Les monogènes parasites : inventaire et distribution chez 9 espèces de poissons téléostéens

Récolte et traitement des parasites

Le prélèvement des branchies comprend les opérations suivantes : Le découpage de l’opercule de chaque côté de la tête. Le détachement des branchies par deux incisions, une ventrale et une dorsale. Le placement des arcs branchiaux dans des boites de pétri contenant de l’eau de mer. La recherche, la localisation et le prélèvement des parasites sont effectués par un examen minutieux des branchies à l’aide de loupe stéréo microscopique (Olympus SZX 10).
Les Monogènes récoltés sont : Fixés par immersion dans du formol à 10%, pendant 24 heures ; rincés à l’eau distillée, pendant 10 à 15 min :
colorés au bleu de Méthylène 1%, dans lequel ils sont immergés pendant 24 heures ; ensuite décolorés par l’alcool chlorhydrique (alcool 70°+ quelques gouttes d’acide chlorhydrique) pendant 30 secondes ;
déshydratés par des passages dans 4 bains successifs (de 12 à 24 h) d’alcool éthylique à des degrés croissants (75°- 85°- 95°- 100°). Éclaircis par le xylène puis montés entre lame et lamelle avec le baume du Canada.
Le montage ainsi obtenu est déposé dans une étuve à 60° pour accélérer le séchage et permettre une meilleure observation de la morphologie et l’anatomie des parasites branchiaux.

Paramètre structuraux des peuplements de parasites

Le peuplement, est un ensemble d’individus appartenant à des espèces différentes, mais qui vivent au sein d’un même espace. Les peuplements de parasites étudiés, sont singularisés par les paramètres structuraux suivants :
Abondance « N » : L’abondance, représente le nombre d’individus collectés ou observés, durant les quatre saisons d’échantillonnage.
Richesse spécifique « S » : C’est le nombre d’espèces « S », contactées au moins une fois au terme de «N» relevés. Dans notre cas, nous assimilons l’ensemble des relevés réalisés, pendant les quatre saisons, à un peuplement statistique. « S» sera mesuré sur l’ensemble de la période d’étude.
Diversité spécifique ou diversité observée : La diversité d’un peuplement exprime son degré de complexité. Elle est calculée à partir de l’indice de Shannon et Weaver (1949) (Daget, 1976 in Benyacoub, 1993).

Appareil génital femelle

L’ovaire situé au milieu du corps forme une masse sur le côté droit au niveau des testicules les plus antérieurs.
L’oviducte, étroit, cilié, est d’abord très contourné, puis se continue vers l’arrière et reçoit presque sur la ligne médiane, le vitélloducte impaire et forme alors sur le côté gauche du corps une anse postérieure à lumière étroite.
La bouche ascendante est entourée par les glandes de Mehlis. Au- delà de l’ootype à peine marqué, l’utérus ventral qui lui fait suite est presque rectiligne et se termine dans la partie postérieure de l’atrium génital.
L’ouverture vaginale est ventrale médiane. Chaque branche vaginale forme un coude latéral et passe dans la région dorsale où elles se réunissent, dessinant un anneau antérieur ; le conduit médio-dorsal ainsi formé débouche dans les vitélloductes.
Les glandes vitellogènes forment de chaque côté du corps une large bande qui entoure les branches digestives et leurs caecums.
Les vitelloductes latéro-dorsaux sont unis en avant à l’endroit où ils reçoivent le vagin, et s’unissent à nouveau, sur la ligne médiane, au niveau du bord antérieur de l’ovaire. Le vitelloducte impaire médian, assez long, vient déboucher dans l’oviducte au niveau de la masse postérieure de l’ovaire. Les œufs sont operculés et fusiformes ; ils possèdent des filaments polaires. L’opercule est situé du côté antérieur et part avec le long filament.

Proportions des parasites récoltés chez chaque espèce hôte

Nos données montrent que 92% de la population parasitaire récoltée est rencontrée chez seulement 3 espèces hôtes. C’est, en effet, chez L. mormyrus que le plus fort taux (68%) de parasites monogènes est relevé ; les espèces P. erythrinus et Diplodus annularis abritent quant à elles 24% de la population monogénienne récoltée à raison de 12% chacune. Les 8% restant sont répartis entre les 4 espèces hôtes, Sparus aurata, S. sphyraena, T. trachurus et U. cirrosa car chez S. aurita, M. barbatus aucune présence de parasites monogènes n’est constatée.
Parmi les 7 espèces parasitées par les monogènes, nous notons une prédominance des spécimens de la sous classe Monopisthocotylea chez les espèces hôtes L. mormyrus, Diplodus annularis et U. cirrosa. La prédominance des spécimens parasites de la sous classe Polyopisthocotylea est, en revanche, relevée chez P. erythrinus, S. aurata, T. trachurus et S. sphyraena ; nous notons, par ailleurs, que ces 2 dernières espèces hôtes n’abritent que des monogènes polyopisthocotylés .

Proportions des espèces parasites recensées chez chaque espèce hôte

Chez P. erythrinus, la population parasitaire récoltée est composée de 2 espèces réparties à des proportions très proches ; les spécimens des espèces parasites L. erythrini et M. erythrini sont, en effet, présents à des taux respectifs de 54 et 46% .
Chez l’espèce S. aurata, ce sont les spécimens de l’espèce parasite S. chrysophrii qui sont prédominants du fait qu’ils représentent 86% de la population parasitaire rencontrée contre seulement 14% pour F. echeneis .
En ce qui concerne U. cirrosa, ce sont les spécimens de l’espèce parasite D. grassei qui enregistrent la proportion la plus forte en représentant plus des 2/3 de la population parasitaire rencontrée contre seulement 30 % pour la seconde espèce D. melvillei .
Chez les espèces T. trachurus et S. sphyraena la population parasitaire rencontrée est constituée d’une seule espèce représentée par P. trachuri et Chauhanea mediterranea respectivement . Parmi les 5 espèces de parasites recensées chez l’espèce L. mormyrus, nous notons une nette prédominance des spécimens des espèces L. mormyri et L. ignoratus qui représentent respectivement 34 et 33% de la population parasitaire récoltée. Ces dernières sont suivies par L. verberi qui enregistre un taux de 23%. Les 10% restant sont représentés par les espèces L. elegans et M. mormyri qui totalisent 5% chacune .
L’espèce D. annularis héberge une population parasitaire composée de 5 espèces dont les proportions sont inégales. Dans la population parasitaire récoltée, nous notons, en effet, une forte présence des spécimens de l’espèce L. ignoratus qui représentent 49%; cette dernière est suivie par les spécimens des espèces L. fraternus et L. elegans qui représentent respectivement 21 et 20%. Les 2 espèces P. tubicirrus et A. seminalis composent les 10% restant avec des taux respectifs de 4 et 6% .

Table des matières

1. Introduction
2. Matériel et méthodes
Zone d’étude
Matériel biologique
2.2.1.Les hôtes
2.2.2.Les parasites monogènes
Méthodes d’étude
2.3.1. Récolte et traitement des parasites
2.3.2. Identification des parasites récoltés
2.3.3. Calcul des indices parasitaires
2.3.4. Paramètres structuraux des peuplements de parasites
2.3.5. Analyse statistique des données
3. Résultats
3.1. Identification et distribution des monogènes parasites récoltés
3.1.1. La sous –classe Polyopisthocotylea
3.1.1.1. Le genre Microcotyle Van Beneden et Hesse 1863
– L’espèce Microcotyle erythrini, Van Beneden et Hesse, 1863
– L’espèce Microcotyle mormyri, Lorenz, 1878
3.1.1.2. Le genre Atrispinum Maillard et Noisy, 1979
– L’espèce Atriaster seminalis, Euzet et maillard, 1973
3.1.1.3. Le genre Polylabris Euzet et Cauwet, 1967
– L’espèce Polylabris tubicirrus, Paperna et kohn, 1964
3.1.1.4. Le genre Pseudaxine Parona et Perugia, 1890
– L’espèce Pseudaxine trachuri, Palombi, 1949
3.1.1.5. Le genre Chauhanea Ramalingam, 1953
– L’espèce Chauhanea mediterranea Euzet et Trilles, 1960
3.1.1.6. Le genre Sparicotyle Mamaev, 1984
– L’espèce Sparicotyle chrysophrii, Van Beneden et Hesse, 1863
3.1.2. La sous –classe Monopisthocotylea
3.1.2.1. Le genre Lamellodiscus Johenston et Tiegs, 1922
– L’espèce Lamellodiscus ignoratus, Palombi, 1943
– L’espèce Lamellodiscus erythrini, Euzet et oliver, 1967
– L’espèce Lamellodiscus fraternus, Bychowsky, 1957
– L’espèce Lamellodiscus mormyri Euzet et Oliver, 1967
3.1.2.2. Le genre Diplectanum Diesing, 1858
– L’espèce Diplectanum melvillei, Oliver et Paperna, 1984
– L’espèce Diplectanum grassei, Oliver, 1974
3.1.2.3. Le genre Furnestinia Euzet et Audoui, 1959
– L’espèce Furnestinia echeneis, Euzet et Audoui, 1959
3.2. Spécificité des espèces recensées
3.3. proportions des monogènes parasites récoltés
3.4. proportions des parasites récoltés chez chaque espèce hôte
3.5. Proportions des espèces parasites récoltés chez chaque espèce hôte
3.6. Proportions saisonnières des espèces parasites recensées chez D. annularis, L.mormyrus et P.
erythrinus
3.7. Indices parasitaires des monogènes recensés
3.8. Distribution saisonnière des indices parasitaires relevés chez D. annularis, L. mormyrus et P. erythrinus
3.9. Structure des peuplements parasites récoltés chez chaque espèce hôte
3.10. Évolution saisonnière de la structure des peuplements parasites
3.11. Analyse statistique des données
4. Discussion
5. Conclusion et perspectives
6. Références bibliographiques
Annexes

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *