Les ressources numériques pour l’éducation

Ressources : éducatives, grains, numériques

Selon le centre national de ressources textuelles et lexicales (CNTRL), une ressource est le « Moyen permettant de se tirer d’embarras ou d’améliorer une situation difficile1 ». Nous trouvons une définition proche dans le dictionnaire Le petit Robert : une ressource est « ce qui peut améliorer une situation fâcheuse2 ». D’après ces deux définitions, il est nécessaire d’avoir au moins trois volets : sujet, situation et ressource (moyen). Le sujet est face à une situation qui demande un moyen pour l’améliorer ou pour franchir un obstacle. Les ressources ne sont pas isolées. Elles sont ensuite en lien avec plusieurs actions : récupérées, sauvegardées, modifiées, réutilisées, etc. Bruillard propose de distinguer trois catégories de ressources pour différencier ce qui permet de trouver, de produire ou modifier de ressources, ce qui permet de trouver de ressources, et les ressources « de base » (Ibid, p. 2) :Dans le tableau 1, les deux premières ressources (Site de LéA et le blog LéA) sont d’un côté des méta ressources permettant d’avoir accès aux autres ressources ; de l’autre côté ce sont des ressources contenus avec des différentes granularités.

La troisième ressource « La fabrique des LéA » est une méta-ressource : il s’agit du catalogue des ressources produites au sein du réseau des LéA (articles scientifiques, ouvrages, formations, jeux épistémiques, sites L’UNESCO définit les ressources éducatives ou pédagogiques libres (REL) comme « des matériaux d’enseignement, d’apprentissage ou de recherche appartenant au domaine public ou publiés avec une licence de propriété intellectuelle permettant leur utilisation, adaptation et distribution à titre gratuit »3. Il s’agit donc de contenus et ressources diffusés avec des licences libres. Loffreda & Bruillard (p. 26-27, 2020) redéfinissent les ressources éducatives et donnent des exemples : les ressources éducatives sont « un ensemble de « moyens » pour enseigner et apprendre. Cet ensemble peut désigner : des ouvrages numériques (interactifs ou non), des documents divers (textes, présentations interactives, feuilles de calcul, documents interactifs…), des parcours de formation, des images, des séquences sonores, des vidéos, des blogs, des flux, etc ». Certains de ces moyens sont appelés « grains », « granules » ou encore « briques ». Les grains sont « les composants élémentaires que l’on ne peut plus réduire, qui peuvent donc se résumer à un seul objet comme une photo, un son, une illustration, un extrait de texte, etc. ; il est possible de constituer des collections de grains (collection d’images, de cartes, de sons, de vidéos, de programmes ou d’appliquettes, etc.). Les grains peuvent être scénarisés ou non – la « scénarisation de la ressource pédagogique » recouvre les informations et consignes qui permettent de mettre en contexte l’utilisation des grains » (Ibid, p. 26-27).

Les ressources numériques pour l’éducation correspondent à l’ensemble des services en ligne, des logiciels de gestion, d’édition et de communication (portails, logiciels outils, plates-formes de formation, moteurs de recherche, applications éducatives, portfolios) ainsi qu’aux données (statistiques, géographiques, sociologiques, démographiques, etc.), aux informations (articles Baron et Dané (2007) prennent en compte la ressource numérique dans une dimension interactive sous la forme d’un processus qui réagit aux initiatives des utilisateurs et qui soulève la question de son appropriation. Selon Perez Rosill (2017), les ressources numériques destinées aux apprenants sont « l’ensemble des applications et des documents numériques utilisés par les élèves pour résoudre des tâches instrumentées ».Plusieurs cadres théoriques ont étudié cette notion de ressource dans plusieurs domaines en ergonomie cognitive, en didactique, en sciences de l’information et de la communication, etc. Nous nous intéressons notamment à deux approches : l’approche documentaire du didactique et l’approche instrumentale. L’approche documentaire du didactique (Gueudet & Trouche, 2010) a été développée dans le contexte de bouleversement de métamorphoses numériques des ressources avec l’apparition de l’Internet en 2000.

Ce cadre prolonge l’approche instrumentale qui articulait l’ergonomie cognitive (Rabardel, 1995) et la didactique des mathématiques (Guin & Trouche, 1999).2.1 – L’approche instrumentale Vygotski (1934) précise que tout apprentissage est situé dans un monde de culture où les instruments (matériels et psychologiques) ont un rôle essentiel. Selon ce point de vue, Rabardel (1995), dans le cadre de l’ergonomie cognitive et de la didactique professionnelle, propose une approche théorique qui distingue l’artefact et l’instrument. Il définit l’artefact comme un produit humain créé pour une tâche déterminée, ce peut être un objet matériel (calculatrice, crayon, logiciel, etc.) ou symbolique (langage, cartes, etc.). Pour Trouche (2005) c’est « l’outil « nu », qui est proposé à un utilisateur potentiel ». Deux types de fonctions peuvent être liés à la conception et à l’usage de l’artefact (Rabardel, 1995, p. 5 & Bourmaud, 2006, p. 59) :Un instrument est constitué d’une entité mixte : l’artefact et les schèmes. C’est « le résultat d’un processus d’appropriation, par une personne donnée, dans la confrontation à des situations données […] tout instrument a une partie matérielle (c’est la part de l’artefact qui a été sollicitée au cours de l’activité) et une partie psychologique (c’est l’organisation de l’activité, dans un but donné ce que Vergnaud, après Piaget, appelle les schèmes) » (Trouche, 2005).

 

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