Leçon vise à développer la catégorisation

La catégorisation

Leçon 2 : la catégorisation

Cette leçon vise à développer la catégorisation en tant qu’activité essentielle pour tout système cognitif : apprendre des mots n’est pas seulement apprendre des mots isolés, mais plutôt les faire intégrer dans des catégories reliées entre elles dans des réseaux sémantiques. Le tableau ci-dessous en donne le développement. Le contenu de cette leçon s’appuie sur un apport théorique, des activités éducatives (basées sur les objectifs intermédiaires ainsi que les objectifs spécifiques et sous-spécifiques) et des exercices. Apport théorique Il s’agit d’un contenu théorique à enseigner aux élèves pour les aider à réfléchir de façon analytique. Je leur ai donc expliqué que la catégorisation est une opération qui vise à organiser des ensembles d’observations en groupes homogènes et contrastés : il s’agit de résumer de façon équivalente un ensemble d’information, qui partage des caractéristiques communes, selon des associations et des relations variables, et de mettre en évidence des liens structurels entre les données. J’ai aussi expliqué que la catégorisation permet de développer les habiletés cognitives et les concepts : savoir catégoriser permet de surmonter les difficultés rencontrées lors d’expressions orales en mettant les connaissances en ordre. Ensuite, j’ai expliqué la définition, l’importance et les types différents de catégorisation. – Définition de catégorisation. La catégorisation est un processus mental qui correspond à une activité cognitive conduisant l’individu à traiter de la même façon des objets différents, et donc à dépasser les spécificités au profit de la généralité (Bonthoux et al, 2004 : 4) : elle permet à l’individu d’organiser ses connaissances en les hiérarchisant par un traitement moins couteux cognitivement. J’ai expliqué aux élèves que la catégorisation est une activité cognitive analytique qui consiste à découper la réalité en ensembles d’événements (le voyage en vacances, le départ à l’école, le petit déjeuner, etc.), de scènes (la gare, la classe, la maison, etc.) et d’objets (les véhicules, les meubles, les appareils électriques, etc.). – L’importance de catégorisation. La catégorisation est une activité de base pour toute sorte de pensée structurée et de raisonnement (Combert, 1990 : 122). J’ai expliqué aux élèves que le traitement des informations suppose que les individus disposent de catégories non seulement stables pour maintenir une certaine cohérence dans leur perception du monde, mais aussi flexibles de façon à s’adapter à une grande variété de situations et aux changements susceptibles de se produire. La catégorisation aide à comprendre les choses (mot, règle grammaticale, terme, etc.) et saisir les savoirs concernés ces choses : l’activité de catégorisation se fonde sur une classification qui consiste à affecter un objet à une catégorie donnée. – Les types différents de catégorisation. J’ai montré aux élèves qu’on peut généralement avoir des catégories taxonomiques qui regroupent les éléments qui partagent des propriétés communes (oiseaux, poissons, etc.), ou des catégories fonctionnelles qui regroupent les éléments qui peuvent paraître dans une même scène ou peuvent être associés dans un événement (dans le voyage en vacances : gare/billet/valise/train/ etc.). Ce qui nous concerne ici, ce sont les catégorisations discursives (lexicale, syntaxique, morphologique et pragmatique).

La catégorisation lexicale

J’ai parlé aux élèves de catégorisation lexicale qui consiste à prendre conscience de toutes sortes de signes linguistiques qui représentent des images mentales en exprimant des gens, des objets, des faits, des actions, etc. La catégorisation lexicale vise à constituer des concepts de base pour réaliser des analyses de la sémantique lexicale : il s’agit d’une technique importante dans le développement lexicale concernant une deuxième langue dans la mesure où elle consiste à élaborer conceptuellement des degrés d’appartenance. En ce sens, la catégorisation perceptuelle des lexiques permet de construire des réseaux sémantiques et constituer des connaissances en effectuant d’autres opérations de réflexions (le rappel, la déduction, le raisonnement, etc.). Par exemple, quand on parle d’une ferme, on construit mentalement la catégorie « ferme » en faisant appel au lexique : fermier, chien, râteau mouton, coq, poulet, tracteur, vache, etc. En revanche, quand on parle d’animaux dans une ferme, on utilise la même catégorie en triant et rejetant le tracteur, le râteau, etc. La catégorisation lexicale est donc une technique essentielle dans la construction énonciative d’expression orale. Le manque de vocabulaire pourrait déformer l’expression des idées même si on effectue les opérations de réflexions d’ordre supérieur. Pour cette raison, les mots sont comme les pivots de langue autour desquels s’organisent toutes données sémantique, syntaxiques, phonétique, morphologique et rhétorique. Par ailleurs, la catégorisation lexicale est une attitude réflexive et mnésique : le processus de traiter un thème pour l’exprimer oralement fait appel au répertoire lexicale (action mnésique) et en même temps aux processus de réflexion (on s’interroge toujours sur le nom ou la signification d’un fait, d’un phénomène, d’un objet, etc.). Dans cette optique, les  combinaisons lexicales sont primordiales pour une expression orale dans la mesure où elles assurent la fluidité et la pertinence.

La catégorisation syntaxique

Comprendre la logique de catégorisation revient à comprendre qu’un même objet est porteur d’une multiplicité de relations qui permet de l’apparier avec une multiplicité d’autres objets. Cela dit qu’on peut changer de règles de tri en traitant un thème donné. Dans les exemples suivants, on peut exprimer le même complément par des différentes catégories syntaxiques : – Claude espère qu’elle partira rapidement. – Claude espère partir rapidement. – Claude espère un départ rapide. c) La catégorisation morphologique. J’ai montré aux élèves que la catégorisation morphologique a pour objectif de faire prendre en conscience la forme interne des mots (représentée par la morphologie flexionnelle), et externe (représentée par la morphologie constructionnelle). La morphologie flexionnelle regroupe les formes différentes de même mot. Par exemple, toutes les formes d’un verbe conjugué, selon un certain nombre de relations, peuvent être catégorisées ensembles comme : « part, partira, partirait, est parti » ont une même valeur de « il » ou de 3e personne singulier masculin. De même, toutes les formes « partirai, partiras, partirons » ont la même valeur de « futur ». Quant à la morphologie constructionnelle, elle regroupe les différents mots ayant des correspondances sémantiques. Par exemple, le suffixe « -eur » peut renvoyer à une personne qui fait l’action d’un verbe (comme « vendeur »), à l’instrument qui fait l’action du verbe (comme « écailleur ») ou à la fois aux deux sens (comme « détecteur »). On peut aussi, grâce à la catégorisation morphologique, avoir des familles morphologiques qui regroupent tous les mots qui partagent même racine. Par exemple, on peut dire que (acheter – acheteur – acheteuse – achat) est une famille morphologique.

Activités éducatives 

Afin de passer des spécificités aux généralités, on peut utiliser tous les types de la catégorisation discursive. Par exemple, on utilise la même façon de construire des énoncés dans le traitement des différents événements. Quand on traite un sujet sur la pomme, on fait, comme le montre le tableau ci-dessous, l’image d’une pomme avec les associations possibles. Un autre exemple : exprimer les fonctions communes que partagent les images suivantes. Ensuite, traiter le rôle et l’importance de chacune dans la vie. Dans cet exemple, j’ai discuté avec les élèves le rôle de lumière dans notre vie, les moyens de lumière et ses ressources. Les élèves ont aussi fait des comparaisons entre les moyens de lumière dans leurs pays natals et la France. J’ai discuté avec eux les différences  entre ces moyens. Certains élèves ont même proposé d’autres moyens comme le téléphone portable, la lune, le briquet, etc. en catégorisant tout ce qui est de feu et ce qui n’est pas. Il faut rappeler que certains élèves, surtout les non francophones, ayant un manque de vocabulaire, essayaient d’expliquer les mots qu’ils voulaient dire. Par exemple, l’élève qui a proposé « la lune », il ne savait pas comment le dire en français, il disait « le soleil de nuit ». Ses camarades lui ont répliqué en riant « c’est la luuuuuune ». Dans l’exemple suivant « les répliques de journal », j’ai donné une vingtaine d’extraits d’articles divers des journaux aux élèves. Ces extraits ont été imprimés via des sites de journaux sur l’internet (Le Figaro, Le Point, La Libération, etc.). Le travail s’effectuait en groupes. Ensuite, je leur ai demandé de :  classer les articles selon les répliques voulues (sport, politique, économique, fait-divers, etc.).  ordonner chronologiquement les articles dans chaque réplique.  catégoriser dans chaque réplique les articles similaires (qui traitent un peu près la même chose).  choisir, chaque fois qu’on traite un sujet déterminé, un porte-parole pour chaque groupe pour parler du sujet des articles catégorisés. Pendant le travail des élèves, je restais toujours à leur disposition pour expliquer à chaque groupe ce qu’ils me demandaient. Ce travail était très riche pour les élèves dans la mesure où il y avait beaucoup de vocabulaire à expliquer. Le porte-parole de chaque groupe, qui devait parler du sujet des articles catégorisés, était toujours un élève francophone. L’essentiel dans ce travail, ce n’était pas d’interpréter exactement tout ce qui est écrit dans les articles mais d’exprimer plutôt l’idée générale selon ce qu’ils ont compris et de montrer comment ils ont catégorisé les sujets pertinents (il s’agit ici de déclencheurs inférentiels). Après avoir donné ces exemples en expliquant le rôle de différents types de catégorisation, j’ai pratiqué avec les élèves des activités éducatives. Ces dernières ont été menées dans cette leçon, basée sur la catégorisation (objectif intermédiaire), selon les quatre objectifs spécifiques suivants.

Les sous-habiletés de compréhension de l’oral

Atteindre ce premier objectif spécifique s’appuyait sur tous les types de catégorisation. Chaque activité a ciblé un objectif sous-spécifique. – Activité 1. Dans cette activité, la cible était l’objectif spécifique suivant : « être capable de saisir les données et leurs relations ». J’ai demandé aux élèves d’écouter attentivement l’enregistrement puis répondre aux questions posées. – Situation 1  Le client : – Vous avez des magazines de mots croisés ?  La vendeuse : – Oui, j’en ai beaucoup. Vous connaissez Motus ?  Le client : – Non, je ne le connais pas, c’est bien ?  La vendeuse : – Très bien.  Le client : – Bon, je le prends. – Situation 2  La femme : – Vous avez de la fièvre ?  L’homme : – Oui, je crois que j’en ai un peu.  La femme : – Voilà, de l’aspirine mais n’en prenez pas trop. – Situation 3  La femme : – Le nouveau livre de Paul Dupré, vous l’avez ?  L’homme : – Oui, je l’ai, il est arrivé hier.  La femme : – J’en ai voudrais dix.  L’homme : – Dix ! mais, je n’en ai pas assez ! – Situation 4  L’homme : – On prend des gâteaux ?  La femme : – Oui, mais, n’en prends pas trop, les enfants n’en mangent pas.  L’homme : – Tu les choisis ?  La femme : – Oh ! il y a des bonbons, on en prend un peu pour les enfants ?  

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *