Libéralisation commerciale, intégration économique et mondialisation

La croissance et le développement sont des enjeux très importants pour tous les pays ; grâce à la croissance économique et au développement économique, politique et culturel, un pays peut améliorer sa situation dans le monde et, aussi et surtout, améliorer la situation de sa population, ce qui constitue un facteur de stabilité. A son tour, une situation de stabilité économique, sociale, politique constitue un facteur favorable à la croissance et au développement, dans une atmosphère de confiance et, finalement, à davantage de bien-être pour l’ensemble des citoyens.

Comment un pays peut-il simultanément obtenir la croissance et le développement ? Cette question donne lieu à diverses réponses qui, elles-mêmes, renvoient à des doctrines qui concernent l’économique mais aussi le social et qui s’appuient sur des théories ; on le verra, différents chemins sont proposés pour arriver à la croissance ; ils sont parfois très différents les uns des autres. Les doctrines et les écoles de pensées (le libéralisme, le socialisme, le keynésianisme, le mercantilisme, le protectionnisme, le monétarisme, etc.) ont des contenus qui se sont constitués et complétés au cours du temps à la suite des réflexions de grands penseurs, notamment d’économistes. Tous ceux-là peuvent avoir des conseils utiles et pertinents à donner à ceux qui dirigent un pays en vue de son développement économique. Ils n’ont pas les mêmes points de vue : qui donc faut-il écouter ? De quelle doctrine s’inspirer pour atteindre l’objectif du développement ? Est-ce qu’il y a une solution unique et efficace concernant tous les aspects pour développer l’économie ? Ou bien faut-il choisir une combinaison des idées diverses qui sont proposées ? Ne faut-il pas envisager, pour chaque pays, un ensemble spécifique de remèdes et de moyens économiques et sociaux à mettre en œuvre qui prenne en compte les conditions de ce pays, sa situation économique, politique, culturelle, etc. ? Dès lors, pour chaque pays, les éléments de programme économique qui seront proposés pourront renvoyer à diverses pensées économiques, à divers corps de doctrine : bref, ces éléments seront une combinaison de moyens s’inspirant de doctrines ou de théories différentes. Il convient donc de les étudier et d’envisager leur genèse historique. Notre objectif ici n’est pas d’analyser le crédit de ces pensées ou d’accepter une pensée et de refuser l’autre ; on veut ici approfondir un aspect et une dimension de toutes ces pensées qui est le sujet de notre recherche : le commerce international.

Une partie au moins de chaque théorie économique comporte des éléments concernant le commerce avec les autres pays ; il sera intéressant de constater que ces pensées économiques, si différentes les unes des autres, peuvent, parfois, se rejoindre sur la question du commerce international ; au moins sur une base minimale : que le commerce est nécessaire et utile pour suivre le chemin du développement. Bien que cela aille sans dire que ces théories ne sont pas d’accord l’une avec l’autre en ce qui concerne les moyens et les modalités du commerce, elles peuvent être en accord pour affirmer l’intérêt, pour un pays, d’avoir des échanges commerciaux avec les autre pays et sur l’importance que cela peut avoir pour arriver à la croissance et au développement.

L’importance des relations économiques internationales (le commerce international et la finance internationale) est tellement grande, dans certaines doctrines, que parfois, dans les stratégies du développement, elles s’appellent « le moteur de la croissance ». D’après certains avis, chaque pays peut utiliser le commerce pour obtenir les biens et les services dont il a besoin (parce que ces biens n’existent pas chez lui ou que leur production est plus onéreuse que dans d’autres pays). D’autre part et d’après certains autres avis, un pays peut trouver avantage et investir pour cela dans l’augmentation des exportations de biens et de services sur une échelle de plus en plus grande tout en pratiquant en même temps une limitation de ses importations. En général et compte tenu de ces avis, on peut dire que le commerce international conduit à la mobilité et à l’augmentation des facteurs de production. Il faut en même temps ajouter qu’une raison de l’ouverture au commerce international est que chaque pays possède des facteurs plus ou moins spécifiques de production.

Comme on l’a fait remarquer dans les lignes précédentes, les écoles et les pensées économiques sont du même avis pour affirmer l’utilité du commerce international, mais elles ont des contradictions à propos de ses modalités et de ses méthodes. L’histoire du commerce entre les pays et les communautés humaines débute au cours de siècles très anciens ; là où les premières communautés humaines se sont installées, elles ont perçu que, par les échanges de biens, elles pouvaient avoir une meilleure qualité de la vie. Depuis quelques siècles, les penseurs économiques ont commencé à proposer des pensées sur le commerce et à faire appliquer ces idées dans le but d’accroître la richesse d’un pays et de permettre sa croissance économique. En général, l’histoire du commerce, notamment dans les pays de l’ouest, était issue de ces pensées. Les économistes favorables au libre marché croyaient qu’il faut laisser le commerce absolument libre et ouvert de sorte que chaque pays, par l’intermédiaire de ses commerçants, puisse importer et exporter les biens et les services jugés nécessaires : grâce à l’action de la « main invisible » et du fait de l’existence d’avantages absolus et ou comparatifs, cela permet d’augmenter la richesse et la croissance économique de tous les pays. Certains autres auteurs comme les socialistes, qui sont partisans de systèmes interventionnistes, proposent des politiques fondées sur la réglementation et l’extension de l’intervention du gouvernement sur le commerce. D’autres économistes, comme les mercantilistes, ont proposé et ensuite appliqué leurs idées à propos de règles permettant le développement des exportations et la limitation des importations ; d’après ces idées, le pays peut accumuler de l’or (ou de l’argent) et, en cela, obtenir une croissance et un développement plus élevés. Après ces penseurs, on voit les économistes de la pensée protectionniste ; pour eux, l’augmentation des tarifs commerciaux et douaniers et la nécessité d’obtenir des excédents extérieurs pour assurer la croissance précédant presque les mêmes façons de voir que les mercantilistes. D’autre part, au contraire de l’idée mercantiliste, David Hume (économiste de 18ème siècle) croit que le suivi de la théorie mercantiliste aboutit à une forte augmentation du volume de la monnaie en circulation et, de ce fait, à une hausse des prix ; par conséquent, à l’inverse, les exportations se réduiront et les importations augmenteront, réduisant à néant l’excédent commercial.

On va expliquer en détail et on va approfondir ces pensées dans le chapitre qui suit ; le but de leur présentation et du résumé qui en est fait a été de donner une perspective générale pour concevoir l’importance du commerce international entre les pays au cours des siècles. Compte tenu de cette importance, on a assisté à la création d’institutions : des organisations régionales et internationales afin d’améliorer et de stimuler les relations commerciales entre les pays et, en même temps, de veiller à la bonne application des règles régissant ces relations. Les organisations comme l’Union européenne, l’Accord de libre échange nord-américain (ALÉNA), L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et, plus largement, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT ) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont été mises en place, partiellement ou totalement, pour cette raison et pour aider les pays membres avec l’objectif de développer leurs économies.

L’étude des activités des organisations mondiales comme le GATT et l’OMC peut faciliter, pour nous, l’analyse du concept de mondialisation. En général, les buts des organisations visant à des collaborations régionales et internationales ont été de régler les relations commerciales entre les pays par la mise en place de règles permettant de diminuer et de limiter les tarifs commerciaux et de faciliter les mouvements des facteurs de production ; par la mise en place, aussi, d’autres règles destinées, en général, à préparer les conditions de marchés plus ouverts, intéressant davantage de produits au niveau de quelques pays. Dans cette perspective, l’idée de la mondialisation est née au sein de la pensée économique, avec des désirs et des objectifs, et bien sûr, des programmes et des plans pour arriver à ces objectifs. Bien que le concept de la mondialisation remonte à des années assez éloignées dans le temps et qu’il ait existé depuis longtemps dans les débats scientifiques, d’après Lester Thurow (2003) , ce n’est qu’au début des années 1980 que l’on trouve ce mot et cette idée, académiquement et globalement, dans les ouvrages et dans les articles économiques.

Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 Introduction à la mondialisation
Chapitre 2 Mesure de l’ouverture commerciale et de l’intégration financière
Chapitre 3 Vérification des liens entre le solde budgétaire et le solde du compte courant afin d’examiner les raisons externes de la crise financière
Conclusion générale

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