Cours et questions d’apprentissages débutant à l’oral

Extrait du cours et questions d’apprentissages débutant à l’oral

«La pratique de l’évaluation transforme le regard que l’on porte sur le savoir et sur soi même, oblige à relativiser, dédramatiser, accepter l’erreur et en même temps, pousse à  une certaine exigence, stimule la créativité.
L’évaluation doit être présente tout au long du processus d’apprentissage. Elle doit être formative, c’est-à-dire devenir un véritable outil de l’apprentissage.
Pour l’apprenant, l’évaluation doit lui permettre de s’auto-évaluer, de mesurer où il se situe par rapport à ses objectifs et ceux de la formation, de prendre conscience de l’impact de ses apprentissages dans sa vie, d’identifier ses difficultés et les stratégies mises en œuvre pour les surmonter.
Si l’apprenant juge de manière positive ses progrès ou l’impact de la formation, l’évaluation aura pour effet le renforcement de l’estime de soi et sera un encouragement à continuer. En cas de difficulté, du constat de l’absence de progrès ou d’impacts jugés insuffisants, l’évaluation doit permettre, à l’apprenant et au formateur, d’analyser les freins à l’apprentissage et de rechercher les moyens de les dépasser, en tentant ainsi d’éviter découragement et abandon.
Pour le formateur, l’évaluation est indispensable car elle lui permet, le cas échéant, de modifier son approche, d’adapter le travail à une nouvelle/autre réalité, de construire de nouvelles démarches, de proposer d’autres situations d’apprentissage. En poussant le formateur à se poser différentes questions. (L’apprenant a-t-il compris ce qu’il s’agit de faire ? Dispose-t-il de toutes les ressources nécessaires pour commencer la tâche ?
Quelles connaissances mobilise-t-il et quand ? …)
« … l’évaluation aide à apprendre et à enseigner. Partant du principe qu’il n’y a pas d’apprentissage linéaire mais qu’on avance par essais et erreurs, tâtonnements, hypothèses avec des temps de latence, d’avancée ou même d’accélération, il y a donc nécessité de s’arrêter régulièrement pour faire le point sur ce qu’on vient de faire afin que les élèves puissent construire des repères. Mais c’est aussi pour l’enseignant l’occasion de vérifier que ses hypothèses à lui sont pertinentes ou pas, et ce qu’il lui faut vérifier, corriger, retravailler dans ses conceptions et les situations d’apprentissage qu’il va proposer à ses élèves pour dépasser une difficulté nouvelle qui, par l’évaluation justement vient d’être mise au jour …
Activités d’apprentissage et activités d’évaluation
Dans l’analyse des pratiques, il semble que l’on confonde souvent activités d’apprentissage et activités d’évaluation. Ainsi, par exemple, faire s’exprimer librement les apprenants sur des photos est à priori une activité d’évaluation. En effet, elle mobilise des savoirs déjà présents mais n’en construit pas nécessairement de nouveau.
Cette activité permet de faire émerger la parole, d’oser parler, de s’entraîner à parler, de mobiliser ses compétences,… Elle permet aussi d’entendre des points de vue différents, d’autres mots et structures, dont les reformulations par le formateur.
C’est un point de départ indispensable pour la construction de la langue, mais ce n’est pas une activité d’apprentissage de structures et de vocabulaire. Pour qu’un apprentissage linguistique voie le jour,
il est nécessaire de mettre en place des activités qui  permettent d’aller au-delà de la mobilisation des acquis, des activités qui travaillent la compréhension et la mémorisation de nouvelles structures et d’un nouveau vocabulaire.
Tout au long de l’apprentissage, de multiples activités permettent d’évaluer les compétences des participants: dessiner ou représenter graphiquement une situation permet d’évaluer la compréhension tout comme classer dans un ordre donné des images sur base d’un texte entendu. Reconstituer une histoire à partir d’images, … jouer une saynète devant le groupe, raconter une histoire, s’impliquer dans un jeu de rôle,… permet de mesurer l’expression.
Pour que l’évaluation puisse être utile tant au formateur qu’à l’apprenant, il est indispensable de la rendre visible et de l’expliciter.
Quelques idées et constats pour mener à bien des démarches d’évaluation :
* Smileys ou cartons rouges, verts, oranges, pour s’autoriser à s’exprimer sur ce qui va,  ne va pas, pour arrêter le formateur quand on n’a pas compris, ou quand le fonctionnement du groupe pose problème.
* L’enregistrement des paroles des apprenants et la réécoute de celles-ci, en cours d’apprentissage permet, au même titre que les traces écrites des premiers textes, d’entendre et d’objectiver le chemin parcouru. Certes, on peut imaginer en début de formation, pour les groupes débutants, que le formateur note ‘verbatim’ (transcription de ce que l’apprenant dit mot à mot) les paroles prononcées lors des rencontres de début et de fin de session, mais cette méthode, basée sur l’écrit et non sur l’oral, ne permet pas à l’apprenant de se réentendre, de prendre conscience des évolutions dans l’intonation, le rythme de parole, …
* Par contre l’enregistrement d’un message sur le téléphone portable permet la ré-audition et l’évaluation du chemin parcouru.
Ce dispositif se doit d’être clairement expliqué en début de formation pour qu’il devienne naturel.
Comme on l’a vu, il peut être intégré à la formation.

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