Gestion agro écologique des bio-agresseurs

Gestion agro écologique des bio-agresseurs

 GENERALITES SUR PLUTELLA XYLOSTELLA (L.) 1758

L’espèce Plutella xylostella (L) est le lépidoptère communément appelé « Teigne des Brassicacées » ou « teigne des Crucifères ». Le Suédois Carl von Linné a décrit cet insecte pour la première fois en 1758. Grand migrateur ou occasionnellement introduit, il est devenu cosmopolite (Sorribas C., 1999). Ce lépidoptère est le plus important ravageur des cultures de choux et autres brassicacées (Talekar & Shelton, 1993 ; Vandenberg et al, 1998). 

Position systématique

Ce lépidoptère appartient au règne animal. Sa position systématique est la suivante : Embranchement : Arthropoda Classe : Insecta Ordre : Lepidoptera Famille : Plutellidae Genre : Plutella Espèce : xylostella 

Origine, migration et répartition géographique

Le débat sur l’origine exacte de la Teigne des Brassicacées est toujours controverse. D’après Hardy (1938), Balachowsky (1966) et Talekar & Shelton (1993) Plutella xylostella serait probablement originaire de la région méditerranéenne de l’Europe occidentale. Mais, l’étude plus récente de Kfir (1998) situe l’origine de cette espèce en Afrique du sud. La migration de P. xylostella à travers le monde est liée au fait qu’elle peut parcourir 3000 Km d’une traite à l’aide des vents (Chu, 1986 ; Huart, 1995) en raison de 1000 Km par jour (Ooi, 1986 ; Huart, 1995) mais aussi à la propagation des cultures de Brassicacées. La répartition de P. xylostella est mondiale (Chu, 1986 ; Talekar & Shelton, 1993 ; Vandenberg et al. 1998). L’espèce est devenue cosmopolite suite au développement de la culture des Brassicacées dans le monde entier et elle est actuellement présente dans 128 pays répartis sur cinq continents (Birot, 1998).

Biologie et éthologie de P. xylostella

Biologie de P. xylostella (Balachowsky , 1966) Le cycle de développement de la ‘Teigne des Brassicacae’ se r éalise en quatre stades successifs: l’œuf, le stade larvaire, la nymphe et enfin l’adulte.  Le stade œuf L’œuf est de taille réduite, environ 0,5mm x 0,25 mm, ovale, allongé et aplati sur la face en contact avec la feuille. Sa coloration est jaune pâle mais s’assombrit de plus en plus à l’approche de l’éclosion Ils sont généralement déposés sur la face inférieure des feuilles. Figure 1: Œufs de P. xylostella  Stade larvaire Le stade larvaire se fait en quatre phases séparées par des mues, ce sont les stades L1, L2, L3 et L4 La chenille L1 est mineuse de très petite taille invisible à l’œil nu. La larve s’enfonce dans l’épiderme foliaire où elle creuse une galerie allongée laissant apparaitre des taches blanches en forme de virgule Ce stade dur e 3 à 4 jours à 25°C. Figure 2 : Dégâts de chenilles au stade L1 (Photo : Arvanitakis) La chenille L2 mesure 2 à 2,5 mm et mène une vie aérienne. A partir de ce stade, elle se tord et se laisse suspendre à un fil de soie si elle est dérangée Elle s’identifie par sa capsule céphalique noire et son corps jaune ivoire Le stade L2 dure 3 jours à 25°C. Figure 3 : Chenille L2 de P. xylostella (Photo Bordat) La chenille L3 est de couleur verte foncé et mesure entre 3 et 6mm. Elle présente une capsule céphalique beige. Ce stade larvaire s’étend sur deux jours à 25°C. Elle provoque d’importants dégâts sur les cultures de Brassicacée. 5 Le dernier stade, L4 dure 3 à 4 jours, et la larve de couleur verte pâle à grisâtre peut mesurer jusqu’à 12mm. La capsule céphalique est de couleur beige. Le corps est de f orme allongée et aminci aux deux extrémités. C’est à ce st ade qu’apparait un dimorphisme sexuel : les mâles ont deux taches blanches visibles par transparence sur la face dorsale et correspondent aux testicules. A la fin de cette dernière phase larvaire, la chenille se nymphose. Figure 4 : Chenille L4 (Photo M. Fall)  Le stade nymphal La chrysalide de 4 à 7mm est logée dans un c ocon translucide fusiforme, entouré d’une maille lâche de soie blanche de 6 à 10mm. Elle a une coloration jaunâtre qui vire au brun foncé à l’approche de l’émergence. Les cocons restent fixés aux nervures et surtout, sur la face inférieure de la feuille. La nymphose est aérienne et dure environ 4 jours. Figure 5 : Nymphe de P. xylostella (Photo M. Fall)  Le stade adulte L’adulte est un pe tit papillon brunâtre présentant un e bande longitudinale blanche ondulée sur le dos plus visible au repos. . Il mesure 15mm d’envergure. La tête est rougeâtre et les antennes, striées de noires et de blanches sont dirigées vers l’avant. Chez le mâle, il existe un contraste prononcé entre le jaune du centre des ailes antérieures et le brun de leur extrémité. Les adultes sont néctarivores et présentent une activité de vol plus intense le soir. Leur espérance de vie est entre 14 et 21 jours. Figure 6 : Adulte de P. xylostella (Photo M. Fall) b/ Cycle de vie L’espèce P. xylostella a une durée de vie qui dépend de la qualité de la nourriture larvaire et de la température du milieu. Le nombre de génération par an varie d’une région à une autre et au sein d’une même région elle varie en fonction des conditions climatiques (Balachowsky, 1966). On peut avoir plus de 20 générations par an (Chelliah & Sinivassan, 6 1986) dans les régions tropicales alors qu’en régions tempérées le nombre de générations est entre 3 et 4 (Hardy, 1938). Le développement se fait entre 10 et 40 ˚C (Hardy, 1938). Les femelles ont cependant une longévité supérieure à cel le des mâles (12,1 jours contre 10,4 jours en moyenne) (Patil & Pokharkar, 1971). Figure 7 : Cycle de développement de P. xylostella à 20°C (à l’extérieur du cercle) et à 25°C (à l’intérieur du cercle) (valeurs en jours, Salinas, 1986) c / L’accouplement et la ponte Dés l’émergence, les adultes de P. xylostella s’accouplent surtout au moment du crépuscule (Poelking, 1990). L’accouplement se fait dos à dos, le mâle peut s’accoupler trois fois alors que la femelle n’accepte qu’un seul mâle (Balachowsky, 1966). La ponte débute immédiatement après l’accouplement et dépend des facteurs comme la température, la nourriture larvaire ou la densité des populations (Guilloux, 2000). Elle est généralement élevée et la femelle pond en moyenne 160 œ ufs au cours de sa vie (Balachowsky, 1966; Talekar et Shelton, 1993). Les œufs sont pondus par petits amas isolés sur la feuille (Gruarin, 1998). Le comportement de ponte varie aussi selon les populations, certaines pondent leurs œufs dès le premier jour de l’émergence de la femelle alors que d’autres ont tendance à l’étaler dans le temps. Ceci est lié aux conditions environnementales du milieu (Pichon, 1999). Figure 8 : Accouplement de P. xylostella 

Plantes hôtes

Les chenilles de P. xylostella sont oligophages (Muhammad et al., 1994) et vivent presque exclusivement au dépend des Brassicacées (Patil & Pokharkar, 1971 ; Rahn, 1983) mais avec une préférence pour les espèces du genre Brassica qui sont plus attractives et plus appétantes selon Monnerat, (1995). Les adultes sont attirés par les glucosinolates contenus dans les brassicacées et qui servent pour la recherche de la plante hôte et guident les insectes vers le site de reproduction ; ils stimulent aussi l’oviposition et l’alimentation des larves (Thorsteinson, 1953 ; Gupta & Thorsteinson, 1960 ; Reed et al., 1989 ; Justus & Mitchel, 1996 ; Spencer et al., 1999). 

Symptômes sur chou et dégâts de P. xylostella

Les chenilles phyllophages préfèrent les jeunes feuilles situées au cœur de la plante hôte (OOI, 1986). Sur les plantes plus âgées, elles dévorent surtout la face inférieure des feuilles en laissant le côté opposé intact, ce qui fait apparaître des tâches translucides ou fenêtres. Elles peuvent consommer entièrement le limbe provoquant l’apparition de trous au niveau des feuilles. Si l’attaque est très forte, seules les nervures vont subsister, les plantes ont alors l’aspect d’un squelette et le champ de choux prend un aspect grisâtre (GRAF et al. 2000). Les dégâts varient fortement d’une région et d’une période à l’autre. Dans les Niayes, les dégâts causés par P. xylostella sont très importants en saison sèche et chaude. Pendant cette période, aucune récolte de choux n’est possible sans applications phytosanitaires. Les ravages sont moins graves en saison chaude et humide ou pendant l’hivernage Bourdouxhe, 1982). 

Table des matières

INTRODUCTION
I.1 GENERALITES SUR PLUTELLA XYLOSTELLA (L.) 1758
I.1.1 Position systématique
I.1.2 Origine, migration et répartition géographique
I.1.3 Biologie et éthologie de P. xylostella
a / Biologie de P. xylostella (Balachowsky , 1966)
b/ Cycle de vie
c / L’accouplement et la ponte
I.1.4 Plantes hôtes
I.1.5 Symptômes sur chou et dégâts de P. xylostella
I.1.6 Moyens de lutte contre P. xylostella et résistance
I.2 GENERALITES SUR LE CHOU ET LA MOUTARDE DE CHINE
I.2.1 Le chou cabus (Brassica oleracea var. capitata)
I.2.2 La moutarde de Chine ( Brassica juncea (L.) Czern)
II.1 PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE  MALIKA (NIAYES DU SENEGAL)
II.1.1 Cadre géographique
II.1.2 Caractéristiques du milieu
II.2 MATERIEL ET METHODES
II.2.1 Matériel
II.2.1.1 Matériel d’échantillonnage et de suivi des insectes.
II.1.1.2 Matériel biologique
II.2.2 Méthodes
II.2.2.1 Champ expérimental et protocole
II.2.2.2 Méthode d’échantillonnage
II.2.2.3 Analyses statistiques
III.1 PLUTELLA XYLOSTELLA
III.1.1 Distribution du ravageur en fonction des différents traitements
3.1.2 Taux d’émergence, de parasitisme et de mortalité des individus (L2, L3, L3 et nymphe) de P. xylostella en fonction des traitements
III.1.3 Evolution temporelle des populations de P. xylostella en fonction des traitements
III.1.4 Evolution simultanée des nombres de P. xylostella et de pieds de moutardes de Chine échantillonnés en fonction du temps
III.1.5 Evolution temporelle des différents stades de P. xylostella
III.1.6 Répartition des différents stades de P.xylostella en fonction des traitements
III.2 P. XYLOSTELLA ET LES DONNEES AGRO CLIMATIQUES
III.2.1 Evolution temporelle simultanée du nombre de P. xylostella sur chou et du diamètre moyen des choux
III.2.2 Diamètre et nombre de feuille (moyennes et erreurs standards) des choux et des moutardes de Chine
III.2.3 Rendements des traitements chou
IV.1 Distribution du ravageur P. xylostella en fonction des différents traitements
IV.2 Taux d’émergence, de parasitisme et de mortalité des individus (L2, L3, L4 et nymphes) de P. xylostella en fonction des traitements
IV.3 Evolution temporelle du nombre de P. xylostella en fonction des traitements
IV.4 Evolution temporelle et répartition des différents stades larvaires de P. xylostella en fonction des traitements
IV.5 Evolution simultanée du nombre de P. xylostella sur chou et du diamètre moyen des choux
IV.6 P. xylostella et données agro climatiques
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

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