LOCALISATION DE LA VILLE DE TOUBA

LOCALISATION DE LA VILLE DE TOUBA

 SITUATION GEOGRAPHIQUE

La ville de Touba est située dans le centre Ouest du Sénégal à quelques 146 Km à l’est de la capitale nationale (Dakar). Elle se positionne entre 14.30 et 15. de latitude Nord, 15.40 et 16. 40 de longitude Ouest. Elle est limitée au nord et à l’est par la région de Louga, au sud et à l’ouest par la région de Diourbel elle-même. Sa position géographique par rapport à la capitale nationale ainsi que sa centralité par rapport aux autres régions du Sénégal, et son attractivité confirment la nécessité de concrétiser son statut de métropole d’équilibre. En effet, la ville continue de drainer de jour en jour de nouveaux arrivants venant de ces régions frontalier. Ainsi, se pose le problème de l’accessibilité de Touba d’une part, et des localités avoisinantes des régions périphériques d’autre part. Pour maîtriser ces discontinuités spatiales, le système de transport n’est-il pas une des solutions que la société peut se donner. Il regroupe les lieux en une structure cohérente d’organisation spatiale. En effet, le système de transport revêt une importance capitale pour la vie relationnelle d’un pays, d’une région, d’une ville et donc pour leurs habitants .Les investissements que la société y consacre sont importants et considérés comme des éléments majeurs de la politique d’organisation du territoire : n’a-t-on pas justifié d’importants investissements en évoquant les effets structurants bénéfiques pour les régions concernées générées par ces réalisations ? Est-il possible d’orienter la distribution spatiale des activités et des hommes afin de favoriser la rentabilité économique des entreprises par le biais de la construction d’infrastructures de transports ? Répondre par l’affirmative signifie postuler qu’il existe des effets structurants (bénéfiques) du système de transport sur le territoire, d’autre part, connaître la forme de la relation entre les mesures de politique des transports et les effets obtenus. Par effet structurant il faut entendre toute modification du comportement des agents économiques et des ménages et tout changement des structures socio-économiques qui en résultent, à la suite de la mise en service d’une nouvelle infrastructure de transport. De multiples études ont montré que les effets structurants sont loin d’être mécaniques et que la nature des combinaisons et de leur évolution est difficilement appréciable. 19 Le binôme transport/développement régional s’est trouvé concrétisé dans l’affirmation que l’amélioration de l’accessibilité engendrerait le développement économique ou encore dans l’idée que si un lieu, une ville ou une région ne sont pas correctement développés cela tient à leur mauvaise accessibilité l° . Aujourd’hui, la région de Diourbel est subdivisée en trois (3) départements Diourbel, Bambey et Mbacké qui se subdivisent à leur tour en huit (8) Arrondissements .La ville de Touba se trouve en plein coeur de la région de Diourbel, dans le département de Mbacké et plus particulièrement dans l’arrondissement de Ndame. La communauté rurale de Touba est limitée dans le département de Mbacké, au nord-est par le village de Missirah, au sud par les villages de Kael (sud-ouest) et de Madina (sud-est), à l’est par Taif et à l’ouest par Touba fall. Sa superficie actuelle est d’environ 120Km 

CARACTERISTIQUES DU MILIEU 

Située au fond du bassin arachidier, la ville présente les mêmes caractéristiques physiques que la région qui l’abrite (Diourbel).

 Relief et sol 

L’observation de son paysage nous permet de décrire une topographie dont le relief est marqué par une continuité des plaines du Sénégal occidental, auxquelles leur rôle dans l’histoire économique récente a valu le titre de « bassin de l’arachide ». Ce sont des plaines monotones et homogènes, dont les paysages végétaux et les productions agricoles sont étroitement soumis au régime des pluies et dont les sols légers et meubles est le domaine de prédilection de l’arachide. Sur le plan pédologique, nous avons affaire à des formations lacustres particulièrement des calcaires grisâtres antérieures aux dunes rouges datant donc du début du quaternaire, surtout répandus autour, du Nord de Diourbel et de Mbacké. Ces calcaires lacustres affleurent rarement en surface car ils sont à peu près toujours voilés par le sable. Néanmoins, Touba se situe dans la sous-zone des sols Diors Nord élaborés à partir de sables quartzeux relativement grossiers avec une texture très sablonneuse. Les sols Dior offrent différents faciès de sols ferrugineux tropicaux, dont les nuances relèvent d’un lessivage plus ou moins accentué selon la pluviosité et la situation topographique, d’une vulnérabilité plus ou moins grande à l’influence actuelle de l’érosion éolienne, enfin d’une richesse inégale en matière organique. Mais, leur structure instable leur vaut une grande fragilité et limite étroitement leur capacité de rétention de l’eau d’où l’inexistence de cours d’eau pérennes . En outre cela va constituer un facteur favorable à l’érosion des infrastructures de transport par le ruissellement et la stagnation des eaux. D’une manière générale, elle est faiblement dotée en potentialités naturelles. En effet, elle ne dispose ni de cours d’eau, ni de façade maritime d’où l’exclusion de toute possibilité de la pêche, ni de forêt classée. Donc, la ville serait dépendante pour son approvisionnement en certains denrées telles que les ressources halieutiques de l’apport de l’extérieur c’est-à-dire des régions environnantes, ce qui entraînera une intensification et une densification des mouvements circulaires entre elle et son milieu environnant. PELISSIER, P. Les paysans du Sénégal : les civilisations agraires du Cayor à la Casamance, Imprimerie Fabrègue, Saint-Vries, Haute Vienne, 1966. 

 Climat et végétation

 Le climat dans la zone de Touba est de type soudano-sahélien à prédominance sahélienne, défini par la succession d’une longue saison sèche pouvant aller du mois d’Octobre jusqu’au mois de juin et d’une saison humide de pluies qui peut débuter du mois de juin pour prendre sa fin au mois d’Octobre. Cette zone bénéficie plus que de précipitations inférieures à 800 mm qui s’amenuisent progressivement vers le nord jusqu’au chiffre de 400 mm. Sa végétation en fond de tableau de tous les paysages, est composée de grands arbres typiquement sahéliens tes le baobab l’acacia et les combrétacées etc. Jusqu’à la latitude de Diourbel, nous notons la présence d’arbres typiquement sahéliens tels que le soump (Balanites œgyptiaca) et le gommier. On y rencontre également des Acacia raddiana, espèce qui trouve habituellement son domaine d’élection dans les sites les plus arides du Sénégal, dunes rouges du Cayor .Le climat y est chaud et sec. Il est soumis huit (8) mois sur douze (12) à l’harmattan, branche finissante de l’alizé continental. Les températures sont très élevées et variables avec un minimum de24 °en Janvier et un maximum de 35 °au mois de Juin en moyenne. Il est caractérisé par une faible pluviométrie et une très forte évaporation. Par conséquent, ces impératifs climatiques vont limiter les choix des producteurs locaux à des activités spécifiques. En effet, ce comportement général du milieu c’est-à-dire le climat avec ses variabilités et les sols en majorités Dior vont prédéterminer les choix et privilèges de la population locale aux activités dominantes que sont l’agriculture, l’élevage, le commerce et les services. Par ailleurs, la platitude du relief et la faiblesse des altitudes vont non seulement constituer une influence déterminante dans le choix et la configuration du réseau routier dans la ville mais aussi dans une largement mesure des facteurs pour la dégradation de ce dernier avec le ruissellement et la stagnation des eaux de pluie dans les point bas. En effet, la faiblesse des altitudes dans la zone est telle que Touba se situe dans une zone de cuvette. 

LE PARADOXE DE TOUBA VILLE OU VILLAGE ? 

Si, aujourd’hui les spécialistes ont du mal à situer Touba c’est-à-dire à donner à Touba un statut de village ou de ville (démographiquement la cité religieuse peut être considéré telle une ville mais sur le plan administratif elle a un statut légal d’un village). Cela est dû à la conjonction entre les différentes pratiques et activités qui font la spécificité de l’urbain et celles qui fondent la campagne dans son espace. Touba est devenue récemment la deuxième ville du Sénégal après Dakar de par sa démographie. L’armature urbaine sénégalaise essentiellement tournée vers la côte maritime bénéficie ainsi à l’intérieur du pays d’une autre ville de taille importante qui tend à contrebalancer l’influence écrasante de Dakar, la capitale nationale. Cependant, malgré cette nouvelle assise dans le concert des villes sénégalaises, Touba n’a pas le statut administratif de ville obligatoirement couplé à celui de commune d’après la législation nationale. Cela ferait de cette cité le village le plus gros du monde avec un demi-million d’habitants. Plus de 90 pour cent de cette population est d’origine rurale » . La ville peut être définie selon les pays à partir du critère démographique ou de par ses équipements (infrastructures superstructure), de par ses fonctions et services administratifs. Pour faciliter sa définition et les comparaisons internationales, les géographes font recours à un seuil démographique minimal de 10.000 habitants .Si en France, le seuil démographique tourne autour de 2000 habitants, il est à 5000 habitants au Botswana ,200 habitants en suède et à 2500 aux États-Unis. Au Japon, est ville toute localité ayant au moins 30000 habitant… . Dans la cité religieuse, la population dépasse largement le seuil démographique universellement accepté ; Alors qu’est rural tout ce qui se rapporte à la campagne c’est-à-dire une entité où dominent les activités primaires ; agriculture, élevage… ainsi que le sacré. A Touba, on peut observer toutes les caractéristiques des grandes villes comme les aménagements, les marques de la nouvelle technologie ainsi qu’un commerce florissant bénéficiant des activités de service présentant de hautes opportunités d’affaires ; les banques, supermarchés, sociétés d’assurance. D’une manière générale, aujourd’hui, Touba n’a rien à envier aux grandes métropoles. Car, la ville de Touba a été même citée comme une villemodèle à la conférence des nations unies sur l’habitat II à Istanbul. G ueye Cheikh : Enjeux et rôle des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les mutations urbaines Le cas de Touba (Sénégal) 24 Néanmoins, l’importante part qu’occupent les activités primaires et le comportement de sa population c’est-à-dire les habitudes typiquement rurales des toubiens et de son organisation administrative semblent remettre en cause l’urbanité du village-mosquée de Touba. Par ailleurs, cette symbiose c’est-à-dire la coexistence entre le rural et l’urbain va renforcer les relations sociales et d’échanges entre la ville et les villages environnants d’une part, mais entre Touba et les autres régions du pays d’autre part. Celles-ci se traduiront par d’intenses mouvements circulaires de va-et-vient. Cependant, nous pouvons signaler qu’avec la métropolisation, les caractéristiques de la nouvelle ville ont profondément changées. De nos jours, les villes n’ont plus grand chose à voir avec l’idée courante d’une ville bien distincte de la campagne, identifiée par un chiffre de population seuil ou encore caractérisée par un nombre limité de fonctions. Les villes d’aujourd’hui sont des espaces de plus en plus difficiles à appréhender aussi bien en termes de formes que de fonctions. La périurbanisation qui repousse sans cesse les limites de l’espace urbanisé ainsi que la spécialisation des espaces qui tend à individualiser des quartiers selon une fonction spécifique, sont à la fois la cause et la conséquence d’une multiplication des déplacements. Un fonctionnement plus complexe des espaces urbains est ainsi associé à des pratiques de mobilité de plus en plus complexes m, l’offre traditionnelle en transport en sera forcément modifiée. Dans ces nouveaux espace où s’affrontent, se rejettent ou se complètent l’urbain et le rural les activités primaires telles que l’agriculture et l’élevage y jouent un rôle primordial et détiennent un nombre non négligeable des populations. 1- Agriculture Plus du tiers de la population active de la communauté rurale de Touba pratique l’agriculture comme activité principale (d’après le recensement de 1988). Celle-ci étant une donnée fondamentale pour expliquer l’extrême mobilité spatiale et les relations très fortes que les habitants entretiennent avec leur milieu d’origine. On y cultive principalement, l’arachide d’autant plus que Touba se localise au milieu du bassin arachidier .Toutefois, nous pouvons noter une part non moins importante de certaines culture tels que le mil, le sorgho, le niébé, bissap (oseille)… Ces activés agricoles vont occasionner d’intenses mouvements aux grés des saisons qui se réalisent entre le milieu urbains et les zones de culture d’une part, et entre les marchés ruraux et urbains d’autre part. Pour s’approvisionner ou se ravitailler les populations aussi bien urbaines que rurales sont obligées d’entretenir des échanges considérables en denrées de première nécessité et en produits agricoles divers. 

Elevage

 Dans la communauté rurale de Touba, l’élevage constitue non seulement une activité importante mais aussi une source de revenus d’une frange non négligeable de la population locale. Dans la zone rurale de la localité, se développe un élevage de type intensif et un seminomadisme .Cette activité reste dominé par l’élevage des petits ruminants notamment le mouton et la chèvre. Mais, on y rencontre également les bovins et l’aviculture. Néanmoins, la ville s’approvisionne en grande partie des villages ainsi que des régions environnants .La ville de Touba entretient des échanges considérables en produits animal avec les régions septentrionales et orientales de la zone sylvo-pastorale .Ainsi, de gros villages a l’image de Daara-Djoloff, du Fouta etc. ravitaillent quotidiennement la cité religieuse en produit laitier, en viande entres autres 

Tourisme 

Le statut de cité religieuse, la situation de capitale de la confrérie mouride, ont fait de Touba le lieu de convergence de la quasi-totalité des adeptes de toutes les religions plus particulièrement les musulmans et parmi eux les talibés mouride. Ainsi, le lieu de résidence du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba dont les oeuvres sont répandues partout dans le monde, l’existence de nombreuses infrastructures, culturelles, cultuelles et religieuses telles que la grande mosquée qui est la plus grande dans toute la sous région africaine attirent de plus en plus de pèlerins ou de curieux issus de tous coins et recoins du monde à effectuer des visites quotidiennes, semestrielle, mensuelles…; individuellement, collectivement des visites se font chaque jours dans la ville de Touba. Comme nous renseigne un des responsable des lieux : « à Touba chaque jours est presque devenu comme un jour de maagal (c’est le jour de fête le plus grand et le plus important pour la communauté mouride ; pendant ce jour tous les talibés mouride ou qu’ils soient dans le monde sont obligés de venir pour assister à sa célébration et pour profiter de faire quelques visites) ». 26 Par conséquence, pour le dynamisme de ce secteur et ses apports bénéfiques sur l’économie locale par une meilleure accessibilité de la ville toubienne par un plan de mobilité ou une politique de transport efficiente se justifie davantage. Par ailleurs, le marquage du territoire par la dispersion des saints et l’enterrement des saints à Touba, la localisation Géographique des infrastructures religieuses, vont imprimer à l’espace toubienne les principales directions des visiteurs. 

Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
1- Problématique
1-1 Contexte et justification
1-2 Objectifs
1-2-2 Objectifs spécifiques
2-1 Discussion des concepts
2-2 Revue de la littérature
3-1 Revue documentaire
3-2 Observation
3-5 Traitement de données
PREMIÈRE PARTIE : IDENTIFICATION DU CADRE D’ÉTUDE
CHAPITRE I : LOCALISATION DE LA VILLE DE TOUBA
1- Situation Géographie
2- Caractéristiques du Milieu
CHAPITRE II : LE PARADOXE DE TOUBA VILLE OU VILLAGE
1 L’agriculture
2- L’élevage
3- Le Tourisme
DEUXIEME PARTIE : POPULATION ET MOBILITE DANS LA VILLE
CHAPITRE I : LE TRANSPORT URBAIN : Amplification du phénomène d’urbanisation,(tes besoins de transport et crise de l’offre :
1- Croissance démographique et urbanisation
1-1 Croissance démographique
1-2 Urbanisation
2- L’organisation socio-professionnelle
3- La demande en mobilité
CHAPITRE II : LE SYSTÈME DU TRANSPORT
1-Le réseau routier
1-1- Les voies d’accès à Touba
2- Les points de stationnement
2-2- Les autres points de stationnement
TROISIEME PARTIE : L’ORGANISATION DU TRANSPORT
CHAPITRE I : LES ACTEURS DU TRANSPORT
1 — Les acteurs
1-2- Les chefs de garage
2 — Les autres acteurs
2-1- Les rabatteurs ou « coxeurs »
2-2- Les chauffeurs et les apprentis
CHAPITRE II : L’OFFRE DE TRANSPORT
1- Les moyens et modes de déplacement
1- 1- Les moyens non motorisés
1-2- Les véhicules motorisés
2 – Les itinéraires et les tarifs pratiqués
2-1- Les itinéraires
2-2- Les tarifs pratiqués
CHAPITRE IV : L’ANALYSE DES DEPLACEMENTS A TOUBA
1 — Les principaux déplacements à Touba
1-1- Les déplacements à l’intérieur de Touba
1-2- Les déplacements entre Touba et l’extérieur
2 – Les principaux motifs de déplacement
3 – Les fréquences des déplacements
QUATRIEME PARTIE : LES DYSFONCTIONNEMENTS DU SYSTÈME DE
TRANSPORT ET LES MESURES DE REMEDIATION
CHAPITRE •L’INSUFFISANCE DE L’OFFRE
1- La défaillance du réseau routier
2- La carence et l’inconfort des moyens et modes
CHAPITREII:POLITIQUES ET INNOVATIONS
1- les réalisations et perspectives des autorités locales
2- les esquisses de solutions
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES TABLEAUX, CARTES, GRAPHIQUES ET ILLUSTRATIONS
ANNEXE

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