EFFETS THERAPEUTIQUES DE CLERODENDRUM FORMICARUM DANS UN MODELE ANIMAL 

EFFETS THERAPEUTIQUES DE CLERODENDRUM FORMICARUM DANS UN MODELE ANIMAL 

Mécanismes générateurs de la douleur

La douleur adaptative ou physiologique ou aigüe

 On peut distinguer premièrement la douleur nociceptive, ressentie lorsque nous détectons, comme son nom l’indique, une stimulation nociceptive mécanique, chimique, ou thermique, menaçant notre intégrité physique. Cette douleur physiologique est considérée comme un système d’alerte précoce indispensable non seulement pour détecter mais également minimiser le contact avec le stimulus nociceptif, et ainsi assurer la survie et le bien être de l’organisme. Le caractère essentiel de cette douleur est dramatiquement illustré chez les personnes présentant une insensibilité congénitale à la douleur. Dans cette pathologie, le patient est incapable de détecter les stimuli nociceptifs qu’ils soient environnementaux (mécanique, chimique, thermique) ou internes relatifs à des blessures (tels que des fractures osseuses), avec les conséquences, parfois même mortelles, que nous pouvons imaginer pour l’individu [Basbaum et al. 2009]. Par conséquent, afin d’assurer son rôle de sentinelle et de protéger l’organisme des lésions réelles ou imminentes que pourraient induire les stimuli nociceptifs, cette douleur se caractérise par un seuil nociceptif élevé lui permettant de différentier les stimuli potentiellement dangereux (de forte intensité), des stimuli inoffensifs (de faible intensité), et ainsi de ne déclencher une réponse comportementale adaptée, le réflexe de retrait (réflexe moteur spinal non conscient) qu’en situation où l’évitement immédiat du stimulus considéré comme nociceptif est indispensable à la protection [Woolf, 2010] (Figure 1 ). Figure 1 : Principales caractéristiques de la douleur nociceptive. Douleur adaptative considérée comme un signal d’alarme, évoquée par des stimuli nociceptifs de forte intensité, sans lésion et/ou inflammation du système nerveux [Costigan et al. 2009 ; Woolf, 2010]. Le deuxième type de douleur également considérée comme étant adaptative et protectrice est la douleur inflammatoire, provoquée par l’activation du système immunitaire lors de blessures et/ou d’infections des tissus. Tout comme la douleur nociceptive, cette douleur inflammatoire a pour but la protection de l’intégrité physique. En renforçant la sensibilité sensorielle après une lésion tissulaire inévitable (comme celles pouvant être induites lors de certaines chirurgies) ou accidentelle, cette douleur favorise la récupération de la partie du corps atteinte en créant un environnement d’hypersensibilité désagréable qui décourage le contact physique et le mouvement, réduisant ainsi les risques de dommages supplémentaires [Woolf, 2010] (Figure 2). 10 Figure 2 : Principales caractéristiques de la douleur inflammatoire. Douleur adaptative évoquée par des stimuli de forte et faible intensité, caractérisée par un état inflammatoire actif de la région lésée à protéger et à réparer [Costigan et al., 2009 ; Woolf, 2010].

 La douleur non adaptative ou pathologique ou chronique

Cette douleur contraste avec les douleurs nociceptive et inflammatoire par le fait qu’elle est non adaptative, non protectrice, et décrite comme un état pathologique résultant du fonctionnement anormal du système nerveux central. Ce dysfonctionnement provoque une amplification des signaux sensoriels conférant à cette douleur pathologique un seuil nociceptif bas. Cette douleur pathologique peut apparaitre après une lésion du système nerveux central ou périphérique avérée, mais aussi en l’absence de stimulus nociceptif et lorsque aucun dommage tissulaire et/ou inflammatoire n’est constaté (les douleurs dysfonctionnelles comme par exemple la fibromyalgie ou le syndrome du côlon irritable). Cette douleur doit être perçue comme un faux signal d’alarme produit par l’organisme et causé par un dysfonctionnement du système nerveux lui-même [Woolf, 2010] (Figure 3). Figure 3 : Principales caractéristiques des douleurs pathologiques : neuropathique et dysfonctionnelle. Ces douleurs sont non adaptatives et non protectrices, évoquées par des stimuli de forte et faible intensité, caractérisées par un état hypersensibilité indépendant de la lésion ou de la pathologie [Costigan et al. 2009 ; Woolf, 2010]. I.4. Physiopathologie de la douleur. Le message nociceptif part de la périphérie au niveau de nocicepteurs, chemine le long des fibres nerveuses de petits calibres, puis pénètre à l’étage médullaire. Ensuite il va monter le long de la moelle épinière et informer le tronc cérébral, l’hypothalamus et le thalamus, le système limbique et le cortex cérébral (Figure 6).Ceci va permettre une analyse de ce message pour en reconnaître ses composantes et pouvoir y répondre autant au niveau comportemental que physiologique. En effet, tout au long de ce trajet, il existe des points de modulation de ce message et au niveau supérieur des possibilités d’amorcer une lutte contre ce phénomène douloureux par le biais de voies descendantes [Ruscheweyh et al. 2011].

Les nocicepteurs

 Ce sont des terminaisons libres des fibres nerveuses sensitives. L’activation de ces structures se fait par des stimulations thermiques, chimiques, électriques ou mécaniques. Les fibres concernées par ces activations ne sont pas spécifiquement dévolues à la nociception. Les stimuli partent de la peau, des viscères, des muscles et des articulations. Ces nocicepteurs sont dits polymodaux, ils peuvent le plus souvent être activés par différents stimuli générateurs de douleur [Dubin et Patapoutian, 2010 ; Han et al. 2013]. Le message nociceptif prend naissance grâce à la modification de la perméabilité des membranes qui engendre un potentiel d’action qui va se propager le long de la fibre nerveuse jusqu’à la moelle. Des nocicepteurs unimodaux qui ne sont activés que par des stimulations mécaniques intenses : ce sont des mécanonocicepteurs électivement en relation avec les fibres Aδ. La répartition des nocicepteurs est homogène au niveau de la peau, ce qui permet une bonne localisation de la douleur, malgré le chevauchement de leur champ de perception. Par contre, la répartition dans les autres tissus est moins bien organisée, ce qui explique les difficultés de localisations de douleurs d’origines plus profondes. Les viscères sont, en général sensibles, à la traction, à la distension et au spasme et insensibles à la pression, à la coupure et à la brûlure.

Les fibres nociceptives

Elles conduisent le message douloureux et sont de petit diamètre. En effet, les nerfs afférents sont constitués de nombreuses fibres de différents calibres : les fibres Aα et Aβ, entourées de myéline, à conduction rapide transmettent la sensation tactile, proprioceptive. Les fibres Aδ , myélinisées et de petit diamètre, à conduction lente, transmettent des informations mécaniques et thermiques. Ces fibres sont responsables de la première sensation au cours d’un phénomène douloureux, qui est bien localisée (“ épi-critique ”), à type de piqûre. Les fibres C, de très petit diamètre, amyéliniques, à conduction très lente, transmettent la douleur à type de brûlure. D’apparition plus tardive, cette sensation est aussi plus diffuse [Besson et Chaouch, 1987 ; Ringkamp et al. 2011].

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. GÉNÉRALITÉS SUR LA DOULEUR
I.1. Définition
I.2. Classification
I.2.1. La douleur aiguë ou “douleur-symptôme”
I.2.2. La douleur chronique ou “douleur-maladie”
I.3. Mécanismes générateurs de la douleur
I.3.1. La douleur adaptative ou physiologique ou aigüe
I.3.2. La douleur non adaptative ou pathologique ou chronique
I.4. Physiopathologie de la douleur
I.4.1. Les nocicepteurs
I.4.2. Les fibres nociceptives
I.4.3. Les médiateurs périphériques
I.4.4. L’Etage médullaire
I.4.5. L’étage Supra-médullaire
I.5. Mécanismes de contrôle de la douleur
I.5.1. A la périphérie
I.5.2. A l’étage médullaire
I.5.3. A l’étage supra-médullaire
II. LA DOULEUR CHRONIQUE
II.1. Hyperalgésie primaire et sensibilisation périphérique
II.2. Hyperalgésie secondaire et sensibilisation centrale
II.3. La douleur neuropathique
II.3.1. Définition
II.3.2. Etiologie centrale et Périphérique
II.3.3. Mécanismes de base de la douleur neuropathique
II.4. La douleur neuropathique diabétique
II.4.1. La physiopathologie
II.4.2. Mécanisme de génération de la neuropathie diabétique douloureuse
II.4.2.1. Sensibilisation
II.4.2.2. Système nerveux sympathique
II.4.2.3. Rôle des canaux sodiques
II.4.2.4. Potentialisation à long terme
III. LES VOIES DE SIGNALISATION DANS LA DOULEUR CHRONIQUE
III.1. La phosphorylation de MAPK
III.2. Régulation des récepteurs, des canaux, et les transporteurs dans les cellules gliales
III.3. Régulation de cytokines, des chimiokines, des facteurs de croissance, et des protéases dans la glie
III.4. Interactions neurones-Cellules gliales et cellules gliales- gliales dans la douleur chronique
IV. LE TRAITEMENT DE LA DOULEUR NEUROPATHIQUE
IV.1. Traitement médicamenteux
IV.2. Le traitement non médicamenteux
IV.3. Le traitement alternatif de la douleur neuropathique : la phytothérapie
V. LES MODÈLES ANIMAUX DE DOULEUR NEUROPATHIQUE
V.1. Les modèles lésionnels
V.2. Les modèles chimiotoxiques
VI. LES CELLULES GLIALES
VI.1. Les Astrocytes
VI.1.1. Définition
VI.1.2. Les principaux rôles physiologiques
VI.2. Les cellules microgliales
VI.2.1. Définition
VI.2.2. Principaux rôles physiologiques des microglies
VI.3. Douleur neuropathique et réactivité gliale
VI.3.1. Introduction
VI.3.2. La réactivité gliale
La réaction microgliale
La réaction astrocytaire
VII. CLERODENDRUM FORMICARUM
VII.1. Description
VII.2. Distribution géographique
VII.3. Composition phytochimique
VII.4. Propriétés médicinales et usages traditionnels
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
I.1. Animaux
I.2. Composition analytiques alimentairess des rats
I.3. Le Matériel végétal
I.4. Préparation d’extraits de plante
I.5. Induction du diabète et administration des médicaments
I.6. Détermination de la toxicité générale
I.7. Principe de la réflectométrie et mesure de la glycémie
I.8. Prélèvement de la moelle épinière
I.9. Etude comportementale
I.9.1. Test de Filaments de Von Frey
I.9.2. Test de pression sur la patte
I.10. Western Blot
I.10.1. La Préparation des Échantillons
I.10.2. SDS-PAGE et détection de chimioluminescence
I.11. PCR à temps réel (RT-PCR)
I.12. ANALYSE STATISTIQUE
II. RESULTATS
Article 1 : Caractéristiques du modèle animal de la douleur neuropathique diabétique induite par l’alloxane monohydrate en voie sous-cutanée chez le rat
Article 2 : Atténuation de l’allodynie et de l’hyperalgésie par les extraits de feuilles de Clerodendrum formicarum dans un modèle de rat de douleur neuropathique diabétique
Article 3 : Analyse moléculaire des effets de Clerodendrum formicarum dans un modèle
animal de la douleur neuropathique diabétique chez le rat
III. DISCUSSION GENERALE
III.1. Discussion méthodologique
III.1.1. Modèle animal de la douleur neuropathique diabétique
III.1.2. Les tests comportementaux
III.1.3. Méthodes de Biologie moléculaire
III.1.4. Choix d’utilisation des extraits de feuilles de Clerodendrum formicarum
III.2. Discussion des résultats
III.2.1. Rôle de l’hyperglycémie dans la pathogenèse de la douleur neuropathique diabétique
III.2.2. L’Allodynie et l’hyperalgésie dans la douleur neuropathique diabétique
III.2.3. Rôle des cellules gliales dans la douleur neuropathique diabétique
III.2.4. Effet des ECF sur les cellules gliales dans la douleur neuropathique diabétique
III.2.5. Rôle de la voie de signalisation de la cyclooxygenase dans la douleur neuropathique diabétique
III.2.6. Effets des ECF sur la voie de signalisation de la cyclooxygenase
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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