Prise en compte de l’environnement dans le développement de produits

Prise en compte de l’environnement dans   le développement de produits

Environnement et développement de produits

De manière générale, le développement de produits industriels se compose de 5 étapes principales (figure 1) : l’analyse de l’existant et la définition du cahier des charges, la conception, la production, le lancement sur le marché et la revue de produit (ISO 9001, 2015). Figure [1] Processus de développement de produits inspiré de la norme ISO 9 001 (ISO 9001, 2015) De ces 5 étapes, la phase de conception est considérée comme la plus importante pour réduire les impacts environnementaux, car elle offre le plus grand degré de flexibilité pour des modifications avec un coût minimum (Wagner, et al., 2016). De plus en plus d’entreprises prennent donc en compte les problématiques environnementales dès les premières phases du développement de leurs produits, et adoptent une nouvelle approche de conception. On parle d’écoconception ou de conception pour l’environnement. Le processus d’écoconception est principalement décrit dans la norme ISO 14 062 (ISO 14062, 2002). Il repose sur plusieurs principes qui sont :  l’intégration au plus tôt des aspects environnementaux dans le développement de produits ; Prise en compte de l’environnement dans le développement de produits [24] Charlotte Heslouin  la prise en compte de la globalité du cycle de vie du produit ;  la prise en compte de tous les aspects et impacts environnementaux et leur évaluation ;  l’intégration de tous les acteurs internes et externes à l’entreprise de la chaîne de valeur ;  la garantie de la fonctionnalité ;  et, le compromis pour arriver à un objectif gagnant-gagnant entre les différents axes du développement de produits (le coût, la qualité, la faisabilité technique et l’environnement). Lors de la mise en place d’une démarche d’écoconception, toutes les étapes du cycle de vie du produit, ou service, doivent être prises en compte : l’extraction des matières premières et leur transformation, la conception, la fabrication des composants et du produit, les phases de transport en amont et en aval, la phase de vente, la phase d’usage et le traitement en fin de vie. Tous les intrants et sortants de ce cycle de vie doivent être considérés, principalement les matières premières, les consommables, l’énergie, les émissions dans l’air, l’eau, le sol et la génération de déchets (figure 2).Selon Porter (1985), la chaîne de valeur se définit comme étant l’ensemble des activités de l’entreprise et les services supports à l’entreprise apportant une valeur ajoutée et un avantage concurrentiel. Les activités de l’entreprise sont : la conception, la fabrication, la commercialisation, la distribution, le soutien au produit (dont les services d’installation, de maintenance, de réparation, de mise à disposition de pièces détachées, etc.). Les [25] Charlotte Heslouin services support sont la chaîne d’approvisionnement, la finance, le service R&D, les ressources humaines, l’infrastructure (Porter, 1985). L’entreprise est associée à une chaîne de valeur et chaque acteur externe à sa propre chaîne de valeur (Porter, 1985). Cependant, la définition de Porter reste centrée sur les activités de l’entreprise. Plus généralement, la chaîne de valeur se définit comme toutes les activités nécessaires pour amener un produit de sa conception, en passant par les phases de production, jusqu’au consommateur final et au traitement en fin de vie après utilisation (Kaplinsky & Morris, 2002). Cela correspond au cycle de vie défini précédemment. La chaîne de valeur d’un produit est composée de différents acteurs dont les actions apportent de la valeur. La figure 3 recense ces différents acteurs.

Evaluation de la performance

L’évaluation de la performance se définit comme le processus de quantification de l’efficience et de l’efficacité (Neely, et al., 2005)1 . À ces deux composantes, on peut ajouter la pertinence (Marques, et al., 2010). L’efficience mesure si les ressources ont bien été utilisées pour atteindre les résultats (Marques, et al., 2010). L’efficacité permet de mesurer si les résultats sont en accord avec les objectifs, et la pertinence mesure l’adéquation entre les moyens et les objectifs (Marques, et al., 2010). La mesure de la performance est donc fonction des objectifs, des résultats et des moyens (figure 4). Figure [4] Les 3 composantes de la définition de la performance environnementale Il s’agit d’un outil de prise de décision permettant de concevoir et/ou modifier un système, ou de contrôler un système existant (Marques, et al., 2010). La performance est un moyen utilisé pour quantifier ces 3 composantes (Neely, et al., 2005), à l’aide d’indicateurs. Il est difficile de définir un seul indicateur de performance qui répond à tous les besoins et qui permet toutes les prises de décisions, il est nécessaire d’avoir un jeu pertinent d’indicateurs (Marques, et al., 2010). On parle d’un système de mesure de la performance (Neely, et al., 2005). Pour aider à la décision, la définition d’un indicateur de performance agrégé pour chaque partie prenante est un facteur important (Marques, et al., 2010). La mesure de la performance environnementale doit donc être adaptée et spécifique à chaque partie prenante concernée par celle-ci.Il existe de nombreux outils pour évaluer la performance environnementale et orienter vers des stratégies d’écoconception. Ils sont présentés dans le paragraphe suivant.

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