Les différents traitements non conventionnels des plaies

Il existe des alternatives aux traitements usuels, notamment le traitement à base de miel, le plasma riche en plaquettes (PRP) et la larvothérapie.

Le miel 

Selon Alam, Islam, Hua Gan et Khalil (2014) le miel présente des propriétés physiques et pharmacologiques spécifiques.

Les propriétés physiques sont au nombre de trois : la première étant sa concentration élevée en glucose ; la deuxième, son acidité, avec un pH entre 3,2 et 4,5 ; et en troisième lieu, sa concentration en eau qui est inférieure à 20%.

Quant aux propriétés dites pharmacologiques, elles sont liées à son pouvoir antimicrobien ; son effet cicatrisant ; son effet anti-inflammatoire, antioxydant et débridant. Le fait que le miel contienne une faible teneur en eau, mais une grande concentration en glucides, lui donne un pouvoir hyperosmolaire , grâce auquel le miel empêche le développement des bactéries pathogènes responsables des surinfections ; il intervient dans le processus de débridement des plaies, mais diminue aussi, voire élimine, les odeurs provenant des plaies infectées. Le miel contient non seulement des sucres (glucose, fructose, saccharose), mais aussi d’autres éléments nutritifs tels que des minéraux, des acides aminés, des vitamines, des antioxydants ; cet ensemble de substances accélère le processus de cicatrisation des plaies. En permettant une bonne cicatrisation des plaies, le traitement au miel réduit la nécessité de procéder au débridement chirurgical des plaies d’origine diabétique, ainsi qu’aux éventuelles amputations. Les propriétés antioxydantes du miel agissent sur la plaie par deux moyens : le premier étant la diminution de l’infection de la plaie, par le combat contre les micro-organismes ; le second étant que les antioxydants réduisent la quantité des radicaux libres  (aussi appelés forme réactive de l’oxygène ou ROS) et les inflammations provoquées au niveau de la plaie, aidant ainsi le processus de guérison.

Le plasma riche en plaquettes (PRP)

Selon Pommier (2015), « c’est une thérapeutique dont le but est d’injecter des facteurs cicatrisants (Plasma Riche en Plaquettes : PRP) au sein d’une lésion qui reste douloureuse et ne veut pas cicatriser. » D’après l’article de Mehrannia, Vaezi, Yousefshahi et Rouhipour (2013), c’est une méthode durable et peu coûteuse. Elle a l’avantage d’être autologue (il s’agit d’une autogreffe de cellules sanguines), et donc d’être exempte de pathogènes transmissibles.

Les plaquettes sont connues pour commencer le processus de cicatrisation en libérant des facteurs de croissance. Le PRP freine l’inflammation en supprimant la libération de cytokines , puis il initie l’angiogenèse  et une nouvelle épithélialisation . Il a aussi été démontré que ce système agissait contre des micro-organismes comme Candida albicans, Cryptococcus neoformans, Escherichia coli (E. coli), ainsi que le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM), que l’on appelle aussi, en anglais, Methicillin-resistant Staphylococcus aureus (MRSA).

La larvothérapie

Historique

Selon Whitaker, Twine, Whitaker, Welck, Brown et Shandall (2007), cette méthode a été découverte en 1590 par Ambroise Paré, qui fut un grand chirurgien et anatomiste français du 16e siècle. Selon Sherman (2009), par la suite, de nombreux chirurgiens ont pu observer et mettre en œuvre cette technique sur les champs de bataille. Ils y observaient notamment que les plaies des soldats abandonnés sur le champ de bataille guérissaient plus rapidement lorsqu’elles étaient infestées de larves. Durant la Première Guerre mondiale, ce phénomène a également été relevé par William Baer, un chirurgien orthopédique, qui effectua ensuite une étude au Johns Hopkins and Children’s Hospital de Baltimore (Maryland, USA) sur le traitement d’ostéomyélite chronique par l’utilisation de larves. Suite à la publication de ses résultats en 1931, l’utilisation de la larvothérapie prit de l’ampleur. En effet, 5 ans plus tard, plus de 1000 chirurgiens (américains, canadiens et européens) utilisaient cette méthode de soins des plaies, et étaient contents des résultats obtenus.

Mais durant les années 1940, cette méthode a peu à peu disparu, sûrement à cause de l’introduction des traitements par antibiotiques, et de l’amélioration de techniques chirurgicales. Ce n’est qu’à partir des années 1980 que la larvothérapie a refait son apparition en réponse à l’augmentation de la résistance aux antibiotiques, ainsi qu’à l’augmentation du nombre de plaies chroniques à traiter.

Cadre légal – Statut juridique (Etat au 1er juin 2008)

Selon Stevenson (2008), en Europe (UE), et donc, en France, le traitement par larvothérapie est classé comme un médicament selon la définition de ce dernier donné par la directive 2001/83/CE modifiée par la directive 2004/27/CE.

Tout médicament doit obtenir une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour pouvoir être commercialisé. Afin de bénéficier de cette AMM, le médicament doit passer, entre autre par des essais cliniques qui peuvent prendre plusieurs années. Néanmoins, exceptionnellement, il est possible que les autorités sanitaires d’un état membre souhaitent autoriser la commercialisation d’un médicament avant qu’une AMM ne soit accordée. Pour se faire, la France dispose d’une procédure appelée Autorisation temporaire d’Utilisation (ATU). Après enquête par les autorités sanitaires, la larvothérapie bénéficie ainsi d’une ATU nominative16. La première fut accordée par l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) en septembre 2006. Selon l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (2016), les conditions de l’ATU nominative obligent que les traitements par larvothérapie soient prescrits, délivrés et mis en place au sein d’un établissement de santé, public ou privé. C’est à la demande d’un médecin prescripteur que le pharmacien hospitalier rempli un formulaire de demande d’ATU nominative. Ce formulaire est ensuite transmis au service ATU de l’AFSSAPS. L’ATU nominative pour la larvothérapie est donc valable pour un patient donné et pour une durée définie, en principe 5 jours renouvelables.

Table des matières

1 Introduction
2 Problématique
2.1 Les différents traitements conventionnels des plaies
2.2. Les différents traitements non conventionnels des plaies
2.1.1 Le miel :
2.1.2 Le plasma riche en plaquettes (PRP) :
2.1.3 La larvothérapie :
2.1.3.1 Historique
2.1.3.2 Cadre légal – Statut juridique (Etat au 1er juin 2008)
2.1.3.3 Coûts
2.1.3.4 Type de larve utilisé
2.1.3.5 Protocole et fonctionnement du traitement par larvothérapie
2.1.3.6 Indications et contre-indications
2.1.3.7 Effets indésirables
3 Théorie intermédiaire de La gestion des symptômes
3.1 Les 6 postulats
3.2 Les 3 concepts clés
3.2.1 L’expérience des symptômes :
3.2.2 Les stratégies de gestion des symptômes :
3.2.3 Les effets obtenus (outcomes) sur l’état des symptômes :
3.3 Les 3 dimensions du métaparadigme des Sciences infirmières
3.3.1 La dimension personne :
3.3.2 La dimension environnement :
3.3.3 La dimension santé/maladie :
4 Question de recherche
5 Méthodologie
6 Résultats :
7 Synthèse des résultats
7.1 Efficacité
7.1.1 Débridement :
7.1.2 Tissu de granulation :
7.1.3 Temps de guérison :
7.1.4 Entrave à l’efficacité :
7.1.5 Efficacité à long terme :
7.2 Perceptions/expériences
7.2.1 Facteurs influençant l’acceptation de la larvothérapie :
7.2.1.1 Connaissances
7.2.1.2 Influence des proches/autres
7.2.1.3 Sentiment de désespoir
7.2.1.4 Dégout
7.2.1.5 Influence des soignants
7.2.1.6 Image visuelle et expériences préalables avec les larves
7.2.1.7 Facteurs supplémentaires
7.2.2 Expérience en soi :
7.3 Douleurs
7.4 Observance thérapeutique
8 Discussion
8.1 Cadre de référence
8.2 Comparaison avec l’application de cette méthode au CHUV
8.3 Identification des limites de notre travail
8.4 Recommandations pour la pratique
8.5 Notre point de vue
9 Conclusion

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