LES SUBSTITUTS TEMPORAIRES DU SANG

LES SUBSTITUTS TEMPORAIRES DU SANG

Rappels sur le sang 

Les composants du sang

Le sang est un liquide biologique [6], fluide, son pH est alcalin (7,35 – 7,45) [7]. Un adulte moyen est doté d’environ 5 litres de sang [8], soit 4 – 8 % du poids corporel [9]. Le volume total de sang chez l’homme est de 75 ml/kg, celui de la femme est de 66 ml/kg et chez le nouveau-né, il est de 85 ml/kg [10]. Les différents constituants du sang peuvent être séparés par centrifugation. Après recueil, le sang fraichement prélevé est liquide ; et il est constitué de deux entités : le plasma et les cellules sanguines ou éléments figurés du sang (figure 1) [8, 11, 12]. 6 Figure 1 : Différents constituants du sang séparés après centrifugation Les éléments figurés du sang sont des cellules en suspension dans le plasma et occupent environ 45 % du volume sanguin total ; ce sont les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes (figure 2). Leur morphologie est différente et peut être étudiée sur un frottis coloré au May-Gründwald-Giemsa (MGG). Figure 2: Résumé global sur la composition du sang [13] 7 I.1.1.1. Le plasma Observé au microscope, il ne contient pas de cellules. Il occupe environ 55 % du volume sanguin total (figure 2) et est formé d’eau à 91,5 %, de protéines à 7 % (albumine, globulines, fibrinogènes) et d’autres solutés à 1,5 % (électrolytes, nutriments, gaz, substances régulatrices, déchets…). Le plasma remplit plusieurs fonctions : le transport des cellules sanguines et des substances nutritives ; la régulation de l’eau et de sels minéraux dans le corps ; l’irrigation des tissus ; la protection face aux infections ; la coagulation du sang. L’albumine contenu dans le plasma empêche le sang de perdre trop d’eau et de s’épaissir quand il circule via des vaisseaux étroits perméables à l’eau (capillaires). L’albumine présente plusieurs éléments du sang et des substances nutritives. De plus, les immunoglobulines dans le plasma sont des anticorps qui jouent avec les globules rouges, un rôle dans la protection face aux agents pathogènes. Un déficit de ces protéines peut développer une incapacité à retenir l’eau dans les vaisseaux (albumine), une baisse des défenses immunitaires dans le corps (immunoglobulines), ou des anomalies de la coagulation sanguine [9, 10, 13].

Les plaquettes ou thrombocytes

Ce sont des cellules sanguines plus petites que les globules et dépourvues de noyau (250000 à 400000) (figure 2). Elles ont pour fonction de participer à la coagulation sanguine et à la cicatrisation des plaies. Leur action coagulatrice s’opère quand un vaisseau sanguin se fissure. Les plaquettes activées, se combinent à la fibrine, dérivée du fibrinogène pour former un caillot ; en d’autres termes en cas de lésions vasculaires, elles s’activent pour fermer l’hémorragie. Leur durée de vie est de 8 à 10 jours [9]. En microscopie optique, elles sont anucléées avec un diamètre de 2 à 5 µm. On distingue deux parties : le centre de la cellule appelé chronomère composé de granulations et la périphérie (hyalomère) plus homogène (figure 3) [14]. 8 Figure 3: Plaquettes sanguines observées au microscope optique [14] 

Les globules blancs ou leucocytes

On en retrouve 5000 à 10000 par mm 3 d’hémoglobine (figure 2). Les leucocytes sont divisés en 2 groupes que sont les polynucléaires et les mononucléaires. • Les polynucléaires encore appelés granulocytes sont présents dans le tissu myéloïde, on peut avoir : • les polynucléaires neutrophiles qui jouent un rôle dans la destruction des bactéries notamment la phagocytose (60 à 70 %) ; • les polynucléaires éosinophiles qui sont destinés à la destruction de certains parasites (2 à 4 %) ; • les polynucléaires basophiles qui participent à certaines réactions allergiques (0,5 à 1 %). • Les mononucléaires encore appelés agranulocytes, du fait de leur noyau non segmenté. On distingue : • les monocytes ou macrophages (3 à 8 %) qui jouent un rôle dans les phénomènes immunitaires ; en microscopie optique elles se présentent sous forme arrondie avec un diamètre de 15 à 20 µm (figure 4). Le cytoplasme est gris bleuté (ciel d’orage) au MGG et présente un aspect un peu granuleux. De plus en périphérie, des voies cytoplasmiques sont 9 visibles en microscopie optique ; le noyau est central en fer à cheval ou en E [13, 14]. Figure 4: Monocytes observés en microscopie optique [14] • Les lymphocytes (20 à 25 %) qui ont un rôle fondamental dans les phénomènes de défense immunitaire [9]. Mononuclées, leur période de vie est variable. En microscopie optique, ce sont des cellules de petite taille de 7 µm de diamètre avec un noyau qui occupe la majorité de la cellule. Leur forme est régulière et arrondie. On peut noter la présence d’une petite frange cytoplasmique périphérique d’aspect mauve au MGG.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : LA TRANSFUSION SANGUINE
I.1. Rappels sur le sang
I.1.1. Les composants du sang
I.1.1.1. Le plasma
I.1.1.2. Les plaquettes ou thrombocytes
I.1.1.3. Les globules blancs ou leucocytes
I.1.1.4. Les globules rouges ou érythrocytes
I.1.2. Connaissance des groupes sanguins
I.1.2.1. Les agglutinogènes
I.1.2.2. Les agglutinines
I.1.2.3. Principe du groupage sanguin : agglutination des hématies ou hémaglutination
I.1.3. Règle de compatibilité du système ABO
I.2. Généralités sur la transfusion sanguine
I.2.1. Historique
I.2.2. Définition
I.3. Acte transfusionnel
I.3.1. Organisation des collectes
I.3.2. Différents types de don
I.3.2.1. Le don de sang total
I.3.2.2. Le don par aphérèse (simple ou combiné)
I.3.3. Qualification biologique du don
I.3.3.1. L’entretien pré-don
I.3.3.2. Les analyses biologiques effectuées sur le don
I.3.3.3. La vigilance post don
I.4. Les produits sanguins labiles
I.4.1. Concentrés de globules rouges (CGR)
I.4.1.1. Indications
I.4.1.2. Conservation
I.4.1.3. Devenir des CGR après réception en unité de soins
I.4.1.4. Modalités pratiques de pose d’une transfusion de CGR
I.4.2. Plasma frais congelé (PFCG)
I.4.2.1. Indication
I.4.2.2. Les produits
I.4.2.3. Conservation
I.4.2.4. Mode d’administration
I.4.3. Concentrés de plaquette
I.4.3.1. Indication
I.4.3.2. Produits
I.4.3.3. Conservation
I.4.3.4. Mode d’administration
I.5. Risques transfusionnels
I.5.1. Risques immunologiques
I.5.1.1. Conflits érythrocytaires
I.5.1.2. Accidents cardiopulmonaires
I.5.1.3. Allo-immunisation anti-leucocytaire
I.5.1.4. Réaction de greffon contre l’hôte post-transfusionnelle
I.5.1.5. Immunisation anti-HLA
I.5.1.6. Immunisation de l’hémophile A par rapport au facteur VIII  (plus rarement IX)
I.5.1.7. Incompatibilité protéique
I.5.1.8. Réactions allergiques
I.5.2. Risques non immunologiques
I.5.2.1. Accident infectieux
I.5.2.1.1. Infections et maladies virales
I.5.2.1.2. Infections et maladies bactériennes
I.5.2.1.3. Agents non conventionnels
I.5.2.2. Accident de surcharge des transfusions massives ou itératives
CHAPITRE II : LES TRANSPORTEURS D’OXYGENE OU SUBSTITUTS TEMPORAIRES DU SANG
II.1. Solutions d’hémoglobine ou HBOCs Nous
II.1.1. Historique
II.1.2. Solutions d’hémoglobine libre non modifiées
II.1.3. Solutions d’hémoglobine modifiées
II.1.3.1. Caractéristiques des solutions d’hémoglobine modifiées
II.1.3.2. Nature de l’hémoglobine
II.1.3.2.1. Hémoglobine humaine
II.1.3.2.2. Hémoglobine bovine
II.1.3.2.3. Hémoglobine recombinante
II.1.3.3. Techniques de modifications
II.1.3.3.1. Modifications chimiques
II.1.3.3.1.1. Pontage intramoléculaire
II.1.3.3.1.2. La Polymérisation
II.1. 3.3.1.3. La conjugaison à des macromolécules
II.1.3.3.1.4. L’encapsulation
II.1.3.3.2. Modifications génétiques
II.1.3.4. Applications cliniques potentielles des solutions d’hémoglobine modifiée
II.1.3.5. Effets secondaires
II.1.3.5.1. Hypertension artérielle
II.1.3.5.2. Néphrotoxicité
II.1.3.5.3. Divers
II.2. Emulsions et émulsions aux fluorocarbures ou PFC
II.2.1 Rappels sur les émulsions
II.2.1.2. Composition
II.2.1.2.1. Phase lipophile et hydrophile
II.2.1.2.2. Stabilisants
II.2.1.2.2.1. Les tensioactifs
II.2.1.2.2.2. Les particules solides
II.2.2. Emulsions aux fluorocarbures
II.2.2.1. Historique
II.2.2.3. Propriétés physico-chimiques
II.2.2.3.1. Forces intramoléculaires élevées
II.2.2.3.2. Forces intermoléculaires faibles
II.2.2.3.3. Composés hydrophobes et lipophobes
II.2.2.3.4. Electronégativité du fluor
II.2.2.4. Différentes générations de PFC
II.2.2.5. Mécanismes de captation et de transport de l’oxygène
II.2.2.6. Effets secondaires
II.2.2.7. Utilisation thérapeutique et utilisation non thérapeutiqu
II.2.2.7.1. Utilisation thérapeutique
II.2.2.7.1.1. Réanimation et urgences
II.2.2.7.1.2. Chirurgie sélective
II.2.2.7.1.3. Circulation extracorporelle
II.2.2.7.1.4. Perfusion des tissus ischémiés
II.2.2.7.1.5. Traitement du choc induit par NO
II.2.2.7.1.6. Oxygénation des tumeurs radiosensibles
II.2.2.7.1.7. Conservation d’organes destinés à la transplantation
II.2.2.7.2. Utilisation non thérapeutique
II.2.2.7.2.1. Emploi dans le milieu sportif
II.2.2.7.2.1. Détection et dopage
II.2.2.8. Avancées récentes
CONCLUSION
REFERENCES

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