Importance du blé dur

 Importance du blé dur

Les céréales à pailles sont des monocotylédones de la famille des graminacées par ordre d’importance, le riz, le blé, le maïs et les pommes de terre sont les principaux aliments de base dans le monde (Walter, 1984). Le blé dur (Triticum durum. Desf.) est l’une des principales ressources alimentaires de l’humanité (Roudart, 2006) à raison de 75 % de la production, destiné aussi à l’alimentation des animaux à raison de 15 % de la production et à des usages non alimentaires (Feillet, 2004). La semoule issue des grains de blé dur est à l’origine de produits alimentaires très divers : Pâtes alimentaires, du couscous et à bien d’autres produits comme le pain, le frik, et divers gâteaux (Troccoli et al., 2000). La paille est utilisée comme litière et comme aliment pour les animaux (Doré et Varoquaux, 2006). Le blé dur à une grande valeur nutritionnelle, suite à sa richesse en protéines et la présence du gluten, qui donne aux pâtes alimentaires un meilleur terme à la cuisson (Hébrard, 1996), il renferme en plus d’acides aminées, des lipides, des glucides, quelques sels minéraux et des vitamines (tableau 1) (Autran et Boudret, 1975). Tableau 1 : Composition qualitative pour 100 g de grains entiers du blé dur (Hébrard, 1996). Constituants. Quantité. Constituants. Quantité. Eau (g) Energie (kj) Energie (kcal) Glucides (g) Lipides (g) Protides (g, N x 6, 25) Fibres alimentaires (g) Vit B2 (mg) Vit E (mg) Acide folique (mg) 13 1383 331 63 2,5 14 9,5 0, 09 3 0,04 Ca (mg) Mg (mg) P (mg) Na (mg) K (mg) Fe (mg) Vit B1 (mg) Vit PP (mg) Biotine (mg) 35 100 390 5 – 4,5 0,5 6 0,01 I.1.2. Importance économique en Algérie et dans le monde. La céréaliculture constitue en Algérie la principale activité, notamment dans les zones arides et semi arides (Cadi, 2005). Le blé dur occupe une place centrale dans – 4 – l’économie algérienne. Il couvre 1,5 x 106 ha sur les 3,0 x 106 ha consacrés à la céréaliculture (Mazouz, 2006). La production algérienne de blé dur et très instable d’une année à l’autre à cause des conditions climatique très variables (irrégularités des pluies, sécheresse…etc) (tableau 2). Si la production nationale de blé à dépassé la barre d’un million de tonnes plusieurs fois depuis l’indépendance (exemple 1,1 million de tonnes dont 0,7 million de blé dur au cours des années 80) (Ighit, 1996), elle demeure tout de même loin du niveau réel de la consommation qui a augmentée progressivement avec la croissance démographique. En effet, la production n’a guerre évoluée en fonction des besoins (Ighit, 1996). Tableau 2 : Evolution de la production de blé dur en Algérie dans les 5 dernières années exprimée en (qx) (D.S.A. Annaba, 2011). Années 2006 2007 2008 2009 2010 Blé dur 213080 133300 298500 69200 148000 Actuellement, le pays se classe au premier rang mondial pour la consommation de blé avec une moyenne dépassant largement les 200 Kg/hab/an (tableau 3) (Faostat, 2005). Les rendements de la céréaliculture algérienne sont très bas, comparativement à la moyenne mondiale qui est de 29 qx/ha (Faostat, 2005). Tableau 3 : Consommation moyenne (kg/hab/an) algérienne de céréales entre 1961 – 2005 (Faostat, 2005). Années 1961 1970 1980 1990 2000 2003 2005 Consommation 110 120 182 193 190 201 215 Le rendement de blé dur en Algérie est faible et irrégulier, il est de l’ordre d’une moyenne de 10 qx/ha avec de fortes variations interannuelles (tableau 4) (MADR, 2006). Tableau 4 : Evolution des rendements (qx/ha) du blé dur (MADR, 2006). Campagne 1999 – 2000 2000 – 2001 2001 – 2002 2002 – 2003 2003 – 2004 2004 – 2005 Moyenne 1999 – 2005 Blé dur 8, 9 11, 1 11, 7 14, 2 15, 3 15 11, 5 – 5 – En Algérie la production de blé dur couvre prés de 41 % des besoins (Mazouz, 2006), la faiblesse de la production, dont les causes sont multiples, associée à une Forte demande alimentaire, font que le pays se présente comme un gros importateur potentiel. En effet, l’Algérie a importé sur la période (1988 – 1997), 2,3 MT/an de blé dur, soit le tiers de l’offre mondiale. L’union européenne est le principal fournisseur de l’Algérie (ADE, 1999). La quantité des blés importées lors de la compagne (2005-2006) a atteint 5,5 MT par 510 millions de dollars (Kellou, 2008). Le blé dur représente environ 80 % des superficies cultivées en blés dans le monde dont 70 % sont localisée en conditions méditerranéennes. La Turquie, la Syrie, la Grèce, l’Italie, l’Espagne et les pays d’Afrique du Nord, sont en effet, parmi les principaux producteurs, avec une production de 8,08 MT par an, moyenne de la période (1994 – 2007) (tableau 5) (Faostat, 2007). Le CIC (2002) estime que la superficie moyenne consacrée annuellement à la culture du blé dur dans le monde est de 18 millions d’hectare, pour une production annuelle moyenne de 27,5 millions de tonnes. Tableau 5 : Production mondiale de blé dur (MT) (Faostat, 2011). Production 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Algérie Maroc Tunisie Syrie Turquie UE 

Spéciation et origine du blé

 Classification de blé

Le blé est le nom commun utilisé pour l’ensemble des espèces des deux genres Triticum L. et Aegilops L. Le premier comprenant des formes cultivées, domestiquées et apparentées et le deuxième regroupe seulement des espèces sauvages. – 6 – Les espèces de Triticum sont annuelles, principalement des herbes. Appartenant à la famille de gramineae (= poaceae) (annexe 1) qui compte plusieurs espèces répondues pratiquement sur toute la surface des continents (Caligari, et Brandham, 2001) ; comprenant les récoltes de céréales comme l’orge, le blé, le maïs et le riz, celles-ci ont plutôt une récente ascendance (Donnars, et Sarazin, 2007). A l’intérieur de la famille d’herbe, le blé est placé dans la sous-famille de pooideae et la tribu de triticeae (Bonjean, (Sd) ). Les Triticum L. montrent de différents niveaux de ploïdie : diploïdes (n = 7, n =14), Tétraploïdes (2n = 28) et hexaploïdes (2n = 42), les deux derniers sont des allopolyploïdes (Goncharov, 2005). Selon Mori et al., (1997), Le genre Triticum L. est classé en quatre groupes : « Engrain » (AA, 2 n =14), « Amidonnier » (AA BB, 2n = 28), T. timopheevie (AA GG, 2n = 28) et T. aestivum (blé tendre) (AA BB DD, 2n=42) (Yamane et Kawahara, 2005). Le genre Triticum contient des espèces diploïdes et des espèces polyploïdes. Les génomes haploïdes sont au nombre de deux, baptisés par A (A et Ab /Am ) et D. Ajoutant les deux génomes B et G rencontrés chez les blés polyploïdes de nouveau, appelés ainsi parce que leurs ancêtres diploïdes ne sont pas encore identifiés définitivement (Huang et al., 2002). On suppose que le genre Triticum L. comporte plus de 10 espèces distribuées en Europe, en Méditerranée et en Asie occidentale (Yamane et Kawahara, 2005). Le nombre exact d’espèces n’est pas définitivement déterminé (tableau 6) puisqu’il existe de nombreuses propositions de classification dont les unes considèrent certains taxons comme des espèces alors que les autres les considèrent comme des sous-espèces (Khalighi et al., 2008). En effet, la taxonomie de blé est un sujet qui a engendré beaucoup de polémique et de confusion, dues à la présence de genres isolés qui sont incomplètement divergés, les complications augmentent davantage par le dispositif polyploïdique. (Petersen et al. 2006). Un autre point compliquant la taxonomie de blé est que le genre Triticum ssp. semble constituer un groupe paraphyletique (Ozkan et al, 2003). Prenant le blé Triticum aestivum comme exemple, deux de ses trois génomes sont provenus des espèces d’Aegilops L., y compris le matériel génétique non nucléaire. Ceci suggère que la nomenclature conventionnelle puisse être quelque peu anthropocentrique. En fait, beaucoup de taxonomies ont essayé de combiner les deux genres (Petersen et al., 2006). – 7 – Tableau 6 : Nomenclature des blés cultivés actuels et de leurs espèces apparentes les plus directes (d’après Van Slageren, 1994 in Bonjean, (sd)). Espèces et sous-espèces Noms communs Engrain sauvage Engrain cultivé ou Petit Épeautre Pas de nom commun (forme sauvage) T. timopheevii sauvage T. timopheevii cultivé Amidonnier sauvage Amidonnier cultivé Bé de Géorgie Pas de nom commun Blé dur Blé poulard Blé de Pologne Blé Korassan Blé de Perse Pas de nom commun Grand Épeautre Pas de nom commun Blé tendre ou Froment Blé compact ou Blé hérisson Blé sphérique ou Blé indien Triticum monococcum L. ssp. aegilopoides (Link) Thell. ssp. monococcum Triticum urartu Tum ex. Gand. Triticum timopheevii (Zhuk.) Zhuk. ssp. armeniacum (Jakubz.) van Slageren ssp. timopheevii Triticum turgidum L. (Thell.) ssp. dicoccoides (Körn ex. asch. & Graebn.) Thell. ssp. dicoccon (Shrank) Thell. ssp. paleocolchicum (Men.) A. Löve & D. Löve ssp. parvicoccum * Kislev ssp. durum (Desf.) Husn. ssp. turgidum ssp. polonicum (L.) Thell. ssp. turanicum (Jakubz.) A. Löve & D. Löve ssp. carthlicum (Nevski.) A. Löve & D. Löve Triticum zhukovskyi Men & Er. Triticum aestivum L. ssp. spelta (L.) Thell. ssp. macha (Dek. & Men.) MK ssp. aestivum ssp. compactum (Host) MK ssp. sphaerococcum (Percival) MK * Cette espèce décrite par Kislev en 1980, est aujourd’hui éteinte.

Origine du blé dur

Origine géographique du blé dur

Les recherches archéologiques ont montré que la domestication des différentes espèces de blé par l’homme du néolithique s’est faite à l’intérieur du centre de répartition géographique des ancêtres sauvages du blé dans le croissant fertile Il y a plus de 10 000 ans (Brown et al., 1999). Les blés sauvages tétraploïdes, (comme ( l’Emmer ) l’Amidonnier) leurs grains, rassemblés lors du battage, sont entourés par une coque (hull) d’où leur non : blé coque (hulled) (Smith, 1996). Sont, largement répandus au ProcheOrient (Bozzini, 1988). Comparativement aux blés diploïdes, leurs grands épis et leurs – 8 – gros grains, les rendaient beaucoup plus intéressants pour la domestication (Feldman, 2001). La culture du blé dur, est apparue entre 9000 et 7000 ans avant J.C. dans la région qui s’étend sur la Palestine, la Syrie, la Turquie, l’Iran et l’Iraq (Dubcovsky et Dvorak, 2007). Elle a commencée à se répandre au-delà du croissant fertile au cours de la période néolithique, pour atteindre la mer Egée, le sous-continent indien, l’Afrique et l’Europe, selon les mouvements migratoires des peuplades d’antan (Wayne, 1995).

Origine génétique des blés cultivés

La domestication et la culture des différentes espèces de blé ont été un élément fondateur des premières civilisations humaines. Actuellement, deux espèces de blés sont encore cultivées : le blé dur utilisé pour les pâtes ou bien blé à macaroni et le blé tendre pour la fabrication du pain. Le blé diploïde (2x, 2n = 14), (AA) ou engrain ou petit épeautre, n’est cultivé que sur de très petites surfaces dans le monde (Fuller, 2007). Ces différentes espèces ont été générées par des événements successifs de polyploïdisation survenant lors de croisements interspécifiques entre trois espèces ancestrales diploïdes (figure1).

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