Détermination du Plan d’Occlusion Prothétique en Prothèse Adjointe Complète

Détermination du Plan d’Occlusion Prothétique en Prothèse Adjointe Complète

Complexe neuromusculaire 

Système musculaire

Les muscles qui sont directement responsables des mouvements et des positions mandibulaires sont les muscles masticateurs qui sont au nombre de quatre : masséter, le ptérygoïdien interne, le temporal (muscles élévateurs) et le ptérygoïdien externe (muscle propulseur). A côté des muscles masticateurs, on a d’autre muscles tels que le digastrique, le mylohyoidien, le géniohyoidien qui participent à l’abaissement de la mandibule. 4.1.1) Masséter Il est externe et formé de deux faisceaux qui s’insèrent en bas à l’angle de la mandibule, en haut sur l’arcade zygomatique.

Temporal

Il est formé de trois faisceaux qui s’insèrent en bas sur l’apophyse coronoïde et en haut dans la fosse de l’os temporal; ses fibres antérieures sont élévatrices et les postérieures assurent le recul de la mandibule. Temporal Masséter 12 Fig 02 : Vue Latérale du Crâne [1] 4.1.3) Ptérygoïdien médian ou interne Le Ptérygoïdien interne est symétrique au masséter, mais à l’intérieur de la mandibule; il s’insère en bas à l’angle de la mandibule avec le masséter, et en haut dans la fosse ptérygoïdienne.

Ptérygoïdien latéral ou externe Il est formé de deux faisceaux horizontaux qui vont du condyle à l’os ptérygoïdien; les différentes contractions assurent la propulsion et la latéralité de la mandibule

Génio-hyoïdien Il s’insère en haut sur la face interne de la symphyse mentonnière (apophyse génie), et en bas sur l’os hyoïde. 

Digastrique Il est composé de deux parties ou ventres dont l’antérieur suit à peu près le même trajet que le génio-hyoïdien et le postérieur s’insère en haut sur la mastoïde et en bas sur l’os hyoïdien.

 Mylo-hyoïdien

Le mylo- hyoïdien s’insère en haut sur la ligne oblique interne et en bas sur l’os hyoïde. Les muscles abaisseurs sont beaucoup moins puissants que les élévateurs car il y a besoin de moins de force et la pesanteur abaisse déjà la mandibule lorsque les muscles se relâchent. 13 4.2) Le système nerveux [18] Nous distinguons deux systèmes nerveux principaux : le système nerveux périphérique et le système nerveux central.

Système nerveux périphérique

L’innervation des maxillaires est assurée par deux branches du trijumeau (V) à savoir le nerf maxillaire et le nerf mandibulaire. Le nerf maxillaire (V2) sensitif va donner le nerf dentaire antérieur, le nerf dentaire moyen et le nerf dentaire postérieur. Le nerf mandibulaire(V3) sensitivo-moteur se termine en nerf mentonnier et nerf incisif 

le système nerveux central

L’innervation autonome est assurée par la portion cervicale des deux chaines sympathiques, constituées de chaque côté par les ganglions cervicaux supérieurs, Parmi ces différentes fonctions : les fibres du système nerveux autonome (sympathique et parasympathique) contrôlent la sécrétion des glandes salivaires et la vasomotricité.  Nerf ophtalmique 2 : Nerf maxillaire 3 : Nerf mandibulaire Fig 03 : Le nerf trijumeau [33] Les muscles masticateurs permettent la mobilisation de la mandibule pendant la mastication. En observant les mouvements nous nous apercevons que de nombreux muscles sont présents pour réaliser parfois le même mouvement. Ainsi nous avons besoin d’une bonne coordination neuromusculaire pour organiser toute la dynamique manducatrice. II. COMPOSANTES DE L’OCCLUSION EN PROTHESE ADJOINTE COMPLETE (P.A.C)

OCCLUSION STATIQUE

Elle dépend des trois paramètres que sont le plan d’occlusion, la dimension verticale et la relation centrée.

Plan d’occlusion 

Selon LEJOYEUX, le plan d’occlusion en prothèse amovible complète est « une surface occlusale conçue de telle sorte qu’elle assure un contact généralisé permanent entre les deux arcades maxillaire et mandibulaire, au cours de toutes les occlusions centrées et excentrées ». [51] Pour BONWILL, « le plan d’occlusion doit être situé à égale distance entre les deux crêtes, de manière que les forces occlusales se repartissent de façon équivalente entre les crêtes maxillaire et mandibulaire ». [82] Pour GYSI, « le plan d’occlusion doit suivre la courbe de la crête mandibulaire pour que les forces masticatrices soient toujours perpendiculaires à cette crête ». [82] 15 En prothèse amovible complète, la littérature s’accorde pour définir le plan d’occlusion prothétique, dans le cadre d’une occlusion généralement équilibrée, comme le plan passant par les bords libres des incisives centrales supérieures et les sommets des cuspides mésio-palatines des premières molaires supérieures droite et gauche

Rôles

Il présente une composante antérieure, élément important de réussite esthétique, et une composante postérieure fonctionnelle imposée par la dynamique occlusale. L’orientation et la situation du plan d’occlusion sont ainsi responsables de l’équilibre statique et dynamique de la future prothèse, reposant sur le contact permanent des surfaces occlusales des dents prothétiques lors des mouvements de propulsion et de latéralité. De la détermination du plan d’occlusion dépend l’intégration de la future prothèse. En effet la réhabilitation de l’occlusion entraine à la fois: [64] – la stabilité de la future prothèse, également dépendante de la répartition uniforme des forces masticatrices ; – la restauration des fonctions de mastication, déglutition et phonation ; – le rétablissement de l’esthétique ; – le respect de l’intégrité des tissus de soutien face aux contraintes auxquelles sont soumises les surfaces ostéo-muqueuses.

Stabilisateur

L’orientation correcte du plan d’occlusion prothétique en prothèse complète a un rôle essentiel de stabilisation. En effet, de par son orientation dans les trois sens de l’espace, le plan d’occlusion participe à la stabilité de la prothèse complète en supprimant, autant que faire se peut, les composantes horizontales des forces en présences. Aussi, il doit se situer dans un couloir neutre où s’équilibrent les forces centrifuges de la 16 musculature linguale et les forces centripètes transmises par la musculature labio-jugale. Le plan d’occlusion participe à la stabilité prothétique lors de l’intercuspidation maximale en transmettant les forces occlusales perpendiculairement à la surface d’appui. Il contribue également à la stabilité de la prothèse lors des mouvements excentrés grâce à l’existence des courbes de compensation sagittale et frontale construites en harmonie avec le guide antérieur. HANAU fixe le principe de cet équilibre rassemblant cinq facteurs: [35] – l’inclinaison de la trajectoire condylienne dans le sens vertical (pente condylienne) et dans le sens frontal (angle de BENNETT) ; – l’inclinaison de la trajectoire incisive ; – l’inclinaison du plan d’occlusion par rapport au plan de FRANCFORT ; – les courbes de compensation occlusales ; – les angulations cuspidiennes des dents prothétiques. Fig 04 : Le Quint de HANAU d’après LEJOYEUX [50] Ces courbes, appelées courbes de compensation sagittale et frontale, sont construites afin de palier la désocclusion postérieure qui existerait naturellement 17 entre dents cuspidées, lors des mouvements de propulsion et de latéralité, sous la dépendance d’un déterminant antérieur. Elles neutralisent donc le phénomène de CHRISTENSEN.

Fonctionnel

Les dents, par leur action de broiement, sont les outils essentiels de la mastication dont le rôle est de transformer les aliments en un bol alimentaire apte à être dégluti. La fonction masticatrice ne peut être convenablement remplie que si la position du plan d’occlusion permet au bol alimentaire d’être à la fois correctement disposé et maintenu entre les musculatures labiales, jugales et linguales. Ainsi, une position du plan d’occlusion trop haute, demande à la langue un déplacement vertical afin de déposer les aliments au niveau des surfaces occlusales, entrainant une interférence entre le plancher buccal et les bords prothétiques, néfaste pour la stabilité prothétique. Et à contrario, une position du plan occlusal trop basse, empêche les joues et la langue de remplir leur rôle avec efficacité. Outre la difficulté de mastication, la stabilité de la prothèse est compromise. Bien qu’elle s’effectue pour l’essentiel sans contacts occlusaux, la position du plan d’occlusion revêt également une importance particulière lors de la phonation. Aussi, une position trop haute du plan d’occlusion modifie le comportement lingual engendrant une altération de la stabilité prothétique, [87] La phonation se retrouve également perturbée lors d’une orientation et d’une hauteur incohérente des dents antérieures engendrant une prononciation délicate de certains phonèmes : les dentales, les sifflantes, les « F » et les « V ». [24] 18

Esthétique

La partie antérieure du plan d’occlusion prothétique est définie par la position du point inter-incisif maxillaire. L’orientation de l’ensemble incisivo-canin dans les trois sens de l’espace est un des facteurs déterminants de l’intégration esthétique de la prothèse. D’elle découle l’orientation postérieure du plan d’occlusion, garantie d’un montage harmonieux. 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : L’OCCLUSION EN PROTHESE COMPLETE
I. RAPPELS ANATOMIQUES
1) Maxillaire
2) Mandibule
3) Articulation Temporo-Mandibulaire (ATM)
4) Le complexe neuromusculaire
4.1) Système musculaire
4.1.1) Masséter
4.1.2) Temporal
4.1.3) Ptérygoïdien médian
4.1.4) Ptérygoïdien latéral
4.1.5) Génio-hyoidien
4.1.6) Digastrique
4.1.7) Mylo-hyoidien
4.2) Le système nerveux
4.1.1) Système nerveux périphérique
4.2.2) système nerveux centrale
II. COMPOSANTES DE L’OCCLUSION EN PROTHESE
ADJOINTE COMPLETE (P.A.C)
1) OCCLUSION STATIQUE
1.1) Plan d’occlusion
1.1.1) Définitions
1.1.2) Rôles
1.1.2.1) Stabilisateur
1.1.2.2) Fonctionnel
1.1.2.3) Esthétique
1.2 Dimension verticale
1.2.1) Définitions
1.2.1.1) Dimension verticale d’occlusion
1.2.1.2) Dimension verticale de repos
1.2.1.3) Espace libre d’inocclusion (ELI)
1.2.1.4) Dimension verticale phonétique (DVP)
1.3) Relation centrée
1.3.1) Définition
1.3.2) Caractéristiques de la relation centrée
2) OCCLUSION DYNAMIQUE
2.1) Mouvements mandibulaires
2.1.1) Mouvements élémentaires
2.1.2) Mouvements composés
2.1.3) Mouvements fondamentaux
2.1.4) Mouvements fonctionnels
2.2) Description de la cinématique mandibulaire
2.3) Dynamique mandibulaire chez l’édenté
DEUXIEME PARTIE : PLAN D’OCCLUSAL PROTHETIQUE EN PROTHESE ADJOINTE COMPLETE
I) CONCEPTS DE DETERMINATION DU PLAN D’OCCLUSION
1) Concepts anatomiques
1.1) Points de références osseux et cutanés
1.2) Céphalométrie
1.2.1) Détermination d’un plan d’occlusion idéal en utilisant le point Xi de Ricketts.
1.2.2) Méthode téléradiographique proposée par Lejoyeu
1.3) Utilisation d’une table de montage personnalisable :
Rightplane©
1.4) Autre technique de reconstruction du plan d’occlusion
2) Concept mécaniste
2.1) Technique de Wadsworth
2.2) Technique de Pankey Mann et Schuyler
3) Concept physiologiques
3.1) Méthodes statiques
3.1.1) Papille parotidienne
3.1.2) Ligne buccinatrice
3.1.3) Tubercule rétromolaire
3.1.4) La fonction des crêtes édentées
3.1.5) Plan de Cooperman
3.2) Méthodes dynamiques
3.2.1) La Piézographie
3.2.2) Méthode de Paterson
II) COURBES DE COMPENSATIONS
1) Courbe de compensation sagittale ou courbe de Spee
2) Courbe de compensation frontale ou courbe de Wilson
3) Sphère de Monson
III) ENREGISTREMENT DU PLAN D’OCCLUSION (P.O.)
MAXILLAIRE ET DU P.O. MANDIBULAIRE
1) Réglage de la maquette maxillaire
2) Réglage de la maquette mandibulaire
3) Recherche de la dimension verticale d’occlusion (D VO)
IV) MOYENS DE DETERMINATION DU PLAN D’OCCLUSION EN P.A.C
1) Maquettes d’occlusion
2) Stimulateurs de la cinématique mandibulaire
2.1) Articulateurs conventionnels
2.1.1) Articulateur non adaptable
2.1.2 Articulateur semi adaptable de première génératio
2.1.3 Articulateur semi adaptable de seconde génération
2.1.4 Articulateur complètement adaptable
2.2) Articulateur virtuel
TROISIEME PARTIE: Applications cliniques de la technique proposé
I. CONTEXTE GENERAL
II. MATERIELS ET METHODE
2.1) Description de l’étude
2.2) Méthodologie
2.2.1) Confection des bases d’occlusion au laboratoire de
prothèse
2.2.1.1) Préparation du modèle
2.2.1.2) Préparation de la maquette maxillaire
2.2.2) Protocole de la technique de détermination du POP
2.2.3) Présentation des trois cas cliniques

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