Prise en charge de la dysfonction érectile chez le patient diabétique

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Traitement et prévention

Traitement

Le traitement prodigué actuellement pour la dysfonction érectile chez le diabétique repose sur les inhibiteurs de la phosphodiesterase de type 5 (IPDE5), les médicaments à injection intracaverneuse (la papavérine, la prostaglandine et le phentolamine), la yohimbine, la pompe à vide ou vacuum et sur les implants péniens. La durée du traitement est à vie sauf pour la yohimbine.

Inhibiteurs de la phosphodiesterases de type 5 (IPDE5)

Les IPDE5 constituent actuellement le traitement oral de référence dans la dysfonction érectile y compris celle associée au diabète. Ils concernent trois molécules que sont le Sildénafil, le Tadalafil et le Vardénafil [52].

Sildénafil

Le traitement avec cette molécule commence par une dose d’initiation égale à 50mg. Mais, en fonction de l’efficacité et de la tolérance, la dose peut être portée à 100 mg ou réduite à 25 mg. Ce qui fait que sa posologie varie entre 25-100mg /jour. Le Sildénafil est pris en cas de besoin une heure avant toute activité sexuelle. Par contre, s’il est pris avec de la nourriture, son action est retardée [38].

Tadalafil

Ici, la dose initiale est de 10 mg à prendre 30 minutes avant l’activité sexuelle. Si l’effet de cette dose est jugé faible, le médecin pourra augmenter la dose à 20 mg. Le tadalafil est pris en cas de besoin avec une dose de 10mg sans dépasser 20mg /jour. Parfois, le patient peut le prendre par intervalle de 48heures. Il est pris avec ou sans nourriture .

Vardénafil

La dose recommandée en traitement d’initiation est de 10 mg. Le vardénafil est pris en cas de besoin 25 à 60 minutes avant toute activité sexuelle. En fonction de l’efficacité et de la tolérance, la dose peut être ajustée à 20 mg ou réduite à 5 mg. Sa posologie est de 5-20mg /jour. Il peut être pris avec ou sans nourriture. En revanche, le délai d’action peut être retardé en cas de prise d’un repas riche en lipides [38].

Produits à injections intracaverneuses

Les produits à injection intracaverneuse sont efficaces dans plus de 90% des cas [55]. Concernant la technique d’injection, elle est pareille pour tous les produits. En effet, le patient prend le gland entre le pouce et l’index, puis le pénis est appliqué contre la cuisse. L’injection sera faite au niveau de la partie proximale et latérale du pénis après nettoyage avec un antiseptique. La seringue contenant la molécule à injecter est fixée entre l’index et le majeur, l’aiguille doit pénétrer le corps caverneux en traversant la peau, formant avec elle un angle de 90°. Au cours de cette injection, aucune résistance n’est pratiquement notée. Après l’injection, il faut comprimer le point d’injection pendant 3 minutes tout en massant le pénis pour permettre au produit de se répandre de façon homogène tout le long du pénis. Il est nécessaire de respecter un intervalle d’au moins 24heures entre deux injections et de ne pas réaliser plus de deux injections par semaine. L’érection produite par les produits à injections intracaverneuses peut se produire sans stimulation sexuelle, sa durée est indépendante de l’éjaculation. Généralement, ces produits concernent la Papavérine, la Prostaglandine E1 et le Phentolamine.

Papavérine

Sa posologie varie selon la cause de la maladie du patient. Ainsi, elle est de 10 mg/jour pour une impuissance neurologique, 20 mg/jour pour une impuissance artérielle et augmenter progressivement la dose. Dans tous les cas, il ne faut pas dépasser 60 mg/jour. L’érection induite par ce produit survient dans les 10-15 minutes qui suivent l’injection et dure plus de 30minutes [44]. Prostaglandine E1 Sa posologie est comprise entre 10 et 20 mg /jour. Elle peut être augmentée sans dépasser 60 mg/jour. L’érection induite par ce produit survient dans les 2 à 3 minutes après l’injection et peut durer 1 à 3 heures. Par ailleurs, la prostaglandine peut être administrée par voie intra-urétrale. Pour ce faire, le patient apprend à s’administrer lui- même le produit une vingtaine de minutes avant l’activité sexuelle. L’effet obtenu à partir de cette voie est comparable à celle de l’injection intracaverneuse [46].

Phéntolamine

La phéntolamine seule, produit une érection faible. A cet effet, elle est associée avec la papavérine pour produire l’érection souhaitée. De ce fait, lors des traitements des dysfonctions érectiles, on commence par 10 mg de papavérine et 0,25 mg de phentolamine puis on augmente la dose sans dépasser une dose 40 mg papavérine et 1mg phentolamine, on a comme spécialité le BI-MIX ®.C’est un médicament qui peut être conservé pendant deux mois au réfrigérateur. L’érection induite est comprise entre 5 et 10 minutes après injection. Cette association reste meilleure car elle peut durer pendant 2 à 3 heures [48].

Yohimbine

Elle a une posologie de 5 à 10 mg pour un intervalle de prise de 2 à 3 fois par jour. Les effets débutent environ 30 minutes après ingestion et peuvent durée 2 à 4 heures. La durée du traitement est de 8 semaines.
Cependant, elle est en phase d’abandon car elle n’a pas fait preuve d’efficacité. Elle n’est pas recommandée au patient sauf si le patient ne supporte pas les autres molécules [50].

Pompe à vide (ou vacuum)

Il s’agit d’un système mécanique permettant une érection passive du fait de la dépression induite par une pompe à vide reliée à un cylindre dans lequel est placé le pénis. Le remplissage sanguin obtenu est maintenue grâce à un anneau élastique compressif placé à la base du pénis. Une étude montre que chez les patients non répondeurs aux IPDE5, la pompe à vide peut améliorer leur satisfaction ainsi que celle de leur partenaire [56].

Implants péniens

Il s’agit de la mise en place chirurgicale des implants, dans les corps caverneux, dans le but d’entraîner une érection mécanique. Ils sont proposés qu’après échec ou refus des autres traitements car ils se substituent de façon définitive au tissu érectile. Ils sont efficaces dans 69 à 81% des cas [57].

Prévention

Diabète

La prévention de la dysfonction érectile chez le diabétique passe d’abord par l’équilibre du diabète. Le diabétique doit respecter son régime, son traitement et il faut qu’il pratique du sport au moins 90 minutes par semaine pour améliorer sa vie et son bien-être.

Neuropathie

Sa prévention passe tout d’abord par les modalités de prévention du diabète ensuite chez la personne diabétique, la prévention repose sur le respect des règles hygiéno-diététiques, un bon équilibre de son diabète et un suivi régulier à la recherche de l’apparition des complications.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE MEDICAMENT, LE DIABETE ET LA DYSFONCTION ERECTILE
I. Généralités sur le médicament
I.1. Définition selon l’article 511 du code français de la santé publique
I.1.1. Classification
I.1.1.1. Classification selon leur préparation
I.1.1.2. Classification selon la toxicité
II. Généralités sur le diabète
II.1. Définition
II.2. Classification étiologique du diabète
II.2.1. Diabète de type 1
II.2.2. Diabète de type 2
II.3. Physiopathologie du diabète
II.3.1. Physiopathologie du diabète de type 1
II.3.2. Physiopathologie du diabète de type 2
II.3.2.1. Origine génétique
II.3.2.2. Origine métabolique
II.4. Diagnostic du diabète
II.4.1. Chez quels patients rechercher le diabète
II.4.2. Devant quels symptômes penser au diabète
III. Généralités sur la dysfonction érectile
III.1. Définition
III.2. Rappels anatomiques de l’érection
III.2.1. Corps érectiles
III.2.2. Gland du pénis
III.2.3. Muscles péniens
III.2.4. Vascularisation pénienne.
III.2.4.1. Vascularisation veineuse
III.2.4.2. Vascularisation artérielle
III.2.5. Innervation pénienne
III.2.5.1 Innervation végétative
III.2.5.2. Innervation somatique
III.3. Physiologie de l’érection
III.3.1. Myorelaxation
III.3.2. Myocontraction
III.3.3. Différentes phases de l’érection
III.3.3.1. Tumescence
III.3.3.2. Rigidité
III.3.3.3. Détumescence
III.4. Pharmacologie l’érection
III.4.1. Neuromédiateurs pro-érectiles
III.4.1.1. Monoxyde d’azote (NO)
III.4.1.2. Acétylcholine (ACh)
III.4.1.3. Peptide intestinal vaso-actif (VIP)
III.4.1.4. Autres neuromédiateurs vasodilateurs
III.4.2. Neuromédiateurs anti-érectiles
III.4.2.1. Noradrénaline (NAd)
III.4.2.2. Neuropeptide Y (NPY)
III.4.2.3. Facteurs endothéliaux
III.5. Physiopathologie de la fonction érectile
III.5.1. Modification morphologique
III.5.2. Modification fonctionnelle
III.5.3. Facteurs psychologiques
III.5.4. Hypogonadisme
III.6. Diagnostic de la dysfonction érectile
III.6.1. Interrogation
III.6.2. Examen clinique
III.6.3. Examen para-clinique
III.6.3.1. Examens biologiques
III.6.3.2. Doppler artériel
III.6.3.3. Rigidimétrie informatisée
IV. Diabète et dysfonction érectile
IV.1. Origine psychologique
IV.2. Origine neurologique
IV.3. Origine hypogonadique
IV.4. Origine vasculaire
Deuxième partie : Prise en charge de la dysfonction érectile chez le patient diabétique
Chapitre I: Produits utilisés
I. Inhibiteurs de la phosphodiesterase de type 5 (IPDE5)
I.1. Sildénafil (VIAGRA )
I.1.1. Formule semi-développée
I.1.2. Propriétés physico-chimiques
I.1.3. Pharmacocinétique
I.1.4. Précautions d’emploi
I.1.5. Interactions médicamenteuses
I.1.6. Effets indésirables
I.1.7. Contre-indications
I.2. Tadalafil (CIALIS®)
I.2.1. Structure
I.2.2. Propriétés physico-chimiques
I.2.3. Pharmacocinétique
I.2.4. Précautions d’emploi
I.2.5. Interactions médicamenteuses
I.2.6. Effets indésirables
I.2.7. Contre-indications
I.3. Vardénafil (LEVITRA®)
I.3.1. Formule semi-développée
I.3.2. Propriétés physico-chimiques
I.3.3. Pharmacocinétique
I.3.4. Précautions d’emploi
I.3.5. Interactions médicamenteuses
I.3.6. Effets indésirables
I.3.7. Contre-indications
II. Produits à injections intracaverneuses
II.1. Papavérine (PAPAVERINE®)
II.1.1. Formule semi-développée.
II.1.2. Propriétés physico-chimiques
II.1.3. Mécanisme d’action
II.1.4. Pharmacocinétique
II.1.5. Précautions d’emploi
II.1.6. Interaction médicamenteuse
II.1.7. Effets indésirables
II.1.8. Contre-indications
II.2. Prostaglandine E1 (ALPROSTADIL®)
II.2.1. Structure
II.2.2. Propriétés physico-chimiques
II.2.3. Mécanisme d’action
II.2.4. Pharmacocinétique
II.2.5. Précautions d’emploi
II.2.6. Interaction médicamenteuse
II.2.7. Effets indésirables
II.2.8. Contre-indications
II.3. Phentolamine (PHENTOLAMINE Mésylate®)
II.3.1. Formule semi-développée.
II.3.2. Propriétés physicochimiques
II.3.3. Mécanisme d’action
II.3.4. Propriétés pharmacologiques
II.3.5. Précautions d’emploi
II.3.6. Interactions médicamenteuses
II.3.7. Effets indésirables
II.3.8. Contre-indications
III. Yohimbine (YOHIMBINE®)
III.1. Structure
III.2. Propriétés physicochimiques
III.3. Mécanisme d’action
III.4. Pharmacocinétique
III.5. Précautions d’emploi
III.6. Interactions médicamenteuses
III.7. Effets indésirables
III.8. Contre-indications
Chapitre II : Traitement et prévention
I. Traitement
I.1. Inhibiteurs de la phosphodiesterases de type 5 (IPDE5)
I.1.1. Sildénafil
I.1.2. Tadalafil
I.1.3. Vardénafil
I.2. Produits à injections intracaverneuses
I.2.1. Papavérine
I.2.2. Prostaglandine E1
I.2.3. Phéntolamine
I.3. Yohimbine
I.4. Pompe à vide (ou vacuum)
I.5. Implants péniens
II. Prévention
II.1.Diabète
II.2. Neuropathie
II.3. Dysfonction endothéliale
II.4. Facteurs psychologiques
II.5. Hypogonadisme
CONCLUSION
REFERENCES

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