LES LANGUES DE SPÉCIALITÉ

LES LANGUES DE SPÉCIALITÉ

Notre réflexion sur les acteurs principaux du processus d‟enseignement/apprentissage sera suivie, dans ce chapitre, d‟une présentation de l‟évolution du domaine dans lequel s‟inscrit notre travail et de quelques pistes d‟intervention sur le terrain, compte tenu des destinataires visés. Le public concerné par notre recherche est constitué d‟adolescents fréquentant le lycée scientifique, n‟ayant pas encore choisi leur cursus universitaire et susceptible de se consacrer à une profession scientifique. Considérant le type de formation qu‟ils reçoivent pendant les heures de cours (pas encore « professionnalisée », à l‟instar des apprenants de l‟école hôtelière, de la filière touristique etc.), le type de langue qui nous concerne est le « Français de Spécialité ». Nous pourrions même ajouter que, vu que ces jeunes ne sont pas encore inscrits à l‟université, leur domaine d‟étude – et notre domaine d‟action – pourrait être considéré comme une sorte de « Français pré-spécialisé », c’est-à-dire une formation scientifique encore généraliste ne visant pas une particulière discipline/des particulières disciplines du domaine en question° Les observations théoriques et méthodologiques de la section courante nous aideront, donc, à encadrer les destinataires de cet enseignement et les contenus à apprendre, de même que les modalités à adopter pour une mise en place efficace des séances proposées.

Le français et les publics à orientation scientifique :

parcours historique Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, quelques problèmes liés à la diffusion linguistique se posaient à la France (Cuq et Gruca 2008 : 196). En 1951 a été donc élaboré le programme à la base de la naissance du français fondamental (Le Français Fondamental Premier degré, 1959), « conçu comme un instrument efficace pour la diffusion large et rapide de la langue française » (idem : 197) et suivi par la réalisation du « second degré du français fondamental », visant une progression dans l‟acquisition du vocabulaire et de la grammaire (idem : 198-199). Ensuite, la création du VGOS a constitué « une sélection lexicale qui visait à satisfaire les besoins des étudiants de filières scientifiques étrangers désireux de poursuivre leurs études en France » (Weber 2007 : 16). À partir de la décennie 60, les langues dites de spécialité ont servi de base à des recherches linguistiques et pédagogiques en particulier grâce au soutien du MAE. Au début des années 70 a été publié le manuel Le Français scientifique et technique (Hatier, 1971) ; dans les années 74-75 est apparue l‟expression « français fonctionnel », précédée, dès les années 60, par « français de spécialité » (Cuq et Gruca 2008 : 360). Cela reconnaissait à la langue française la capacité « à créer et à véhiculer des sciences et des techniques » (idem). En raison de la crise économique des années 70 et des nouveaux.

Dans cette dénomination, « l‟idée d‟instrument renvoyait surtout à un médium d‟accès à la documentation scientifique et technique en français…» (idem : 361). Voici, donc, la parution de recueils tels que le VGOS, le VIEA et le VGOM (idem). En 1976, la publication de l‟article de L. Porcher « Monsieur Thibaut et le bec Bunsen » a marqué un tournant méthodologique. Pour Porcher, il serait impossible de mettre en place une méthodologie pour l‟enseignement du français scientifique en remplaçant « Voici M. Thibaut » par « Voici un bec Bunsen », vu la nécessité de se centrer sur des besoins particuliers et sur les événements de communication potentiels des destinataires (Carton 2008 : 40). À ce moment-là, la dichotomie entre français général et français de spécialité était presque inexistante : c‟était à chaque locuteur d‟effectuer un découpage linguistique et pragmatique selon la situation de communication souhaitée (idem). Au français fonctionnel était liée « une inféodation idéologique au technicisme… qui risquait de vider l‟enseignement du français des valeurs humanistes dont il s‟est toujours voulu le porteur privilégié » (Cuq et Gruca 2008 : 360). Pendant les années 80, le FOS a accompagné « l‟avant-garde puis le triomphe du courant communicatif » (Lehman 1993 : 76 in idem : 362). Mourlhon-Dallies a remarqué la création, depuis la moitié du XXDallies 2008 : 10-16). En particulier, « Français scientifique et technique » était une expression se référant à des variétés de langue et à des publics auxquels on voulait les enseigner, ne renvoyant à aucune méthodologie précise. « Langue de spécialité », dans le sillage du Français fondamental, prévoyait la conception de cursus suivant une progression° Soulignons, d‟après Mourlhon-Dallies, qu‟il y a environ dix ans ont été introduites les dénominations de « Français de la communication professionnelle » et de « Français à visée professionnelle » (et, ensuite, de « Français langue professionnelle »). De nombreuses variantes autour de FOS peuvent renvoyer à Français à Objectif Spécifique, Français sur Objectifs Spécifiques, Français sur Objectif Spécifique.

 

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