La prise en charge des fractures du calcaneus

Les fractures du calcanéus sont définies comme une solution de continuité de l’os calcanéen .Elles sont peu fréquentes mais le plus souvent graves. Elles surviennent dans la majorité des cas à la suite d’une chute d’un lieu élevé sur les talons, rarement par choc direct. Il faut distinguer les fractures parcellaires extra-thalamiques qui sont simples et les fractures thalamiques qui sont plus complexes. La clinique est dominée par la douleur et l’impotence fonctionnelle. La compréhension de la bonne position des traits de fractures et du déplacement des fragments articulaires permet de conduire les gestes qui assureront la réduction que ce soit à foyer ouvert ou à foyer fermé. La tomodensitométrie a joué un rôle important au cours des dernières années dans la compréhension et la classification des types lésionnels. Le traitement est basé sur la compréhension de l’architecture du calcanéus qui permet de choisir la zone où l’ostéosynthèse aura la prise la plus solide tout en neutralisant les forces de cisaillement. Il est ainsi possible de dégager des principes généraux de réduction et d’ostéosynthèse des fractures thalamiques du calcanéus qui seront applicables quelque soit la voie d’abord (à foyer ouvert ou en percutané, voie latérale ou voie postérieure…), ou le type d’ostéosynthèse (broche, vissage simple, plaque vissée …).

Les fractures du calcanéus sont des lésions peu fréquentes puisqu’elles ne constituent que 1 à 2% de toutes les fractures.Cependant elles représentent 65% des traumatismes du tarse Les fractures thalamiques constituent une entité particulière par leur mécanisme de survenue, par leur traitement et par leur pronostic beaucoup moins favorable que les fractures extra articulaires (11) .

Rappels historiques : 

Les fractures thalamiques avaient une solide réputation de gravité que les progrès récents ont eu du mal à entamer. Leur traitement reste controversé (1). En 1931, Bohler (2) décrivait la méthode de réduction par une broche de traction suivie d’une immobilisation par plâtre. En 1913, Leriche (3)recommandait une ostéosynthèse par plaque et vis .Ces recommandations ont été appuyées par Palmer(4). Dautry et Gosset (5) ont ouvert à la période contemporaine, une compétition entre la méthode fonctionnelle et les traitements orthopédiques ou chirurgicaux, remettant en discussion des moyens modernes . Un débat déjà instauré par Malgaine (6), grâce a une meilleure analyse des lésions anatomopathologiques et à l’établissement de bases techniques de la réduction- ostéosynthèse à ciel ouvert des fractures articulaires du calcanéum, beaucoup d’auteurs ont rapporté des résultats satisfaisants après traitement chirurgical. La table ronde du symposium de la SOFCOT de 1988 (7), consacrée à ce sujet, sous la direction de Babin , a démontré la supériorité de la chirurgie sur le traitement orthopédique.

Le traitement chirurgical fait parti actuellement de l’arsenal thérapeutique des fractures articulaires du calcanéum, cependant le choix du moyen d’ostéosynthèse notamment entre plaques et vissage et l’utilité de l’adjonction d’une greffe osseuse restent sujets à discussion.

Rappels anatomiques: 

Anatomie descriptive :
Le calcanéum forme notre talon. Il est un os particulier en contact direct avec le sol et sur lequel repose l’ensemble du corps. Il assure la transition entre la verticalité du squelette axial et l’horizontalité du pied permettant la marche. Il est soumis à des contraintes physiques particulièrement importantes ; en même temps, grâce à son réseau articulaire complexe, il permet une adaptation fine au sol.

Le calcanéus et l’avant pied sont unis l’un à l’autre par l’articulation calcanéocuboïdienne, correspondant à la partie antérieure de la grande apophyse. Le talus et le calcanéus sont unis l’un à l’autre par l’articulation sub-talienne. Ce complexe articulaire talo-calcanéen est constitué de deux articulations distinctes :
• Articulation talocalcanéenne antérieure.
• Articulation talocalcanéenne postérieure.
Le calcanéus possède 6 faces qui peuvent être décrites isolément (10) :

La face antérieure :
La plus petite, correspond à la portion antérieure de la grande apophyse sur toute sa surface la facette articulaire cuboïdienne, triangulaire à base supérieure, orientée en avant et en dedans. Elle est surplombée par un relief osseux : le bec de la grande apophyse.

La surface articulaire talaire antérieure et moyenne :
Elles reposent sur la grande et la petite apophyse du calcanéus.(la petite : sus tentaculum tali)
• Type : trochoïde.
• Elles répondent à une surface identique de la face inférieure du talus.
• Forme : Les deux surfaces articulaires forment le chiffre de 8.
• Relief : concave selon leur grand axe.
• Elles regardent vers le haut.
• Elles sontt recouvertes de cartilage.
• La capsule est à distance (commune avec articulation talo-naviculaire) .

la surface articulaire talaire postérieure ( ou thalamus) :
Face supérieure, partie moyenne.
Type : trochoïde.
Elle répond à une surface identique sur la face inférieure du talus.
Forme : ovalaire grand axe oblique avant et dehors, elle est convexe suivant son grand axe.
Elle regarde en haut, un peu en avant.
Elle est recouverte de cartilage.
La capsule s’attache au pourtour .

Entre les surfaces articulaires moyenne et postérieure : sillon calcanéen (oblique, en avant et en dehors) Plus large en dehors qu’en dedans. Ce sillon forme la moitié inférieure du sinus du tarse.Il donne insertion au ligament talocalcanéen interosseux. Le sillon est prolongé en dehors par la grande apophyse du calcanéus. Insertions :

– muscle court extenseur des orteils : bord antérieur (pédieux), parfois divisé en deux:
• médial : court extenseur hallux.
• latéral : court extenseur des orteils .
– ligament bifurqué : médialement (ligament en Y de Chopart)
– ligament calcanéo-cuboïdien dorsal ou supérieur : en dehors du CE (court extenseur)
– rétinaculum des muscles extenseurs : en arrière du court extenseur.
– rétinaculum des muscles fibulaires : en arrière.

La face inférieure :
Allongée et concave d’avant en arrière comprend trois parties : deux tubérosités séparées par une surface intertubérositaire.
En arrière : la tubérosité postérieure occupe le tiers postérieur et représente le point d’appui du calcanéum sur le sol ;
En avant : la tubérosité antérieure, arrondie et peu développée.

Surfaces articulaires et moyens d’union : 

Articulation talo-calcanéenne (ATC) :

L’articulation talo-calcanéenne postérieure :
De genre trochoïde :
Les surfaces articulaires sont représentées par :
− La surface articulaire talienne postérieure de la face inferieure du corps de l’os.
− La surface articulaire calcanéenne qui occupe la partie postérieure et la face supérieure du calcanéus, convexe, elle représente un segment de cylindre qui s’adapte à la concavité de la facette taliénne.
• Moyens d’union : comprennent la capsule et 3 ligaments :
− Le ligament talo-calcanéen externe :situé en avant du faisceau péronéo-calcanéen de l’articulation tibio-tarsienne.il s’étend parallèlement à ce dernier ;de l’apophyse externe du talus à la face externe du calcanéus.

− Le ligament talo-calcanéen postérieur :c’est un faisceau court et mince ,il s’étend du tubercule externe de la face postérieure de l’astragale à la face supérieure du calcaneus.
− Le ligament talo-calcanéen interosseux :commun aux 2 articulations talocalcanéennes,il occupe le sinus du tarse.

La synoviale tapisse la face profonde de la capsule articulaire.

L’articulation talo-calcanienne antérieure :
Elle comporte une capsule et contractent des rapports ligamentaires importants avec l’articulation talo-naviculaire.

Table des matières

INTRODUCTION
MATÉRIELS ET MÉTHODES
I. Type de l’étude
II. Patients
III. Recueil des données
1. Les éléments cliniques
2. Les éléments radiologiques
3. Le traitement
4. Évaluation des résultats
RÉSULTATS
I. Épidémiologie
1. L’âge
2. Le sexe
3. L’étiologie
II. La Clinique
1. Le côté atteint
2. Les Signes fonctionnels
3. L’examen local
4. Les lésions associées
III. La radiologie
1. La radiologie standard
2. La tomodensitométrie
IV. Le Traitement
1. Le traitement médical
2. Le traitement fonctionnel
3. Le traitement orthopédique
4. Le traitement chirurgical
V. L’évolution
1. Le traitement fonctionnel
2. Le traitement orthopédique
3. Le traitement chirurgical
VI. Iconographie
VII. Conclusion
DISCUSSION
I. Introduction
II. Rappels historiques
III. Rappels anatomiques
1. Anatomie descriptive
2. Surfaces articulaires et moyens d’union
3. Dimensions du calcanéus
4. La vascularisation du calcanéus
5. Les rapports anatomiques
IV. biomécanique
1. Description du complexe articulaire sous talien
2. Le bloc calcanéo-pédieux
3. Les mouvements élémentaires
V. Epidémiologie
1. Le sexe
2. L’âge
3. Circonstances étiologiques
4. Anatomopathologie
VI. Radiologie
1. La radiologie standard
2. La tomodensitométrie
3. L’imagerie par resonance magnétique : (I.R.M)
4. La classification radiologique
VII. Le Traitement
1. les buts
2. les moyens
3. Les indications
4. Les résultats
CONCLUSION

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