Généralités sur la fièvre aphteuse (FA)

Généralités sur la fièvre aphteuse (FA)

Les écrits les plus anciens, décrivant fort probablement la fièvre aphteuse (FA) ont été proposés par Hieronymus Fracastorius en 1546 à Venise (Italie). En effet, cet auteur a décrit cette maladie comme étant hautement contagieuse et ne touchant que le bétail. Les animaux atteints avaient des aphtes dans la cavité buccale et sur les pieds (Fracastorius 1546 cité par Tekleghiorghis 2014). En 1897, Loeffler et Frosch ont mis en évidence le virus responsable de la fièvre aphteuse (Loefller et Frosch 1898). Pendant de nombreuses années après sa découverte, la recherche sur le virus de la fièvre aphteuse (FMDV) a été limitée par l’absence d’un modèle animal expérimental approprié pour étudier la maladie. Par la suite, en 1920 un modèle animal expérimental pour l’étude de la fièvre aphteuse a été établi par Waldmann et Pape en utilisant le cobaye (Waldmann et Pape 1920). En 1922, un nouveau progrès a été réalisé lorsque Vallée et Carré ont démontré qu’il existait différents types antigéniques du virus de la fièvre aphteuse (sérotypes) suggérant la possibilité que le même animal soit infecté successivement (Vallée et Carré 1922). Ils ont ainsi découvert 2 sérotypes nommés en fonction de leur origine, O (pour Oise, un département du Nord de la France) et A (pour Allemagne). Quatre ans plus tard, en 1926, Waldmann et Trautwein ont découvert en Allemagne un troisième type antigénique qu’ils ont appelé C (Waldmann et Trautwein 1926). Ainsi, les trois premiers sérotypes sont devenus connus, nommés par accord international, Vallée O, Vallée A et Waldmann C et plus tard simplement O, A et C.

Deux nouveaux sérotypes ont été identifiés en 1948 dans des échantillons prélevés au Bechuanaland (Botswana) et en Rhodésie du Nord (Zambie). Des tests rétrospectifs sur des échantillons de Rhodésie du Sud (Zimbabwe) des années 1930 ont permis de détecter ces deux nouveaux sérotypes ainsi qu’un troisième nouveau sérotype. Ces nouveaux sérotypes ont été nommés SAT (Southern African Territories) 1 à 3 (abrégés en SAT 1, SAT 2 et SAT 3) ) (Brooksby 1958). Le septième sérotype, désigné Asia1, a été identifié pour la première fois au début des années 1950, lorsque des virus ont été isolés en Inde en 1951 et 1952 (Dhanda, Gopalakrishnan, et Dhillon 1957) et au Pakistan en 1954 (Brooksby et Rogers 1957). Par conséquent, actuellement 7 sérotypes ont été décrits, immunologiquement distincts du virus de la fièvre aphteuse, puisqu’il n’y a pas de protection croisée entre ces sérotypes (Brooksby 1982). De plus, pour chaque sérotype, il existe plusieurs sous-types génétiques et antigéniques avec différents degrés de virulence (Fontaine, Mackowiak, et Roumiantzeff 1968; Kitching et al. 1989; Pereira 1976; Rweyemamu 1984; Toma 2003; Vallée et Carré 1922).

Répartition géographique et importance économique

Le développement de techniques permettant la croissance du virus in vitro a été crucial pour la production à grande échelle de vaccins et pour le dosage précis de l’infectiosité du virus (titre viral). De 1926 à 1936, ce sont les travaux de Vallée, Carré et Rinjard (action du formol sur le virus provenant de l’épithélium lingual de bovin infecté) (Vallée, Carré, et Rinjard 1926), puis ceux de Schmidt (adsorbabilité du virus de la fièvre aphteuse sur hydroxyde d’aluminium) (Schmidt 1936) et ceux de Waldmann et Köbe, qui ont permis d’obtenir le premier vaccin contre la fièvre aphteuse : un virus formolé, adsorbé sur hydroxyde d’aluminium et chauffé (Waldman et Köbe 1938). Depuis que Maitland et Maitland (1931) et Hecke (1930, 1931) ont signalé le succès de la culture du virus de la fièvre aphteuse dans des tissus embryonnaires de cobayes, un certain nombre de méthodes in vitro de propagation du virus ont été étudiées en vue de remplacer l’animal vivant comme source du virus dans la production de vaccins, c’est le cas notamment de la méthode décrite par Frenkel en 1947, dans laquelle le tissu épithélial de la langue du bovin est utilisé (Frenkel 1947). C’est sur cette base que se sont développés les programmes de vaccination initiés en Europe dans les années 1950 (Barteling et Vreeswijk 1991; Henderson et Galloway 1953).

 

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