Phenotypage des anacardiers (anacardium occidentale l.) de la sélection massale

Présentation de l’espèce

Anacardium occidentale L. qui est une espèce à usages multiples (Tandjiekpon, 2005) appartient à la famille des anacardiaceae (Nakasone et Paull, 1998) et au genre Anacardium qui compte huit (8) espèces toutes natives de la zone costale du Nord-Est du Brésil en Amérique Latine et des Caraïbes (Azam-Ali et Judge, 2000). Anacardium occidentale L. ou Darkassou en wolof, plus connu sous le nom d’acajou est un arbre allogame, diploïde (2n=24) (Purseglove, 1968), à feuille persistante et pouvant atteindre 20 m de hauteur avec une cime en dôme. Le fût est relativement court et généralement bas branchu donnant une apparence d’arbre étalé (Lacroix, 2003, Gnahoua et Louppe, 2003 et Arbonnier, 2000).
Les feuilles sont généralement de forme oblongue à lancéolée ou ovale, larges (7 à 18 cm de long sur 5 à 12 cm de large), épaisses, simples et alternes (Arbonnier, 2000 ; Tandjiekpon, 2005). Elles sont caractérisées par une cuticule épaisse avec des nervures saillantes à la face supérieure plus ou moins pubescente (Tandjiekpon, 2005 ; Arbonnier, 2000)
L’inflorescence est une cyme terminale comportant de petites fleurs unisexuées mâles et hermaphrodites, de couleur verdâtre à violacée (Arbonnier, 2000). La floraison débute à l’âge de 2-3 ans et la pleine floraison se situe vers la 7e année (Olossoumaï et Agbodjaf, 2001 ; Arbonnier, 2000).
Le fruit ou noix de cajou de couleur grise est un akène en forme de rein dont les dimensions varient de 3 à 5 cm de long et 1,5 à 3,5 cm de large (Gnahoua et Louppe, 2003 ; Lacroix, 2003). La noix est dure et est suspendu sous un pédoncule charnu et juteux appelée pomme de cajou. En forme de poire de couleur rouge ou jaune, la pomme mesure entre 5 à 7 cm de long (Arbonnier, 2000 ; Olossoumaï et Agbodjaf, 2001). La graine est monoembryonnée et représente l’amande de cajou (Gnahoua et Louppe, 2003).

Aire de distribution de l’espèce

Anacardium occidentale L. est une espèce tropicale dont l’aire d’origine s’étend du Mexique jusqu’au Nord–Est du Brésil et au Pérou (Lautié et al., 2001 ; Samal et al., 2003 ; Lacroix, 2003 ; Trekpo, 2003 ; Lyannaz, 2006). Elle est devenue une espèce à large aire de distribution suite à son introduction par les espagnols et portugais dans les colonies d’Afrique et d’Asie (Lyannaz, 2006). Mise à part l’Amérique latine qui est sa zone d’origine, on la retrouve en Afrique (Sénégal, Guinée Bissau, Burkina Faso, Ghana, Nigeria, Bénin, Côte d’Ivoire, Tanzanie et Mozambique) mais aussi dans le continent asiatique (Inde, Indonésie) et en Australie . L’espèce tolère une large gamme de sols et est bien adaptée à la sécheresse et aux sols sablonneux pauvres à pH compris entre 4,5 et 6,5 (Aliyu, 2007).
Toutefois, l’anacardier préfère les sols fertiles, bien drainés, profonds, sableux à argileux, une température comprise entre 15 et 35 °C (Lacroix, 2003) et une pluviométrie supérieure à 400 mm à une altitude atteignant 2000 m.

Importance de l’étude de la variabilité phénotypique dans les programmes de sélection et d’amélioration

Dans tout schéma d’amélioration génétique, il est évident que la sélection n’est pertinente et efficace que s’il y’a présence d’une variabilité (Kremer, 1986). Les espèces forestières sont réputées être des organismes très variables comparés aux espèces annuelles grâce à leur mode de reproduction qui est principalement l’allogamie (Kremer, 1994). Cette importante variabilité avait d’ailleurs motivé les sélectionneurs à pratiquer des méthodes traditionnelles de sélection à court terme à travers la sélection en forêt d’arbres présentant des phénotypes exceptionnels et la multiplication en masse de ces génotypes par voie végétative ou sexuée pour la mise en place de vergers clonaux ou à graines.
Au stade actuel des programmes d’amélioration des arbres forestiers, l’estimation de la variabilité phénotypique constitue une étape importante dans la mesure où elle permet l’obtention d’une population d’amélioration de base issue d’une phase de sélection en forêt et constituée d’individus à phénotypes intéressants dans laquelle seront pratiquées les cycles successifs de sélection et de croisements en vue de la création des variétés. Il est aussi important de signaler que l’estimation de cette variabilité constitue un préalable nécessaire à l’estimation des paramètres génétiques afin d’élucider le déterminisme génétique des caractères d’intérêts en s’appuyant sur les outils de la génétique quantitative.

Caractérisation morphologique des feuilles

Pour comparer la morphologie des feuilles des 45 individus, 20 feuilles ont été collectées suivant les quatre points cardinaux, soit cinq par côté. La méthode de collecte consistait à sélectionner la quatrième feuille en partant du bourgeon apical sur quatre rameaux différents afin de comparer des feuilles relativement de même âge. Les variables étudiées portaient d’une part sur les dimensions des feuilles (longueur et largeur) avec une règle graduée mais également la forme des feuilles en utilisant le descriptif de l’anacardier (IPBGR, 1986) et d’autre part sur la surface foliaire et la biomasse sèche. Pour ce faire, un échantillon composite de quatre feuilles sélectionnées au hasard et provenant chacune d’un côté de l’arbre a été constitué. Les échantillons ont été envoyés au Laboratoire du CERAAS pour la détermination de la surface foliaire à l’aide d’un planimètre LI-COR 3100 C. Cet appareil appelé aussi LI-COR 3100 C Area Meter est un appareil qui permet de mesurer la surface foliaire d’une large gamme de feuilles avec une précision de 0,1 mm2. La méthode est basée sur la mesure de la quantité de la lumière fluorescente réfléchie par les échantillons de feuilles après passage à travers la source fluorescente de l’appareil. Cette lumière réfléchie est captée par un système composé de trois miroirs et convertie en mm² et visualisée soit sur l’écran de l’appareil ou sur l’ordinateur connecté à l’appareil. Cette technique est simple, rapide, facile à mettre en œuvre et permet d’obtenir des résultats avec une haute précision.
Après la détermination de la surface foliaire, les échantillons ont été mis à l’étuve à 80 °C pendant 48 h pour la détermination de la biomasse sèche.

Table des matières

Introduction
CHAPITRE Ι : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Présentation de l’espèce
1.2 Aire de distribution de l’espèce
1.3 Importance de l’étude de la variabilité phénotypique dans les programmes de sélection et d’amélioration
CHAPITRE ΙΙ : MATERIEL ET METHODES
2.1 Présentation de la zone d’étude
2.2 Sélection massale et variabilité phénotypique des individus identifiés
2.3 Caractérisation de la partie végétative
2.3.1 Caractérisation des paramètres dendrométriques
2.3.2 Caractérisation morphologique des feuilles
2.3.3 Caractérisation florale des APEs
2.4 Production et caractérisation des noix des APEs
2.5 Analyse statistique des données
CHAPITRE ΙΙΙ : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 Résultats
3.1.1 Analyse de la variabilité phénotypique
3.1.2 Structuration de la variabilité phénotypique
3.1.3 Corrélation entre les variables étudiées
3.2 Discussion
3.2.1 Diversité phénotypique des APEs
3.2.2 Potentiel d’amélioration génétique
Conclusion et perspectives
Références bibliographiques
Annexes
Annexe 1 : Présentation de la structure d’accueil
Annexe 2 : Fiche de collecte des données dendrométriques
Annexe 3 : Fiche de collecte des données de feuille
Annexe 4 : Fiche de collecte des données de fleurs
Annexe 5 : Fiche de collecte des données de noix

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