LES PERFORMANCES DE LA FILIERE LAITIERE PERIURBAINE

LES PERFORMANCES DE LA FILIERE LAITIERE PERIURBAINE

Objectifs et stratégies de développement du sous secteur de l’élevage

Objectifs 

L’objectif global assigné au sous-secteur de l’élevage est de développer et de promouvoir les productions animales de manière durable de façon à contribuer à la sécurité alimentaire et intégrer l’élevage dans l’économie de marché. Les objectifs spécifiques du sous-secteur de l’élevage sont les suivants:  Créer les conditions propices pour l’accroissement des productions animales;  Organiser le circuit de commercialisation des productions animales;  Contribuer à l’augmentation des revenus monétaires des populations rurales;  Contribuer à la protection de l’environnement par la conservation et la protection des sols. 

Stratégies 

En fonction des avantages stratégiques des différentes productions et espèces animales, les orientations suivantes ont été retenues: bovins pour la production du lait, les petits ruminants pour la production de la viande, les volailles pour la production de la viande et des œufs. Le fumier et autres sous-produits de l’élevage seront exploités mais ne sont plus considérés comme objectif premier de l’élevage mais pour la sécurité alimentaire et l’accroissement des revenus monétaires de l’exploitant. Pour atteindre ces objectifs, des orientations stratégiques suivantes ont été données en matière des productions animales:  Stratégies d’ordre organisationnel et institutionnel: • Renforcement des capacités du RARDA en vue d’améliorer les performances du développement de la gestion du sous-secteur; • et l’intensification de la production par une approche « filière » et la spécialisation régionale des spéculations);  Stratégies d’ordre technique: • amélioration des conditions zootechniques et sanitaires du cheptel; • amélioration génétique, et autres mesures d’accompagnement; • transformation et commercialisation du lait de la viande; • et l’amélioration du contrôle qualité et de la collecte. Chapitre III. Principaux systèmes des productions animales et importance socio économique de l’élevage bovin Au Rwanda, la production laitière est assurée essentiellement par les races bovines. Dans les différents bassins laitiers, quatre types génétiques sont utilisés pour la production laitière: Frisonnes, Jersey, Brun suisse et Ankolé [Shem, 2004]. La production laitière des petits ruminants (ovins et caprins) reste très faible; elle est utilisée essentiellement pour les besoins de consommation familiale. Ainsi, selon le type de conduite des animaux, les niveaux d’utilisation d’intrants, l’organisation de la commercialisation et les objectifs de production, trois systèmes de production laitière ont été décrits à savoir, système extensive, semi-intensive et intensive [ADF, 2000]. 

Principaux systèmes des productions animales 

 Système de production extensif ou traditionnelle

 Dans ce système, les animaux pâturent sur les pâturages naturels ou améliorés (Figure 2.). Le lait produit est autoconsommé en priorité et les surplus sont vendus. C’est le cas des systèmes de production laitière dans l’Est du pays essentiellement dans la zone d’Umutara. La production laitière dans le système extensif est caractérisée par l’absence d’utilisation d’intrants, la dépendance vis-à-vis des facteurs environnementaux, la faiblesse du potentiel génétique des races utilisées et l’inorganisation de la commercialisation. Figure 2: Les races locales «Ankolé » dans les pâturages d’Umutara 

Système de production semi intensif 

Le système de production semi-intensif consiste en une amélioration du système traditionnel de production notamment la conduite des animaux et l’organisation de la production. L’objectif principal de production dans le système semi-intensif est d’assurer une production laitière continue en toutes saisons. L’objectif d’autoconsommation devient secondaire, le lait intervient principalement comme source de revenus monétaires pour l’exploitant [Shem, 2004]. Ce système est caractérisé par l’amélioration des conditions zootechniques; l’amélioration de la santé des animaux; l’amélioration génétique; et une meilleure organisation de la commercialisation du lait. 

Système de production intensif

 Au Rwanda, la production laitière intensive est essentiellement concentrée dans la zone périurbaine de Kigali où le climat doux est propice à l’élevage des races laitières exotiques. Les unités de production sont constituées par des fermes laitières. Les races utilisées sont les Jerseyaises, Frisonnes, Brun suisse et les croisées [Shem, 2004]. Le système de production intensif se caractérise également par un niveau élevé d’utilisation d’intrants, l’utilisation des biotechnologies et l’utilisation d’une main-d’œuvre salariée spécialisée. Les niveaux de production obtenus sont de loin supérieurs à ceux des autres systèmes de production. 

Importance socio-économique du lait 

L’élevage revêt aussi une importance socio-économique puisqu’il occupe 80% de la population, fait vivre de façon exclusive 20% de la population Rwandaise (NAS, 2008) et dans cette optique, la stratégie de lutte contre la pauvreté élaborée par les autorités politiques attribue au sous-secteur de l’élevage un rôle moteur pour répondre au défi de la lutte contre la pauvreté dans les ménages. Parmi les activités génératrices de revenu qui se placent au cœur des stratégies de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages, la vente du lait occupe une place centrale. Le lait est une composante stratégique de l’apport en protéines en Afrique subsaharienne. Il a un poids économique considérable sur la balance des paiements dans la 10 plupart des pays et représente un souci permanent dans le contrôle des équilibres macroéconomiques puisque la production est largement en deçà des besoins des populations et le déficit est compensé par des importations massives [LY, 2001]. Au Rwanda, la promotion de la filière laitière fait partie des programmes prioritaires retenus, en raison notamment du rôle important du lait dans le processus de sécurisation alimentaire. Ainsi, le lait et ses produits dérivés sont des éléments importants de l’alimentation de la population. Les laitages améliorent les revenus et apportent, en effet, 18% des calories, 22% de protéines, 60% de la vitamine B2, 40% de la vitamine A, 68% de calcium (Denis et al., 1984). Le troupeau laitier se constitue, en général, à partir de prêts, de donations, de l’héritage, et d’achat qui tissent un réseau d’obligations de relations de dépendance, de subordination, assurent la cohésion des familles et des groupes sociaux et matérialisent les hiérarchies entre groupes différents [Pagot, 1985]. L’époux doit apporter à la famille de sa future épouse, lors de mariage, une dot en espèce et en nature constituée d’une vache de haute potentialité laitière [Shem, 2004]. En conclusion à cette première partie, afin de mieux situer le contexte global de la filière laitière périurbaine de Kigali, l’étude bibliographique donne des repères sur le développement de la filière laitière au Rwanda, l’élevage dans l’économie nationale, les systèmes de production animale et l’importance socio-économique du lait. Dans la deuxième partie, le cas spécifique de la filière laitière périurbaine de la ville de Kigali est analysé afin d’en connaître les performances économiques et financière.

Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE
Chapitre I. Situation de l’élevage bovin et de la filière laitière au Rwanda
I.1. Effectifs bovins et les zones de grandes concentrations du bétail
I.2. La production laitière actuelle et importation des produits laitiers
Chapitre II. Objectifs et stratégies de développement du sous secteur de l’élevage
II. 1. Objectifs
II.2. Stratégies
Chapitre III. Principaux systèmes des productions animales et importance socio  économique de l’élevage bovin
III.1. Principaux systèmes des productions animales
III.1.1. Système de production extensif ou traditionnelle
III.1.2. Système de production semi intensif
III.1.3. Système de production intensif
III.2. Importance socio-économique du lait
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE I: METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
I.1. Cadre théorique et concept d’analyse de la filière
I.2. Organisation de l’étude
I.3. Limites de l’étude
CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSIONS
II.1. Caractéristiques et fonctionnement de la filière
II.1.1. Caractéristiques de la production laitière
II.1.2. Caractéristiques des collecteurs et gestion du lait collecté
II.1.3. Caractérisation des unités de transformation
II.1.4. Caractérisation et circuits d’approvisionnement
II.1.5. Identification des acteurs
II.1.5. Analyse technique de la production et de la transformation du lait
II.1.5.1. Technique de production de lait frais
II.1.5.1.1. Alimentation et abreuvement
II.1.5.1.2. Composition de troupeau laitiers et traite de lait .
II.1.5.1.3. Contrôle de qualité pour satisfaire un marché exigeant
II.1.5.2. Technique de transformation de lait fermenté entier
II.2. Comportements et mécanismes de coordination des acteurs
II.2.1. Comportements des acteurs de la filière
II.2.2. Mécanismes de coordination des acteurs
II.2.2.1. Coordination horizontale
II.2.2.2. Coordination verticale
II.2.2.2.1. Système des prix
II.2.2.2.2. Relations d’échanges entre acteurs
II.3. Résultats économiques et formation des prix
II.3.1. Variation des prix selon la saisonnalité de l’offre locale
II.3.2. Formation des prix
II.3.3. Performances de la production de lait frais
II.3.4. Collecte et transport du lait
II.3.5. Transformation de lait fermenté entier
II.3.6. Structuration du prix moyen de vente, du coût et de la marge par litre
II.3.6.1. Production de lait frais
II.3.6.2. Transformation de lait fermenté entier
II.3.7. Consommation du lait et produits laitiers
Chapitre III. Recommandations
III.1. Recommandations aux décideurs politiques
III.2. Recommandations aux organismes de développement
Conclusion
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexe

 

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