Rappels theorique sur l’hypereosinophilie paraneoplasique

Une hyperéosinophilie sanguine se définit par une élévation du taux de polynucléaires éosinophiles circulants, excédant le chiffre de 500/mm3 soit environ 10% du nombre des leucocytes.

On dit qu’elle est paranéoplasique lorsqu’elle résulte de l’effet à distance de la tumeur ou de ses métastases. Elle est souvent sanguine, parfois associée à un afflux tissulaire.  L’hyperéosinophilie sanguine paranéoplasique est massive, chronique et réactionnelle. L’hyperéosinophilie tissulaire se définit par la présence de polynucléaires éosinophiles supérieur ou égal à 100 éléments par champ à fort grossissement (x 400) au niveau de la tumeur primitive, ou de ses métastases, ou des tissus indemnes.

L’hyperéosinophilie est une manifestation biologique pouvant révéler de nombreuses maladies dont les plus fréquentes sont de nature allergique ou d’origine parasitaire en particulier dans les pays tropicaux. L’hyperéosinophilie paranéoplasique est une symptomatologie rare. De 1948 à 1973, 32 cas seulement sont diagnostiqués et publiés dans le mémorial SloanKettering cancer center New York, dont 1% sont liés à un carcinome du pancréas. En 1989, un cas d’hyperéosinophilie paranéoplasique (HEP) lié à un adénocarcinome gastrique a été publié dans le CAMJ. En 1996 ,.4 cas ont été publiés dans le changgeng YI XUE Za Zhi. En 2003 un cas d’ hyperéosinophilie paranéoplasique associé à un carcinome hépatocellulaire a été publié dans le journal de Gastroentérologie clinique et biologique .

Actuellement on décrit une hyperéosinophilie paranéoplasique dans 0,6 à 1,7% des cas d’hyperéosinophilies En dehors des hémopathies malignes, les tumeurs solides les plus fréquemment en cause sont les carcinomes digestifs et bronchiques.

Ce sont des tumeurs carcinomateuses développées aux dépens d’un tissu superficiel ou en contact avec l’extérieur. En outre, les métastases peuvent s’accompagner d’HE tissulaire alors que la tumeur primitive ne l’est pas. Au cours de cette symptomatologie, les PNE ont un caractère paranéoplasique c’est-à-dire dégranulé. Si elles sont associées (sanguine et tissulaire), les HE sanguines ont généralement le même type de tumeur que les éosinophiles tissulaires. Elles évoluent en parallèle avec la tumeur causale.

PHYSIOPATHOLOGIE

L’hyperéosinophilie sanguine ou tissulaire 

Lorsqu’elle survient au cours d’un processus tumoral, elle fait partie d’un syndrome paranéoplasique hématologique. Trois mécanismes de survenue ont été démontrés :

Excès de production médullaire
Il est lié à la production de facteur de croissance GM-CSF ou de cytokine : IL3 et surtout IL5 par les cellules tumorales. Ces produits favorisent la prolifération médullaire de progéniteurs éosinophiliques d’où l’hyperéosinophilie sanguine.

Excès de mécanisme de mobilisation
En état physiologique, les PNE expriment des récepteurs de surface sensibles à l’action de facteurs chimiotactiques variés plus ou moins spécifiques de la lignée éosinophilique, ainsi ils recrutent les PNE. Lors de certains processus tumoraux, les réponses inflammatoires de l’organisme font libérer certains médiateurs qui se comportent comme des facteurs chimiotactiques des PNE. Ainsi la sortie médullaire des PNE est augmentée d’où l’hyperéosinophilie sanguine.

Excès de phénomène de domiciliation
Le transit sanguin de PNE est bref. La présence de molécules d’adhérence secrétées par la masse tumorale régule la domiciliation élective pathologique des PNE au niveau tissulaire d’où l’hyperéosinophilie tumorale ou d’autres tissus normaux, notamment l’endocarde.
NB : l’association de deux ou trois mécanismes associés entraînent l’HE sanguine et tissulaire à la fois .

Les lésions tissulaires au cours des HEP

La libération des enzymes protéolytiques et les protéines spécifiques des grains de cellules par les PNE degranulés est responsable de lésions au niveau des tissus infiltrés (tissu tumoral ou tissu viscéral normal comme l’endocarde, la peau, les poumons) .

SIGNES

Signes cliniques

Circonstances de découverte
L’HEP est de découverte fortuite dans 10% des cas soit par un hémogramme systématique, soit lors d’une surveillance d’une pathologie indépendante d’une HE ; ainsi elle peut annoncer l’existence d’un processus oncogène. Parfois l’HE peut être découvert devant les signes liés aux infiltrations tissulaires et à la complication des lésions viscérales qu’elle engendre. Les HE, lorsqu’elles sont modérées (entre 500/mm3 et 1000/mm3 ), sont souvent asymptomatiques. Lorsqu’elle est massive( supérieure à 1000/mm3), elle réalise les tableaux cliniques liés aux lésions viscérales. En général, elle est responsable d’une asthénie intense , d’une fièvre, des sueurs, d’un prurit généralisés.

Signes cardiaques
Ce sont des signes liés aux lésions des tissus myocardiques et endocardiques : ils se manifestent par :
– Dyspnée d’effort
– Douleur thoracique à type d’angor de poitrine
– Chute tensionnelle
– Trouble du rythme
L’apparition de ces signes témoigne de la gravité de la maladie et nécessite un prise en charge en urgence.

Signes respiratoires
Ils sont liés à des lésions des muqueuses respiratoires en réalisant :
– Dyspnée
– Toux avec expectoration muqueuse .

Signes digestifs
Ils sont liés à des lésions des muqueuses de l’appareil digestif et sont responsables :
– des nausées
– de diarrhées faites de selles liquides glairo-sanguinolentes .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUE SUR L’HYPEREOSINOPHILIE PARANEOPLASIQUE
I.GENERALITES
I.A DEFINITION
I.B EPIDEMIOLOGIE
II.PHYSIOPATHOLOGIE
III.SIGNES
III.A Signes cliniques
III.A.1 Circonstance de découverte
III.A.2 Signes cardiaques
III.A.3 Signes respiratoires
III.A.4 Signes digestifs
III.A.5 Signes cutanés
III.A.6 Signes musculaires
III.A.7 Signes neurologiques
III.B Signes biologiques
III.C Signes morphologiques
III.D Signes anatomopathologiques
IV.LES FORMES CLINIQUES
IV.A Les réactions régionales
V.B Les réactions générales
V.DIAGNOSTIC
V.A Diagnostic positif
V.B Diagnostic différentiel
VI. PRISE EN CHARGE
VI.A Buts
VI.B Moyens
VI.C Indications
VII.EVOLUTION ET PRONOSTIC
DEUXIEME PARTIE : DESCRIPTION DE CAS
I.HISTOIRE DE LA MALADIE
II.ANTECEDENTS
III.EXAMEN PHYSIQUE
IV.EXAMENS PARACLINIQUES
IV.A Examen biologique
IV.B Examen morphologique
IV.C Examen anatomopathologique
V.TRAITEMENT
VI.EVOLUTION
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
I.COMMENTAIRES
II.SUGGESTIONS
CONCLUSION

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