le paludisme est l’une des maladies infectieuses les plus fréquentes. Il est dû à un protozoaire appartenant au genre Plasmodium et est transmis par des moustiques femelles du genre Anopheles. Le paludisme à Plasmodium falciparum pose un réel problème de santé publique en Afrique et en Asie du Sud (Perce-da-Silva et al., 2011). En Afrique, un enfant de moins de 5 ans meurt toutes les 30 secondes. En 2013 près de 155 milles (78%) décès sur 584 milliers de cas d’accès palustre ont été enregistrés dans le monde (OMS, 2014). L’impact Économique est multiple et freine également le développement des pays affectés (OMS,2013).La propagation du paludisme est liée à plusieurs facteurs : parasitaire et vectoriel(mécanisme de résistance), environnemental (la pluviométrie et la pullulation des insectes vecteurs), les activités humaines (mises en place de rizières, de cultures maraîchères, de canalisations mal entretenues, des barrages hydro agricoles, …)(Betsi et al., 2012). Les moyens de lutte contre le vecteur et le parasite, bien que nombreux, sont de moins en moins efficaces. Des résistances aux insecticides et aux anti-malariques sont dorénavant des réalités difficilement contournables (Ariey et al., 2014) . La mise au point d’un vaccin efficace contre le paludisme est une priorité de santé publique et aura un fort impact dans le développement économique des pays affectés (Darriet, 2007). Plusieurs candidats vaccins provenant d’un nombre relativement restreint d’antigènes de P. falciparum sont en étude, mais leur complexité et leur diversité constituent des obstacles dans la mise en place d’un vaccin efficace (Chowdhury et al., 2009).L’un des antigènes majeurs et cible vaccinale de P. falciparum est l’EBA-175(Erythrocyte binding antigen 175) (Ndiaye et al., 2014). Cette protéine est localisée au niveau des micronèmes des mérozoïtes, permettant l’invasion des érythrocytes. Elle est connue comme étant le ligand principal de la glycophorine A de la membrane des érythrocytes. De Nombreuses études réalisées dans les régions hyper endémiques en Afrique ont démontré l’influence du polymorphisme allélique de EBA-175 dans l’issue de l’infection à P.falciparum (Chen et al., 2013). De plus, les différentes souches de P. falciparum observéesdans les zones endémiques, seraient un facteur important à prendre en compte en stratégievaccinale.Ainsi l’objectif principal de ce travail est d’évaluer le polymorphisme d’EBA-175chez des isolats de P. falciparum dans deux villes d’endémicité différente du Sénégal : Dakaret Tambacounda ; avec comme objectifs spécifiques d’évaluer les distributions par rapportaux sites d’étude, aux profils cliniques, au type d’infection puis selon l’âge et le sexe despatiens.Notre mémoire compte trois chapitres, le premier porte sur les généralités, le deuxièmechapitre présente le materiel et les méthodes utilisées et le troisième chapitre est consacré auxrésultats obtenus et à leur discussion.

Historique du paludisme

Le paludisme est une maladie parasitaire qui sévissait avant l’apparition des hominidés. Ce seraient des parasites d’origine africaine qui auraient évolué depuis plusieurs milliers d’années (Rich et al., 2009 ; Liu et al., 2010). C’est une maladie dont les complications mortelles sont apparues depuis plus de 1000 ans (Mu et al., 2002 ; Hay et al.,2004). Des fièvres mortelles d’origine paludique ont été rapportées dans des traités égyptiens datés d’environ 1500 ans avant JC (Ebers et Stern, 1875), ainsi qu’en Inde et en Chine plus de 2000 ans avant JC (Cox, 2010). Les signes cliniques du paludisme sont décrits depuis l’antiquité en Grèce par Hippocrate dans Le Livre des Épidémies. On attribuait alors au paludisme les miasmes émanant des zones marécageuses comme l’indique son étymologie(plus issu du latin “marais”). Giovanni Lancisi publie en 1717 une étude présentant la preuve que la maladie est transmise par des moustiques et introduit le terme malaria (mauvais air en italien). Son origine parasitaire n’est cependant découverte qu’à la fin du XIXème siècle, par Alphonse Laveran en 1880. La preuve de la transmission du parasite par la piqûre d’une espèce spécifique de moustique du genre Anopheles fût rapportée plus tard par le médecin britannique Ronald Ross en 1987 (Garnham, 1966 ; Harrison, 1978 & Desowitz, 1991).Actuellement, la recherche est orientée vers une lutte antivectorielle, un traitement curatif et prophylactique, une recherche de vaccin efficace. Le traitement du paludisme requiert de nouveaux produits efficaces contre les souches de P. falciparum résistantes. Troistypes de recherche vaccinale sont basés sur les antigènes issus des différents stades du cyclebiologique parasitaire :- Les vaccins anti-stade exo-érythrocytaire : visant à empêcher le sporozoïte de pénétrerou de se développer dans les cellules hépatiques ;- Les vaccins anti-stade sanguin asexué (antimérozoïte) : empêchant les mérozoïtes depénétrer ou de se développer dans les hématies ;- Les vaccins bloquant la transmission : induisant des anticorps qui empêcheraient la maturation des formes sexués du parasite chez l’anophèle.Le candidat vaccin le plus évolué est le RTS, S/AS02A développé chez GlaxoSmithKline en 1992. Depuis 2009, il est en phase III d’essais cliniques . D’autres études vaccinales portant sur différentes protéines du parasite sont menées partout dans le monde (GlaxoSmithKline et Malaria Vaccine Initiative, 2013).

GENERALITES SUR LE PALUDISME

Définition et Agents du Paludisme

Le paludisme est une érythrocytopathie due à un hématozoaire du genre Plasmodium,transmis par l’anophèle femelle (Martin, 1972). Selon le dictionnaire médical pour les régions tropicales, le paludisme est un malaise généralement accompagné de fièvre apparaissant pendant les quelques jours qui précèdent les accès paludéens aigus chez un sujet non prémuni.Les parasites responsables du paludisme sont des eucaryotes unicellulaires appartenant au genre Plasmodium, du phylum des Apicomplexa. Au sein des Apicomplexa, la lignée des Haemosporidia regroupe tous les parasites salariaux. Ces espèces se caractérisent par l’infection d’un hôte vertébré, la digestion de l’hémoglobine et un cycle de vie complexe comprenant l’ingestion du sang de l’hôte par un moustique vecteur (Valki 2004). Les Haemosporidia comprennent 4 genres : Leucocytozoon infectant une grande variété d’oiseaux,Haemoproteus infectant des sauriens (oiseaux et reptiles), Plasmodium infectant sauriens et mammifères, et Hepatocystis qui infectent des mammifères (Perkins et Schall, 2002). À ce jour, il existe cinq espèces plasmodiales recensées infectant l’Homme : Plasmodium Falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium malariae, Plasmodium ovale et Plasmodium Knowlesi.l’espèce la plus redoutable est le plasmodium falciparum causant 60% à 75% des cas de paludisme avec 90% de décès (Hay et al., 2004 et Bronner et al., 2009).L’agent vecteur est l’anophèle femelle adulte. Les moustiques anophèles se trouvent dans beaucoup de régions sauf l’Antarctique, mais le risque de transmission de parasites est plus élevé en Afrique subsaharienne, en Asie et dans les zones néo tropicales d’Amérique du Sud (Garel et al., 2002). Le genre Anopheles regroupe des moustiques du Sous-Règne des Métazoaires, Embranchement des Arthropodes, Sous-Embranchement des Trichites, Classe Des Insectes, Sous-Classe des Ptérygotes, Ordre des Diptères, Sous-Ordre des Nématocères,Famille des Culicidae, Sous-famille des Anophelinae et Genre Anopheles. Cette sous-famille comporte également deux autres genres : Bironella et Chagasia (Mouchet, 2004). Les facteurs bio écologiques favorisant le maintien et le développement des anophèles sont : la stagnation des eaux douces ou salées, les larves, les gîtes d’eau calme herbeuse, polluée ou boueuse à température comprise entre 26°C et 33°C (Dia et al., 2007 ; Obsomer et al., 2007).

 Cycle biologique de P. falciparum

Le cycle biologique de P. falciparum est complexe (figure 2) et implique deux hôtes : un moustique femelle du genre Anopheles et un hôte vertébré (par exemple l’homme). Le cycle comporte trois phases de multiplication successives dont deux phases de schizogonie(multiplication asexuée) chez l’hôte vertébré, intra-hépatocytaire puis intra-érythrocytaire, et une phase de sporogonie (multiplication sexuée) chez le moustique.Le parasite est transmis à l’homme par l’anophèle femelle lors de son repas sanguin ; le stade infectieux du parasite, appelé sporozoïte est inoculé dans la circulation sanguine. Très vite, les sporozoïtes se retrouvent dans les hépatocytes où ils se multiplient pour former des schizophrènes pré-érythrocytaires renfermant des milliers de mérozoïtes (Baldacci et Ménard, 2004 ; Kappes Et al., 2004). Ces derniers libérés envahissent les érythrocytes amorçant le stade asexué ducycle. Les signes cliniques n’apparaissent qu’à partir du moment où le cycle intra-érythrocytaire est en place. Le parasite à l’intérieur des hématies récemment envahies est au stade anneau. Ces anneaux deviennent des trophozoïtes qui, par divisions asexuées successives, forment des schizophrènes contenant 8 à 24 mérozoïtes. Ces derniers sont libérés par éclatement de la cellule sanguine. Ils envahissent à leur tour de nouvelles hématies. Les Gamétocytes, la forme sexuée différenciée du parasite, se développent à partir de certains mérozoïtes. Le moustique, lors de son repas sanguin, s’infeste.Dans l’intestin moyen du moustique, les micro gamètes évoluent en macro gamètes (stades extra-érythrocytaires sexués) en donnant un ookinète zygotique. Les ookinetes traversent la paroi de l’intestin et forment des oocystes qui vont se transformer en sporozoïtes. Ces dernières migrent jusqu’aux glandes salivaires du moustique, prêts à démarrer un nouveau cycle au prochain repas sanguin.

Table des matières

 INTRODUCTION 
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 
I-HISTORIQUE DU PALUDISME

II-GENERALITES SUR LE PALUDISME

II.1-DEFINITION ET AGENTS DU PALUDISME

II.2-CYCLE BIOLOGIQUE DE
Plasmodium falciparum
II.3-L’IMMUNITE DANS LE PALUDISME

II.4-LES FORMES PALUSTRES

II.4.1-FORMES PALUSTRE SIMPLES

II.4.2-LES FORMES PALUSTRES GRAVE

II.5-EPIDEMIOLOGIE (DISTRIBUTION ET REGIONS A RISQUE DU PALUDISME)

II.6
LE PALUDISME AU SENEGAL
II.7
PROBLEMATIQUE
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODE
I-MATERIEL

I.1-MATERIELS ET REACTIFS DE LABORATOIRE

I.2-MATERIELS BIOLOGIQUE

I.3-GENE D’INTERET

II-METHODES

II.1-ACQUISITION ET PRELEVEMENTS SANGUINS

II.2-EXTRACTION D’ADN PARASITAIRE

II.3-TYPAGE GENETIQUE DU GENE EBA-175 PAR PCR NICHEE

II.4-ELECTROPHORESE DU PRODUIT PC

CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
I-RESULTATS

I.1-AMPLIFICATION DU GENE
EBA-175 plasmodium falcifarum ET FAMILLESALLELIQUES (F-FRAGMENT, C-FRAGMENT)
I.2-DISTRIBUTION DES ALLELES
EBA-175
I.3-DISTRIBUTION DES GENOTYPES D’
EBA-175 
I.4-GENOTYPES
EBA-175 ET PROFIL CLINIQUE
I.5-DISTRIBUTION DES INFECTIONS

I.6-DISTRIBUTION DES GENOTYPES PAR RAPPORT AU SEXE

I.7-DISTRIBUTION DES GENOTYPES PAR RAPPORT AUX CLASSES D’AGES

II-DISCUSSION

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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