Présentation de la Maladie surrénalienne du furet

Structure anatomique et histologique globale des glandes surrénales saines chez le furet

Les glandes surrénales du furet sont inclues dans un tissu adipeux adjacent au bord supérieur médial des reins droit et gauche, leur position exacte pouvant varier d’un animal à l’autre.
La surrénale gauche est habituellement adjacente au côté gauche de l’aorte abdominale, caudale à l’origine de l’artère mésentérique supérieure et rostrale à l’artère rénale gauche, en relation avec le tiers supérieur du rein. Elle est située cranio -médialement au rein gauche, et souvent entourée de tissu adipeux abdominal. La glande est ovale, de 6 à 8 millimètres de long et présente souvent des stries au niveau de sa surface ventrale causées la veine phrénico-abdominale qui la traverse pour rejoindre la veine cave. Il peut arriver que cette veine se situe au niveau dorsal de la glande.
Elle est irriguée par deux, trois ou quatre vaisseaux principaux, qui se divisent en branches plus petites à l’approche de la glande. Une ou deux des principales artères est issue de l’artère rénale gauche, les autres étant directement issues de l’aorte entre l’origine de l’artère cœliaque et un point caudal à l’origine de l’artère rénale gauche. Une vascularisation est aussi possible à partir d’une branche de l’artère phrénico-abdominale gauche.
La surrénale droite est souvent plus rostrale que la gauche, adjacente au côté droit de l’aorte, située au niveau ou rostralement à l’origine de l’artère mésentérique supérieure. Elle se situe cranialement et médialement au rein droit sous le lobe caudé du foie et adhère souvent à la face dorsale droite de la veine cave caudale.
La glande est toujours reliée ventralement à la veine cave caudale qui, elle aussi, recouvre partiellement ou totalement la glande.
La surrénale droite est souvent un peu plus longue que la gauche, mesurant 8 à 11 millimètres de long. Le pôle supérieur est un peu plus large que le pôle inférieur et la surface ventrale est aplatie ou concave au niveau de son contact avec la veine cave. La glande est parfois elle aussi striée par la veine phrénico-abdominale (Holmes, 1961).
Cette glande serait vascularisée par trois, quatre ou cinq vaisseaux séparés. Un ou deux de ces vaisseaux seraient invariablement issus de l’artère rénale droite, et l’artère phrénico-abdominale droite peut, elle aussi parfois donner des ramifications, les autres venant directement de l’aorte, entre les origines des artères cœliaques et rénale gauche (Holmes, 1961 ; Bartlett, 2002 ; Beeber, 2011)
On peut distinguer deux zones principales constituant une glande surrénale : la corticosurrénale et la médullosurrénale. La médullosurrénale, d’origine ectoblastique, en partie interne de la glande surrénale, est la principale source corporelle de catécholamines (adrénaline et noradrénaline). La corticosurrénale, aussi appelée cortex, est d’origine mésoblastique. Situé en partie externe de la glande surrénale, il est le lieu de production de stéroïdes.
Chez la plupart des mammifères, le cortex surrénalien est divisé en trois zones principales : la zone glomérulée, la zone fasciculée et la zone réticulée.
Les minéralocorticoïdes sont produits dans la couche la plus externe, la zone glomérulée, tandis que les glucocorticoïdes et les précurseurs des androgènes sont synthétisés dans la zone fasciculée et réticulée.
Deux zones moins importantes ont été décrites chez le furet et d’autres carnivores : la zone intermédiaire et la zone juxta-médullaire, bien que la fonction de ces zones reste mal définie (Bielinska et al 2006 ; Holmes, 1961).
Les surrénales sont enfermées dans une fine capsule de tissu conjonctif formée de larges faisceaux de fibres de collagène, contenant des nerfs et des vaisseaux sanguins.
Des cloisons de tissu conjonctif s’étendent à partie des niveaux profonds de la capsule et accompagnent les vaisseaux sanguins qui pénètrent au sein du parenchyme glandulaire (Bielinska et al., 2009 ; Holmes, 1961).
Sous certaines conditions physiologiques, la surrénale de furet produit une quantité limitée de stéroïdes androgéniques : de la déhydroépiandrostènedione (DHEA) et DHEA sulfate (DHEA-S) ou de l’andostènedione.
De nombreuses différences existent, tant au niveau macroscopique que microscopique, parmi les différentes espèces animales, concernant les surrénales (Bielinska et al., 2009 ; Holmes, 1961).
Dans les surrénales de souris, la zone glomérulée et la zone fasciculée sont bien définies sans zone réticulée discernable. Le cortex surrénalien de la jeune souris contient une zone supplémentaire, la zone X, adjacente à la médulla et analogue à la zone fœtale du cortex surrénalien humain. La fonction de cette zone X, qui régresse à la puberté chez les mâles et durant la première gestation chez les femelles n’est pas encore connue. Néanmoins cette zone X/ zone fœtale est formée de cellules contenant des gouttelettes lipidiques, des complexes mitochondriaux particuliers et du réticulum endoplasmique lisse, caractéristiques de cellules sécrétant des stéroïdes.
La zone fœtale chez l’Homme produit de la DHEA-S convertie en œstradiol par le placenta.
Elle est importante pour le maintien de la gestation (Keegan et Hammer, 2002).
Chez le furet, il est important de noter qu’aucune zone ne correspond à cette zone X ou zone fœtale (Bielinska et al., 2009 ; Holmes, 1961).
Chez les chats, Bennet (1940) a remarqué que la zone constituée de cellules pauvres en lipides formant la partie interne de la zone fasciculée était absente chez les jeunes et que la partie externe de la zone fasciculée, formée de cellules riches en lipides était souvent plus volumineuse chez les femelles que chez les mâles. Lboban (1952) a rajouté que chez les chats la partie interne de la zone fasciculée changeait de largeur en fonction des différents stades d’activité sexuelle de l’animal (Bielinska et al., 2009 ; Holmes, 1961)

Structure histologique de la corticosurrénale

Les trois zones principales caractéristiques des surrénales de mammifères: la zone glomérulée (ZG), la zone fasciculée (ZF), et la zone réticulée (ZR) sont distinguables chez tous les spécimens étudiés par Holmes (voir Figure 1) (Holmes, 1961).
Figure 1: Section d’une surrénale de furet montrant les différentes zones du cortex
Coloration de Masson
Tiré de: Holmes, 1961

La zone glomérulée

La zone glomérulée, toujours bien développée, est formée de cellules disposées en une ou deux colonnes formant des boucles juste sous la capsule externe.
Les arcs cellulaires périphériques et les colonnes de cellules sont souvent séparées par des larges travées de tissu conjonctif.
Les cellules sont de taille très variable mais sont souvent cylindriques et chacune contient un noyau rond et volumineux.
Cette zone est souvent plus claire contrastant avec les niveaux plus profonds du cortex (voir Figure 1, Figure 2, Figure 3 et Figure 4) (Holmes, 1961).
Figure 2: Section du cortex externe d’une surrénale de furet
La zone glomérulée est pâle, présence de nombreux noyaux rapprochés dans la zone intermédiaire, et transition entre cette zone et la zone fasciculée.
Coloration de Masson
Tiré de: Holmes, 1961
Chez les animaux en anoestrus, les cellules de la ZG contiennent beaucoup de lipides, qui se colorent fortement avec la coloration à l’huile rouge.
Les gouttelettes lipidiques sont souvent de grande taille et occupent quasiment tout le cytoplasme des cellules (Holmes, 1961).
Figure 3 : Section de surrénale de furet
On peut voir la distribution typique des lipides dans le cortex x80
Coloration à l’huile rouge
Tiré de: Holmes, 1961

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